Quand il a été élu en 2012, le président Macky Sall n’a pas voulu démissionner en tant que chef de l’Apr. Cette position, préalablement reprochée à son prédécesseur le président Abdoulaye Wade, était une recommandation des Assises nationales. La démission du président de la République en tant que chef de parti est la base initiale et la condition sine qua none dans le processus d’application des Assises nationales. Cette recommandation de neutralité du président de la République lui permet de se mettre en position de président de tous les sénégalais et placer l’institution en tant que clé de voûte de toute la République.
Cette position de neutralité devrait permettre au président de la République de mieux veiller au respect de la Constitution et d’assurer le fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Cette position de neutralité devrait permettre au président de la République de se départir de taches partisanes pour se concentrer principalement sur le devenir du pays. Ainsi il devient moins partisan et s’approche le plus au respect de l’adage africain selon lequel «si tu ne peux être impartial, alors laisse le pouvoir aux justes». Cette position de neutralité devrait permettre au président de la République d’utiliser le moins possible le Palais pour des rencontres purement politiques de sa coalition et de son parti. Cette position de neutralité devrait permettre au président de la République de ne pas subir continuellement la pression des membres de son parti ou de sa coalition. Cette position de neutralité devrait faciliter au président de la République la sollicitation de toute l’expertise nationale.
Le nouveau président Macky Sall avait jugé que, dans sa situation, il ne pouvait pas démissionner de sa position de chef de parti car l’Apr était très jeune et se situait dans un processus de construction. C’est un véritable prétexte. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer le cas de sa référence, le nouveau président français. Macron a démissionné de sa position de chef suite à son élection en tant que président de la République. Et pourtant contrairement à Macky, Macron dirigeait un mouvement et non un parti.
On est démocrate ou on ne l’est pas. On a confiance en ses pairs ou pas. C’est aussi simple que ça.
Youssou GNINGUE
Chair, Mathematics and Computer Science Dep.
Laurentian University, Ontario, Canada
Démission de la présidence de l’Apr : Le prétexte du président SALL (Par Youssou GNINGUE ) | .