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La Migration Internationale N’est Pas Une Fatalité

La Migration Internationale N’est Pas Une Fatalité

L’homme est doté des aptitudes, facultés exceptionnelles inhérentes à sa nature même. Ce qui fait de lui un être doté de la raison. Laquelle lui permet de penser, réfléchir, entreprendre, agir ou ne pas agir, prendre de risques si nécessaire. C’est pourquoi l’être humain cherche toujours à améliorer les conditions de sa vie. Il en est ainsi de celui qui quitte tout, qui abandonne tout (sa famille, ses amis, son pays), espérant se faire une place au soleil ou une meilleure vie tout simplement. Dans les domaines aussi variés que divers. C’est notamment le cas du phénomène de la migration internationale. Lequel est lié à l’existence même du monde.

La migration internationale correspond à un mouvement de personnes qui quittent leur pays d’origine ou de résidence habituelle pour s’établir de manière permanente ou temporaire dans un autre pays en franchissant une frontière internationale. Elle peut être régulière ou irrégulière, volontaire ou forcée. La migration est un phénomène mondial, elle touche tous les pays du monde qui sont soit des pays d’origine, soit de transit ou de destination ou les trois à la fois. Nous nous intéressons essentiellement au cas des migrants africains dans notre analyse.

Elle peut avoir plusieurs causes, notamment économiques, politiques, sécuritaires. Le continent africain est le plus touché par ce phénomène, surtout ces dernières années. Ses conséquences sont fâcheuses pour l’Afrique. De milliers des jeunes Africains ont péri et continuent à périr dans la Méditerranée en la traversant, armés de leur seul courage. Ayant malheureusement comme credo : réussir ou périr. Sans parler de tous les traitements qu’ils subissent en cours de route et à l’arrivée. Toutefois, il est important de préciser que notre démarche (citoyenne) consiste purement et simplement à pousser davantage tous les acteurs à prendre conscience et à les mobiliser véritablement afin de tenter de mettre fin à cette tragédie essentiellement humaine qui décime notre continent si ce n’est déjà le cas.

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Alors, quels sont les responsables de ce phénomène au niveau africain ? Quel est le rôle de la communauté internationale ?

En effet, il est très difficile d’étudier une telle question aussi complexe que sensible. Cepen­dant, si nous continuons à adopter cette attitude inacceptable et irresponsable qu’est l’indifférence totale envers nos frères et sœurs qui défient la mort à la recherche de meilleur avenir, personne ne viendra réfléchir à notre place et nous proposer de solutions. Il appartient à tous les fils et filles d’Afrique de se mobiliser d’une manière ou d’une autre pour espérer changer les choses. Naturellement, les jeunes doivent être les principaux acteurs de ce changement. C’est pourquoi nous osons espérer, à travers cette tribune, apporter notre modeste contribution à titre symbolique.

Alors, on pourrait situer les responsabilités à deux niveaux (il ne s’agit nullement pas de dire qui a tort ou qui a raison systématiquement) : premièrement, les dirigeants africains dans leur ensemble. Il va de soi que pour un Etat, assurer un meilleur cadre de vie possible à sa population relève de ses obligations régaliennes. Malheureusement, les jeunes aujourd’hui peinent à trouver un emploi décent sur le continent. Cela pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs : les inégalités sociales, la mauvaise répartition des ressources nationales, la corruption, l’incapacité ou le manque de volonté des dirigeants africains de concrétiser les multiples projets destinés aux jeunes, etc. Ce qui est très frappant, c’est le silence assourdissant dans les capitales africaines sur le sort tragique de ces fils et filles d’Afrique. Comment peut-on tenir un sommet de l’Union africaine en pleine crise migratoire sans parler de migrants africains ? Sachant que ces migrants, une fois installés dans l’hexagone, travaillent durement. Et envoient des centaines de milliards à leur famille pour améliorer leurs conditions de vie. Quand on n’est pas capable de dire non, même au risque de perdre des supposés partenaires (économiques, financiers) pour l’intérêt suprême du continent, on peut beau organiser nos élections théâtrales, personne ne nous respectera

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Deuxièmement, les jeunes eux-mêmes, dans la mesure où on ne peut pas seulement tenir pour responsables nos dirigeants de tous nos malheurs. Même si, en principe, l’Etat est le premier employeur des jeunes. L’homme étant le «boulanger de sa vie», il faut avoir un esprit créatif et entreprendre pour prendre son destin en main. Oui, c’est difficile en Afrique, mais il vaut mieux se battre chez soi que d’aller servir de repas aux requins dans la Méditerranée (on ne le fait pas par plaisir certainement). Contrairement à ce que l’on peut croire, l’Occident, du moins l’Europe, n’est pas forcément un paradis sur terre. Néanmoins, il faut aussi rappeler que l’Occident a aussi une part de responsabilité dans la crise migratoire, surtout dans la bande subsaharienne. A titre d’illustration, on note avec regret que l’intervention en Libye au nom d’une hypothétique démocratie a contribué non seulement à la multiplication des passeurs, mais aussi à l’insécurité totale dans cette partie de l’Afrique.

Pour ce qui est de la communauté internationale, il faut reconnaître qu’elle fait des efforts considérables à travers tous les acteurs concernés. En effet, le droit n’est pas indifférent à la situation des migrants. Il prévoit des mécanismes destinés à protéger l’être humain où il se trouve et dans n’importe quelle circonstance. Par conséquent, la protection des migrants devient un objectif, une responsabilité, mais surtout une activité. Il importe de souligner que le droit international est absolument et fondamentalement volontariste. Par voie de conséquence, on ne peut rien imposer aux Etats souverains. C’est pourquoi les politiques migratoires diffèrent d’une région à une autre. A titre d’exemple, en Europe occidentale, un pays comme l’Allemagne a une politique migratoire souple, contrairement à la France. Il faut dire que cette dernière a une politique migratoire très sévère, contraire à ses supposées valeurs. Le cas du jeune Malien Mamadou Gassama (qui passe de sans-papier à un héros national voire international en moins de 72h) ne doit pas occulter la situation des jeunes migrants, surtout les mineurs, et les traitements qu’on leur inflige. Nous n’avons rien contre ce jeune homme. Au contraire, il faut saluer son courage et son geste.

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Pour l’instant, la seule alternative possible se trouverait dans les instruments universels, entre autres : la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 30 décembre 1948, la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, le Protocole additionnel I aux quatre Conventions de Genève de 1977 qui sont limités certes, mais font quand même référence au droit d’asile, des réfugiés pour ne citer que ceux-là. Alors que faire ?

Au niveau africain, il faut que tous les acteurs prennent leurs responsabilités afin de mettre fin à cette crise (bonne gouvernance, création d’emplois, respect des droits fondamentaux) etc. Par ailleurs, il faut mettre l’accent sur la coopération pour relever le défi. Afin de mieux gérer la crise migratoire, il faut surtout une meilleure coopération juridique et politique entre les pays européens. Cela pourrait contribuer à la lutte efficace contre les passeurs et secourir les migrants franchissant la Méditerranée. Il est aussi indispensable de multiplier les accords entre l’Union européenne et les pays d’origine des migrants. Sans oublier l’aspect humanitaire.

Ousman Saleh DAGACHE

Étudiant tchadien en Master II, droit international,

Etudes et pratiques des Relations Internationales

Université Cheikh Anta Diop de Dakar

dagachesaleh89@yahoo.ca /

Ousman896@gmail.com

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