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Conjurer La Malédiction Du Pétrole !

Conjurer La Malédiction Du Pétrole !

Les multiples entorses aux normes régissant la vie démocratique de la Nation, observées dans notre pays depuis 2012, loin de relever du hasard, semblent constituer les prémices de la malédiction du pétrole tant redoutée. Cet acharnement à user de tous les subterfuges et reniements pour réduire l’opposition politique à néant et conserver, coûte que coûte le pouvoir revêt, en effet, des dimensions inquiétantes, jusque-là inconnues dans notre pays, même durant la gouvernance autoritaire du parti-État senghorien. En tout cas, la coalition au pouvoir fait montre d’une arrogance et d’une irresponsabilité, qui ne peuvent se concevoir que dans une optique de « coup KO » ou de reconduction assurée de l’actuel régime, au premier tour.

Cet entêtement à faire fi de nos traditions démocratiques serait-il lié à la découverte de nos nouvelles ressources pétrolières et gazières ? Le président de l’APR aurait-il reçu des assurances des ténors de la françafrique et des majors pétroliers ?

Cela nous amène à penser à la tragique guerre civile qui a sévi au Congo-Brazzaville, durant les années 90, dans laquelle la compagnie ELF avait joué un sinistre rôle.

C’est à la lumière de ces hypothèses, loin d’être farfelues, qu’il faut comprendre  le surprenant verdict d’apaisement dont a bénéficié l’imam Ndao, allant à l’encontre des injonctions des puissances occidentales en matière de lutte antiterroriste et du sévère réquisitoire du procureur.

Sans être dans le secret des dieux, on peut retenir que parmi les présumés terroristes en jugement, il y avait bel et bien des personnages inquiétants, des aventuriers drapés du manteau de l’Islam, dont certains ont reconnu leurs liens avec les farouches barbares de Boko Haram.  Ces derniers ont pu abuser de la bonne foi de l’ouléma du Saloum, qui ne semble pas avoir le profil d’un ayatollah aux petits pieds, idéologue d’une révolution islamique. Sa libération inattendue pourrait, donc, relever d’une stratégie mûrement réfléchie, ayant consisté à couper la poire en deux, pour que les engagements de l’État sénégalais en matière de lutte contre le terrorisme ne soient pas compromis par les préoccupations bassement électoralistes et de survie politique du régime de l’APR.

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En effet, le maintien en prison d’un imam, soutenu par les familles religieuses et surtout par l’écrasante majorité de ses pairs regroupés au sein d’une puissante association, aurait pu constituer la fameuse étincelle de l’immense déflagration sociale pressentie par plusieurs analystes politiques, redoutée par le pouvoir en place et espérée par quelques révolutionnaires nostalgiques.

Si la sagesse semble avoir prévalu dans le traitement du procès des présumés activistes islamiques, il n’en a pas été de même pour celui du maire de Dakar, maintenu en prison, malgré l’arrêt de la CEDEAO, ayant fait la preuve du caractère tronqué de la procédure, qui devait, de ce fait, être purement et simplement annulée.

Concernant les obstacles dressés à la candidature de Karim Wade, ils semblent plus relever d’un complot ourdi par le ministère de la Justice et celui en charge des élections que de dispositions légales, rendues illisibles, à force de tripatouillages et de combines, qui ont fini de décrédibiliser l’ensemble des Institutions et de déprécier les normes juridiques dans notre pays.

Cette situation est à l’origine d’une perte de repères, comme en témoigne la cacophonie, qui caractérise le débat public sur les questions institutionnelles et judiciaires.

Aidés par certains magistrats peu vertueux et de soi-disant avocats de l’État, qui servent en réalité les intérêts politiciens de l’APR, les hommes du pouvoir utilisent une certaine presse aux ordres pour véhiculer des théories fumeuses, qui ont fini d’installer une crise politique lourde de dangers pour la Nation. En effet, comment qualifier une vie politique, où le jeu libre et démocratique des acteurs est remplacé par le vote de lois scélérates, des arrestations arbitraires, des jugements iniques, le tout dans une perspective de confiscation frauduleuse du pouvoir ?

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Le seul moyen pour sortir de l’impasse politique, dans laquelle se trouve notre pays et qui risque de perdurer après la présidentielle de 2019, consiste à renoncer aux combines et à rétablir les normes de l’État de droit.

 

Nioxor Tine

Nioxor TINE
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