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Le Fouta Et Ses Maux : L’argent Et La Politique

Le Fouta Et Ses Maux : L’argent Et La Politique

A l’image de la société Sénégalaise, le Fouta vit une réelle crise des valeurs avec une mauvaise influence de la politique et du pouvoir de l’argent. De nos jours, l’argent a fini de changer les comportements des « Foutanke » (Habitants du Fouta), de promouvoir des contre-valeurs au détriment de la dignité, l’éthique et la morale. La politique, longtemps considérée pour certains comme un sacerdoce, est devenu un moyen d’ascension social jusqu’à impacter négativement sur les rapports familiaux et amicaux.

Force est de constater que la politique, telle qu’elle est pratiquée au Fouta, trahit sa mission même de gestion des affaires de la cité. Elle est malheureusement devenue une course contre la montre à la recherche de privilèges, de prestiges et de places. Avec la puissance de l’argent, les hommes politiques (qui sont censés être des représentants du Bas-peuple) occultent les doléances et les préoccupations légitimes des populations au profit des intérêts personnels ou de clans. Il suffit d’observer l’évolution du développement socio-économique au Fouta pour s’en rendre compte. En effet, le Fouta est l’une des contrées du Sénégal où il manque de tout : absence d’infrastructures routière et sanitaire, la recrudescence de l’insécurité alimentaire….Ainsi selon une récente étude de  l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), plus 75 000 personnes sont menacées de famine dans le Fouta notamment à Matam et à Podor. Paradoxalement, le Fouta regorge d’un potentiel énorme de ressources humaines et naturelles.

Le constat est donc général, les maux du Fouta demeurent l’argent et la politique. Le rapport entre l’argent et la politique est surtout visible lors des échéances électorales où les hommes politiques débarquent avec des mallettes d’argent utilisant ainsi la misère des populations et oubliant derrière eux toutes les promesses passées. La pauvreté et les difficultés de la vie poussent malheureusement les populations à accepter ces dérives. Et pourtant Feu Juge Kéba, une décennie en arrière, avait prédit cette situation en ces mots : « Pour qui se donne la peine d’observer la société humaine de notre époque, nous sommes sur le chemin d’un monde sans éthique ; d’un monde dans lequel la conduite des hommes, en dehors de toute considération éthique, est guidée par l’argent, le pouvoir, la force et la « place » ….»

Tant que l’argent fera la politique au détriment des valeurs sociales, morales et démocratiques, aucune avancé culturelle, économique, éducative ne sera envisageable au Fouta. Or que pour la bonne marche de la démocratie, c’est l’engagement de toutes les composantes de la société autour des valeurs démocratiques sociales et éthiques qui est nécessaire.

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La bonne marche de la démocratie ne va sans des citoyens actifs et impliqués dans le développement de leurs communautés, pour ainsi dire, avec leurs contributions, suggérer le chemin à suivre pour le bien-être commun. Ainsi ce sont les citoyens qui doivent aussi garder un œil sur le gouvernement afin de pouvoir évaluer les réalisations et les manquements pour ainsi se prononcer aux prochaines élections. Mais l’absence de ces qualités et pratiques citoyennes nuisent grandement à nos valeurs et à notre démocratie. Car il n’y a que le peuple qui puisse agir contre la corruption, la mal gouvernance…

Il faut une bonne politique pour pouvoir positivement impacter sur le comportement des citoyens, de même qu’il faut des citoyens actifs pour la bonne marche de la démocratie. A l’ère du développement et de l’émergence, la vision devait plutôt être orientée vers la prise en charge des préoccupations des populations, le retour aux valeurs de travail, de solidarité et de dialogue au nom de l’intérêt général.

Mais tant que l’argent fera la politique au profit des valeurs, le changement se fera toujours attendre au Fouta……

 

Yéro Guissé

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