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Apprentis De Machiavel Et Militants Panafricanistes

La politique politicienne est bien semblable au jeu d’échecs. Cependant, elle n’est que le choix de la ruse par un dirigeant sans croyance au savoir, peu endurant au travail, ni charisme et dont les méfaits et crimes odieux sont dictés par l’obsession de la conservation du pouvoir à tout prix et par la force.  

Ainsi un leader a toujours deux choix : gouverner par l’exemple et le savoir ou diriger par la ruse et la force. Ma conviction est que le malheur de l’Afrique provient de ces apprentis de Machiavel qui ont renoncé à la gouvernance fondée par l’amour, l’humilité, l’exemplarité, le savoir et l’action publique pour le développement. 

  
Ni savoir-être ni savoir-faire …

 Les apprentis de Machiavel pullulent en Afrique et ils sont pires que le sida. Dans leur formation politique, la densité du cerveau ne sert à rien, car les transhumants et les médiocres sont au tableau d’honneur. Ils sont conscients qu’ils n’auront jamais une vision politique qui les pousserait à embrasser le culte du plan, de l’organisation et de la méthode. L’absence d’une ambition mûrie pour leur nation, comme base de l’engagement politique, explique l’inexistence d’un discours politique cohérent et technique, imposant l’adhésion et l’admiration. Ils sont les comploteurs à l’intérieur de la famille politique, donc ce n’est pas étonnant qu’une fois au pouvoir ils misent plus sur la ruse et la force. 

  
Un combattant sans art, ni honneur … 

N’ayant pour armes que la ruse, la force et la peur qu’elle suscite, ces apprentis de Machiavel ne reculent devant aucune bassesse. Dès lors, c’est sans gêne, pour ne pas dire avec un plaisir cynique, qu’ils usent de la calomnie et du mensonge pour écarter les bons citoyens animés par un intense désir de travailler. Au contraire, ils brandissent même l’injustice et la prison pour  éliminer tout sérieux aspirant à leur trône. Ils n’hésiteront pas à mordre la main du vieux bienfaiteur, celle-là même qui les a pourtant nourris, habillés et responsabilisés. Ils ne croient pas aux savoirs et à l’amour et sont jaloux de ceux qui sont aimés et écoutés par le peuple. Ils iront jusqu’à leur priver de liberté pour ne pas permettre la communion entre un peuple et des leaders nés, dont ils n’ont ni la classe, ni l’héritage et encore moins le savoir… 

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La forfaiture, la peur, la force et la ruse sont leurs armes silencieuses. Telle une braise enrobée de cendre, ils surprennent toujours par l’acte froid et odieux que tout homme digne et honorable ne saurait envisager dans l’adversité. 

  
« Xam-xam du pékhé …. » 

In fine, retenons qu’un leader éclairé ne devrait pas jouer aux échecs. Il est plutôt l’architecte du  plan, l’orateur imperturbable déclinant l’horizon de la vision. Il est le travailleur hors pair imposant le rythme et la cadence par le travail. En réalité, il est le guide vertueux prônant un leadership par l’exemple, arborant un sourire radieux acceptant ainsi la charge suprême avec humilité… Il est digne dans la victoire, inventif dans l’adversité et admirable dans la défaite ! Pour lui, on gouverne par les instruments du savoir, du savoir-faire et du savoir-être. Ma conviction est que l’Afrique changera quand les nouvelles générations décomplexées, instruites (architectes, entrepreneurs, financiers, gestionnaires, ouvriers, etc.) et à la force de l’âge assumeront leurs missions et seront acteurs du Plan d’avenir qu’est l’Afrique havre de paix des Africains. 

  
Moussa Bala Fofana est ancien conseiller technique du gouvernement du Sénégal, expert en planification et banquier à Montréal-Canada 

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