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De La Transhumance Et De La Conquête Du Pouvoir

De La Transhumance Et De La Conquête Du Pouvoir

Quand l’on quitte un parti au pouvoir pour rallier un parti d’opposition, que l’on migre ou que l’on change de chapelle politique à l’intérieur de l’opposition, on n’est ni jugé, ni critiqué, ni houspillé, ni vilipendé.

Mais dès lors que l’on choisit de soutenir le parti au pouvoir, on est voué aux gémonies.

Le mot magique insolemment chargé de dégoût «transhumant» est utilisé pour qualifier cette personne.

A mon sens, ce qui importe est moins le fait de changer de camp que de renier ses convictions profondes, ou de renoncer à ses principes. L’homme politique de conviction croit en une cause qui dépasse sa propre vie, le sort du Sénégal.

Quelle est alors la plus haute mission ou l’engagement politique qui justifieraient que l’on refuse de servir l’Etat dès lors que l’appel de la Patrie nous parvient ?

Le régime en place qui l’incarne et préside aux destinées de notre pays a forcément besoin de rassembler les fils de la Nation autour de la réalisation de sa vision, pour la concrétisation de laquelle il a obtenu le vote de la majorité du Peuple à son projet politique.

Le compagnonnage politique est circonstanciel sous tous les cieux. Les enjeux et les rapports de force changent et évoluent au cours du temps. Dès lors le chemin du pouvoir ne peut être droit. Il est sinueux et plein de traquenards, il est jalonné de succès et parsemé d’échecs, il est ponctué de renoncements.

Mais la constance dans le discours, le courage des idées assumé par une force de conviction imperturbable fondent une éthique qui nourrit une personnalité d’homme d’Etat qui se forge par la somme des expériences et des rencontres riches d’enseignements et qui sont autant de soutiens ultérieurs fort utiles, quand l’on veut conquérir le pouvoir. Ce n’est pas facile.

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Et se revendiquer détenteur parce qu’on le croit du monopole de la vérité en s’érigeant donneur de leçons et rédempteur de son Peuple n’a jamais constitué un programme politique ou assis une coalition capable de porter une personne au pouvoir chez nous…

La grande royale parlait de savoir vaincre sans avoir raison. Me Wade a toujours su privilégier la paix sociale et faire la paix au moment crucial quand il devenait impérieux de sauvegarder l’Unité nationale. On qualifiait ses séjours fréquents au gouvernement de Diouf d’»entrisme». Il a mis ainsi aux affaires ses principaux lieutenants qui ont appris l’Etat. Avec plus ou moins de succès. A-t-il laissé tomber son projet politique pour autant ? Non !  La suite, nous l’avons vécue…

Cessons de nous juger. Le jugement qui est le seul qui vaille revient au Peuple sénégalais. Parlons plutôt de ce qui peut nous réunir. Et de comment réaliser l’ambition ultime que nous nourrissons tous : aider notre pauvre pays à mieux vivre. D’abord. Et d’aller de l’avant.

La politique, ce n’est ni la Bible ni le Coran. Cessons alors de faire la politique avec de bons sentiments. Et de conduire nos actions politiques sous l’influence de nos bons sentiments. Cela n’a jamais développé un pays. Et l’expérience semble avoir démontré qu’au Sénégal, à chaque fois que nous avons élu une victime d’une injustice dans l’espoir de lui offrir l’occasion de changer ce qui n’allait pas, dès qu’elle s’est relevée, elle nous a déçus plus encore.

Donc pourquoi vouloir continuer à faire confiance à ceux qui appliquent à outrance cette méthode surannée ?

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Changeons de réaction devant les adeptes de cette méthode. Le sort de notre pays est trop important pour qu’on veuille faire juger les acteurs politiques sur la simple base de leur ralliement au parti au pouvoir en les jetant en pâture à l’opinion publique sénégalaise décidément avide de lynchage médiatique ! Au profit de qui ? Pas du Peuple en tout cas.

Il faut du tout pour faire un monde. Il faut connaitre un peu de tout pour diriger un pays. Le Sénégal n’a pas besoin de héros, de justiciers révolutionnaires et je ne quoi. Nous avons besoin d’hommes de conviction, respectueux de nos valeurs, capables d’impulser les changements attendus, qui puissent nous projeter vers un futur meilleur. Chacun est libre, s’il le veut d’adhérer à la chapelle politique qu’il espère porteuse de cette vision. Le Peuple reste souverain.

 

Cissé Kane NDAO

Président Ader

Cisse Kane NDAO

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