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A Propos De La « cantinisation » De Dakar 

A Propos De La « cantinisation » De Dakar 

Le spectacle offert par les quartiers et les rues de Dakar est surréaliste:les marchés débordent sur les habitations et finissent de les engloutir. En temps normal, comme en périodes de fête il est difficile de distinguer les frontières entre les marchés et les zones d’habitation.

L’exemple le plus caractéristique est, sans doute le marché HLM. Ce marché a complètement envahi les immeubles qui l’entourent et à débordé sur le quartier de Ouagou Niayes qui, à son tour, est devenu un marché. L’expansion se poursuit. Elle concerne maintenant Niary Tally et Béne Tally.

Le marché de Ouakam suit la même dynamique en conquérant les habitations voisines. Des boutiques s’ouvrent le long des artéres conduisant à ce marché. Il est à craindre que, dans un temps relativement court, le quartier des Mamelles tombe dans cette expansion.

Les raisons de cette confusion me semblent multiples :

-Les propriétaires des maisons jouxtant les marchés conçoivent systématiquement des boutiques dans leurs demeures, sans doute, pour amortir leurs dépenses de construction ou pour se créer des revenus,

-les mairies trouvent, dans cette cantinisation sauvage, des moyens de renflouer leurs modiques budgets par la perception de taxes multiples,

-les services de contrôle de l’Etat n’exercent plus de surveillance ou ont baissé les bras par suite du manque d’autorité et des conditions difficiles de travail.

Un bon cadre de vie participe du développement d’un Etat. Un bon habitat requiert sûrement la proximité d’un marché, mais un marché ne doit pas phagocyter systématiquement les habitations qui l’entourent. L’un et l’autre doivent être contenus dans des limites clairement définies.

A terme cette expansion incontrôlée des marchés risques de créer des problèmes (santé, sécurité, tranquillité, mobilité, développement scolaire des enfants… ) qui peuvent sérieusement handicaper nos efforts de développement économique.

Il nous faut réfléchir, ( decideurs politiques, fonctionnaires, citoyens) ett trouver des solutions à ce problème qui contient de réels germes de conflit.

 

BOUBACAR NDIAYE FALL

Magistrat /TGI-DAKAR

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