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Pourquoi Soutenir Sonko à La Présidentielle 2019 ? (par Diagne Fodé Roland)

Pourquoi Soutenir Sonko à La Présidentielle 2019 ? (par Diagne Fodé Roland)

Nous sommes à 5 mois de la Présidentielle du 24 février et des élections municipales 2019 et une année après avoir, avec la coalition Ndawi Askan Wi, envoyé Ousmane Sonko à l’Assemblée Nationale. La scène politique du pays grouille déjà de prétendants anciens et nouveaux qui tous, à différents niveaux, se sont enrichis en participant aux pouvoirs néocoloniaux libéraux soumis à la domination impérialiste.
 

Quels sont les enjeux qui se posent aux antilibéraux, aux patriotes, aux panafricanistes, internationalistes, aux communistes et plus généralement à la gauche saine et non corrompue ?

 

Le pouvoir libéral APR/BBY prépare un coup d’état électoral
 

Confirmant le flagrant délit du putsch électoral chaotique des législatives 2017, Macky Sall a dès le lendemain rassuré son camp libéral souillé en déclarant « vous avez fait du bon travail, la présidentielle j’en fais mon affaire ». Conscient qu’il lui faut coûte que coûte éviter un second tour qui lui serait fatal même contre un âne et ayant en mémoire le vol de la présidentielle de 2007 au premier tour au profit de son mentor libéral d’alors A. Wade, qui avait mis KO l’opposition d’alors, Macky Sall s’apprête donc à imposer son second mandat par tous les moyens les plus anti-démocratiques et liberticides.
 

Le référendum constitutionnel du waxeet des Assises Nationales, le parrainage, l’emprisonnement pour éliminer son concurrent social-libéral Khalifa Sall, la non prise en compte du jugement de la cour de justice de la CEDEAO, l’inadmissible grâce puis l’empêchement illégal de la candidature de Karim Wade, le refus de satisfaire les exigences de transparence sur l’ensemble du contentieux électoral, le renforcement des forces de l’ordre et les renouvellements des commandements militaires et de la police, la mainmise sur la Justice et la presse, les difficultés d’obtention des cartes d’identité et d’électeurs, leur distribution partisane, le rejet d’une Commission Nationale Indépendante (CNI) à la place de la CENA, la multiplication des candidatures sorties de la cuisse de nulle part ou de la cuisse de « mbur Macky» sont les éléments du dispositif du coup d’état électoral pour pérenniser son pouvoir honni par le peuple.
 

L’opposition toutes tendances confondues a constitué le Front de Résistance Nationale (FRN) pour contrer les desseins malveillants de l’APR/BBY. Ce combat commun doit continuer pour la transparence électorale en ne nous laissant pas divertir par les agissements confusionnistes des libéraux et sociaux libéraux qui tendent à réduire cette exigence démocratique à la bataille pour la « candidature » du condamné pour malversation du libéral Karim Wade ou du social-libéral Khalifa Sall abandonné lâchement par les siens du PS.
 

Nous devons soutenir le droit légitime à être candidat de Karim Wade et de Khalifa Sall et rejeter le blanchiment d’un condamné pour détournement de deniers publics par la Justice tout comme nous devons exiger que le fait que Khalifa Sall doive rendre compte sur les « caisses d’avance » n’autorise pas de l’empêcher à être candidat. Le deux poids deux mesures est ici montrer à suffisance par le fait que les ministres et autres épinglés par les différents rapports échappent jusqu’ici sans scrupule à la Justice par la volonté du « prince ».
 

Continuer à frayer la voie à l’alternative antilibérale et patriotique contre l’alternance libérale
 

Deux alternances libérales PDS/APR/BBY et 40 ans de pouvoir social-libéral PS/AFP ont édifié le peuple que « changer les hommes au pouvoir, ce n’est pas changer la politique du pouvoir » et que finalement la chaise musicale entre libéraux et sociaux-libéraux n’aura servi qu’à aggraver le sort du peuple. Les faits parlent d’eux mêmes : le mal du Sénégal et de l’Afrique, c’est l’oppression impérialiste et les pouvoirs néocoloniaux libéraux.
 

Ces expériences sont à l’origine d’un début de prise de conscience que l’alternance ne suffit pas et qu’il faut une alternative patriotique antilibérale. Une partie de plus en plus importante de la jeunesse et du peuple est rentrée en rébellion contre la mal gouvernance libérale néocoloniale, c’est ce qui a produit les mouvements citoyens et politiques comme Y en Marre, le M23, Pastef, Non aux APE et au CFA, France et Auchan dégagent, le FRAPP, etc.
 

La jeunesse en rébellion sort ainsi peu à peu de la torpeur affairiste des illusions imposées par les décennies de plans libéraux d’ajustement structurel du FMI, de la Banque Mondiale, de l’OMC selon lesquelles « on peut développer nos pays dominés grâce à l’aide des impérialistes et de la pensée unique libérale ».
 

La coalition Ndawi Askan Wi a donc été la jonction pour les législatives entre la rébellion de la jeunesse éthique et techniquement experte dans la critique factuelle de la gestion patrimoniale libérale et incompétente du pouvoir et la gauche saine en démarcation avec l’opportunisme vénal des chefs historiques à la tête du PIT, des AJ, de la LD et de la constellation des trotskistes arrimés au char libéral néocolonial de BBY. Cette expérience nouvelle est porteuse d’avenir.
 

            Un certain engouement éthique se propage dans le pays et dans la diaspora pour l’alternative antilibérale, patriotique, panafricaniste et même anti-néocoloniale. Moom Sa Reew, ce slogan lancé historique par le PAI et son Manifeste fondateur reprend progressivement le dessus sur les chimères de la « réussite » individuelle affairiste dans un monde dominé par l’impérialisme prédateur et spoliateur. Même les commerçants subissent actuellement l’offensive des Firmes Monopolistes du secteur de la grande distribution qui se réorganisent en Europe et aux USA pour y développer la vente en ligne et délocalisent les grandes surfaces alliant vente en gros et au détail en Afrique. C’est le cas de Auchan et Carrefour au Sénégal et en Afrique.

Depuis la dévaluation du franc CFA en 1994 et en attendant la prochaine qui se prépare probablement vers 2020, les privatisations à un coût du franc CFA divisé par deux ont mis à la disposition des Firmes Monopolistes impérialistes tous les secteurs économiques de nos pays qui ne laissent à nos bourgeoisies nationales au mieux que la place de sous-traitants exactement comme à l’époque colonial avec les « nègres sous-traitants » pilleurs des paysans contraints à produire les cultures d’exportation au détriment des cultures vivrières.
 

La jonction entre la jeunesse en rébellion et la vieille garde en rupture avec l’opportunisme dans la gauche est la tâche centrale du moment pour promouvoir et installer à terme au pouvoir l’alternative patriotique contre l’alternance néocoloniale.

 

Soutenir la candidature du député du peuple Sonko et forger un front alternatif pour les locales         
 

Il apparaît donc que de tous les « politiciens » anciens et « nouveaux » qui s’agitent dans la perspective de la Présidentielle, le seul présidentiable qui n’a pas « goûter aux délices corrupteurs du pouvoir » et qui incarne le renouveau de la classe politique par le discours et les actes est Sonko et son parti Pastef.
 

C‘est pourquoi la coalition Ndawi Askan Wi qui l’a porté à l’Assemblée Nationale comme député doit redevenir le socle commun à élargir à la LD Debout faisant de la présidentielle et des locales de 2019 une nouvelle étape pour faire grandir dans les consciences l’alternative au libéralisme hégémonique. Tels sont pour la gauche debout résistante et révolutionnaire le sens et l’objectif FONDAMENTAUX du soutien à la candidature de Sonko à la présidentielle 2019.
 

Toute autre attitude serait un égarement dans une diversion irresponsable au vu du processus historique d’affaiblissement de la capacité illusionniste de l’idéologie libérale proclamant de façon triomphaliste la soi-disant « fin de l’histoire ». Tous les autres candidats « anciens et nouveaux » représentent l’alternance libérale néocoloniale contre l’alternative antilibérale patriotique.

 

Pour aller vers nos objectifs d’étape ci-dessus définis, il y a deux hypothèses qui s’offrent à nous :
 

–          La première est l’absence de tout accord avec Pastef pour des raisons liées à la mise en sommeil de Ndawi Askan. Dans ce cas regrettable, il nous faut de façon INDEPENDANTE  déclarer publiquement notre soutien à la candidature de Sonko et décliner avec nos partenaires stratégiques (RND, Taxaw Temm, LD Debout) un programme d’activités AUTONOMES pour nous acquitter de cet engagement politique. Une des tâches est aussi dès à présent de préparer ensemble nos plateformes, professions de foi et listes pour les locales.
 

–          La seconde hypothèse est l’existence d’un accord avec Pastef qui permettra de faire le même travail en mettant en place des cadres d’unité d’action entre nous et Pastef de ce front électoral présidentiel et des municipales.
 

Dans tous les cas, nous devons participer à la bataille du parrainage garantie contre la magouille qui consisterait à infiltrer des « parrains corrompus » pour saboter à la dernière minute la candidature de O. Sonko.
 

–          Il existe actuellement deux coalitions-fronts (FIPU et MAS), nous devons travailler à les fusionner pour le soutien à la candidature de Sonko à la Présidentielle. Il doit être dit que tous ne suivront pas, car des candidats déclarés ou cachés y sont, notamment ceux qui ont des comptes à rendre au peuple pour leur participation aux pouvoirs des libéraux corrompus. Ces libéraux manœuvriers cachés ont pour plan d’instrumentaliser les coalitions-fronts pour ou neutraliser (auquel cas ce sont des agents cachés de Macky Sall ou de A. Wade) ou bien éliminer (auquel cas, ils roulent pour leur ambition personnelle) la candidature de Sonko. Nous devons donc être clairs pour démonter les stratagèmes confusionnistes des prétendus candidats de diversion qui pilulent. Certains d’entre eux peuvent même se rapprocher de Sonko qui cherche manifestement à élargir sa base électorale tout en évitant le piège des manœuvres politiciennes des candidats déclarés de la 25éme heure qui ont, tous, à des degrés divers, les mains salies dans le cambouis nauséabond des pouvoirs libéraux et sociaux libéraux qui se sont succédé dans le pays.
 

Nous devons prendre toute la mesure de la crise de gouvernance qui frappe l’alternance libérale au point que Macky/APR/BBY n’ont qu’une stratégie : éliminer par tous les moyens tout adversaire sérieux qui peut capter le rejet populaire de leurs politiques corrompues de servilité volontaire à l’impérialisme, à fortiori Sonko qui fait de plus en plus l’objet d’un vote d’adhésion qui monte relativement vite en puissance semant la panique de l’effet de surprise dans le camp présidentiel.

 

Préparer les élections locales pour obtenir le maximum de conseillers municipaux
 

            L’électoralisme, puis la servilité électoraliste vis-à-vis des libéraux et sociaux-libéraux, ensuite la collaboration de classe dans les gouvernements corrompus et la « lutte des places » pour les postes ministériels, de PCA, de Conseillers et autres postes de sinécures ne doivent pas nous amener à ignorer que le droit du peuple d’élire ses représentants est une conquête démocratique des populations qui permet de mesurer l’influence de notre camp patriotique à un moment donné, d’accumuler des forces politiques tout en assurant une visibilité et lisibilité de nos orientations politiques alternatives. Les prises de positions patriotiques du député Sonko durant la 13éme législature en cours ont contribué à faire avancer et crédibiliser l’alternative patriotique définie dans la charte du député et le contrat de législature de la coalition Ndawi Askan Wi/Samm Li Nu Bok.
 

            Obtenir le maximum de conseillers municipaux n’en sera donc que le prolongement pour faire la démonstration que l’on peut faire autrement et différemment la politique que les libéraux et sociaux-libéraux, que tous les politiciens ne sont pas pareils, que l’on peut associer les populations à l’élaboration, au contrôle et à l’exécution en toute transparence de la gestion des affaires de la cité qui prépare à la gestion du pays.
 

           Samm Li Nu Bok/Ndawi Askan Wi plus LD Debout avec Pastef ont ici un rendez vous avec l’histoire à ne pas manquer dans l’intérêt du peuple meurtri.

 

Aller dans le sens de l’histoire
 

Le monde dominé par l’impérialisme est aujourd’hui dans une phase caractérisée par le clair-obscur d’un monde ancien qui se meurt et d’un monde nouveau qui peine douloureusement à naître.
 

Le travail accompli jusqu’ici, des Assises Nationales dont nous sommes avec Pastef les plus sûrs défenseurs à Samm Li Nu Bok/Ndawi Askan Wi aux législatives en passant par la campagne contre le référendum du waxeet, a commencé à faire reculer l’influence délétère de l’idéologie libérale néocoloniale. Ce recul idéologique est certes loin d’être consolidé et terminé, mais il avance à grand pas avec l’avènement de la LD Debout en rupture avec l’opportunisme.
 

Les dangers qui planent sur le pays et le peuple sont accrus par les découvertes du pétrole et du gaz, et suscitent les appétits de l’ogre impérialiste, Français notamment.
 

Les sociaux-libéraux et libéraux qui ont enfanté la couche des milliardaires qui détournent les deniers publics et vendent littéralement le pays aux Firmes Transnationales veulent poursuivre pour « 50 ans » le mal-développement du sous-développement néocolonial libéral.
 

Le défi à relever est donc : stopper leur projet destructeur.
 

Il n’existe pas de messie sauveteur du peuple; le salut réside dans le peuple lui-même, mais l’histoire fait jouer parfois et souvent à des humains, des personnalités ou des mouvements ou partis un rôle « d’incarnation » qui est une manifestation personnifiée et personnalisée d’une étape dans la prise de conscience progressiste alternative au sein du peuple. Ce que nous devons regarder scientifiquement ce n’est pas ce que « pensent Sonko et/ou Pastef d’eux mêmes », mais justement le rôle que l’histoire leur fait jouer dans la trajectoire vers l’émancipation nationale et sociale.
 

Cela se passe au moment où les leaders fatigués de la gauche historique se sont enfoncés dans le marais de l’argent et des places de sinécures indus en accusant le peuple de leur propre turpide capitularde. C’est le cas des chefs historiques de la gauche de ce pays, et parce que la nature à horreur du vide, elle a fécondé d’autres leaders et organisations comme Y en a marre, puis Sonko, Pastef, le FRAPP, etc.
 

Quelque soit l’évolution future, le potentiel existant réside dans l’émergence des leaders jeunes produits par les luttes actuelles du peuple et la tendance de l’évolution historique est la montée en puissance de l’exigence de la souveraineté nationale, des nationalisations ou renationalisations des secteurs stratégiques de l’économie nationale, de la réappropriation collective des richesses nationales, de la prise en main de sa destinée par le peuple pour sortir du non-développement.
 

C‘est ce que nous apprend toute observation matérialiste dialectique de la réalité objective qui féconde la pensée subjective d’aujourd’hui.
 

C‘est pourquoi faire voter Sonko, quelques soient les conditions dans lesquelles nous devons le faire, est le maillon à saisir pour aller dans le sens de l’histoire libératrice et préparer demain sur nos bases et objectifs révolutionnaires.

Diagne Fodé Roland
 


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