Le projet de cartes d’identité CEDEAO a été mal conçu et réalisé , le fichier électoral qui en est issu mérite un examen approfondi.
1) La biométrie qui explique le coût de la carte ne sert à rien sans lecteurs d’empreintes et logiciel de lecture ne serait – ce que pour vérifier l’appartenance d’une carte à son détenteur.
2) L’absence des données parentales pose à la limite un problème de validité au niveau d’institutions comme la Justice et autres services publics ou privés exigeant ces données.
3) La qualité des photos laisse à désirer en raison des locaux d’inscription improvisés, ne répondant pas aux normes d’éclairage et d’arrière plan.
Des confusions de photos de demandeurs ont été signalées.
4) Le numéro de la carte d’identité, pour être plus significatif, pourrait simplement comporter l’index téléphonique du pays (221) suivi du numéro national d’identité complété éventuellement par des zéros pour harmoniser la longueur de cette clé communautaire.
5) Last but not least, la possibilité de s’inscrire dans n’importe quel centre en déclarant le bureau de vote de son choix, permet de s’inscrire dans différents centres pour des bureaux de vote différents si on sait que les centres ne sont pas connectés à une base de données centrale permettant de rejeter les tentatives de duplications.
Le récépissé délivré systématiquement à chaque demandeur a permis de voter sans précautions aux élections législatives et deux cartes d’identité appartenant à une même personne ont été exhibées par la presse.
Faute d’un contrôle en ligne il fallait attendre la fin des inscriptions, fusionner les fichiers des centres, rejeter et sanctionner les tentatives de fraude avant la production.
En fait l’impression des cartes a été effectuée au fur et mesure des inscriptions à partir de fichiers partiels provenant des centres.
L’utilisation des locaux de l’ancienne carte numérisée et du réseau IP dédié à la DAF et dans les commissariats permettrait à la société Iris Berhad Corporation de déployer l’application sur le modèle du projet de passeport biométrique bien verrouillé, les centres de production au Sénégal et à l’étranger se référant à la même base centrale avant toute validation.
Pour réconcilier tous les protagonistes politiques sur la fiabilité du fichier électoral, je propose un audit reposant sur l’unicité de l’empreinte du même doigt pour tous les électeurs afin d’enrayer toute duplication avant l’établissement des listes de bureaux.
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Moussa Mané SARRE
Ancien Saint-Cyrien,
Ingénieur en électronique – informatique, Mastère spécialisé Supelec en réseaux et systèmes d’information
Ancien directeur d’Iris Technology Sénégal
L’article Fichier électoral: Avis d’expert .