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Croissance Continue, Extrême Pauvreté ! (par Cheikh Adramé Diakhate )

CONTRIBUTION

J’ai beau cherché à comprendre et j’ai pris la question par tous les bouts mais le paradoxe persiste. Comment nos pays peuvent-ils avancer, avoir une croissance de 6 à 7 % avec une évolution vers les deux chiffres alors que nos populations, elles, ne peuvent pas connaître un léger mieux ? Voila le problème, il est simplement inouï. Pourtant, il doit certainement y avoir une explication.

L’Afrique, au moment de son indépendance, avait tous ses atouts en main : les terres étaient vierges, les ressources encore intactes, les perspectives prometteuses. Mais deux facteurs ont empêché notre implication correcte dans la construction de notre destinée : le souci de mettre en place des nations c’est-à-dire d’inculquer à nos populations une conscience nationale d’appartenance à un même espace, un seul pays et l’exigence de regarder dans la même direction d’une part et le manque criard de cadres d’autre part.

Il y a sans doute la naïveté de nouveau promu, l’enthousiasme et l’euphorie de l’indépendance qui peuvent expliquer notre manque de vigilance. En tout état de cause, nous avons été devancés. Nos anciens maîtres nous ont «aidé» à installer une administration qui a tracé la ligne de la destinée de nos pays, crée les mécanismes d’exploitation continue de nos ressources avec des accords parfois indécents qui nous livrent pieds et poings liés à l’ancien colonisateur et installé des systèmes de dépendance durable de nos économies mises aux basques de celles des économies européennes surtout .

L’exemple  franc CFA (Colonies Françaises d’Afrique) à l’origine,  crée le 26 décembre 1945, devenu Communauté Financière d’Afrique avec les indépendances) l’appellation de la monnaie réservée aux anciennes colonies est illustratif à ce propos, et sans doute ce qui exaspèrent de plus en plus les partisans de sa suppression.

Ce n’est pas tout : ils ont mis en place des systèmes de référence (type Iso),  de contrôle et d’évaluation, (Banque mondiale, Fond monétaire international) etc., inventé des certificats de conformité au modèle sans lequel on ne peut accéder au  développement.

Donc, ce sont  eux qui fixent les règles du jeu, c’est encore eux qui évaluent, et c’est toujours eux qui déterminent qui a une bonne ou une mauvaise orientation (les bons et les mauvais élèves de la Banque mondiale ou du Fmi). Les instruments d’évaluation sont aussi déterminés aussi par eux.

Et cela ne date pas d’hier, l’Europe ne se trompe pas, elle est logique dans sa démarche. En effet déjà comme le pensaient Léopold II, roi des Belges et l`Occident (…) l’Afrique devrait demeurer pour eux une réserve de matières premières et de biodiversité.

Pourtant, avec tout le pillage opéré, l’Afrique est encore riche malgré les vicissitudes qu’elle a connues : nous détenons 7,6 % des réserves mondiales de pétrole, 7,5 % de celles de gaz, 40 % des réserves aurifères et entre 80 à 90 % du chrome et du platine .. . .

Nous avons du pétrole en quantité importante au Nigéria, en Lybie, en Algérie en Egypte, en Angola, au Gabon en République du Congo, en Guinée et tout récemment au Sénégal ; nous avons du gaz naturel en Algérie, en Egypte, en Lybie, au Nigéria et au Sénégal ; nous disposons d’uranium au Niger, au Maroc, en Afrique du Sud, au Gabon et en Namibie ;  le charbon, nous l’avons en Afrique du Sud et au Zimbabwe. N’oublions pas les autres richesses telles que l’or, les diamants, le fer, le zinc, le soufre pour ne citer que celles-là.

Quelques exemples suffiront à montrer ces atouts de notre continent : l’Egypte au nord, qui devait être une des locomotives de notre croissance est, aujourd’hui, dans «une instabilité provoquée» et possède encore du pétrole, du gaz naturel, du zinc, du gypse, du fer, du manganèse, du phosphate, de la pierre à chaux etc. Le Nigéria, au centre du continent est un pays qui possède aussi d’importantes ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz, le charbon, l’or, la bauxite, sous exploitées, des terres agricoles sous utilisées et se classe 1ere puissance économique africaine avec sa population estimée à   194 615 054 d’habitants en 2018. L’Afrique du Sud, possède de l’or et de la platine, du chrome, de l’argent, il exploite le diamant, du manganèse, de l’uranium, du charbon et sa population estimée en 2018 à 56 454 412 d’habitants pour ne donner que les exemples des pays qui devaient tirer le développement du continent.

Mais alors pourquoi ne peut-on pas voir l’impact de ces richesses dans le quotidien de nos populations ? Pourquoi, malgré ces richesses, l’Egypte qui connait un taux de croissance de 7 %  par an (chiffre de 2008), voit 40 % de sa population en dessous du seuil de pauvreté.

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Pourquoi, le Nigéria, où on peut faire le même constat connait encore  « (…), malgré la richesse pétrolière, (…) une pauvreté» «92 % des nigérians vivent avec moins de 2 dollars par jour et 70 % avec moins d’un dollar (…)  dans certaines régions, l’état n’offre ni eau, ni électricité, ni éducation » selon  le Ministre des finances nigérian cité par le Monde Afrique du 15/04/2011.

Pourquoi l’Afrique du Sud, qui connait un taux de croissance moyen de 5 % par an, voit pourtant 31,3 % de la population vivre en dessous du seuil de pauvreté

Ces questions devaient être nos principales préoccupations et alimenter nos conférences et débats.

Mais tout se passe comme si on nous avait inoculé une dose importante d’amnésie doublée d’un manque  incroyable de sens du réel. Sinon comment on peut comprendre que certains de nos dirigeants se cramponnent à des pouvoirs qu’ils ont exercés des décennies durant sans voir les vrais problèmes de leurs populations ? Sont-ils insensibles au point de se dire seul mon bonheur compte le reste m’importe peu ; ils n’ont qu’à se débrouiller, si j’assure mon avenir et celui de ma famille le tour est joué ?

J’estime qu’ils savent bien ce qu’ils font car même si certains d’entre arrivent au pouvoir presque ignorants, ils ont eu les moyens de s’entourer d’une armada de «cerveaux loués» et à leur dévotion pour réfléchir pour eux et à leur place

Ce qui pouvait les arrêter, ce sont les peuples conscients qui mettraient le holà. Mais ces peuples sont là endormis car qui a cherché à les éduquer, à les conscientiser, à leur faire assumer leur rôle de sentinelle ? Personne ; les leaders africains qui l’ont tenté, ont été stigmatisés, isolés, parfois même assassinés. Nous avons les cas de Sékou Touré, Patrice Lumumba, Amilcar Cabral, ou plus récemment Thomas Sankara.

Comment expliquer que nos intellectuels soient plus préoccupés par des prébendes qu’ils tirent de petites besognes que les régimes de leur pays leur font faire ou des postes qu’ils s’acharnent à vouloir occuper dans les appareils de leur état respectif au point de se livrer dans les médias à de piteux débats ramenés souvent à des invectives partisanes ?  Certains d’entre eux se sont contraints à l’exil en attendant de meilleures saisons.

Cela nous empêche-t-il de voir le pillage organisé dont nos pays sont victimes ?

Mais ce n’est pas une fatalité : la trop grande dépendance de nos économies par rapport à celles de l’occident, qui organise les circuits commerciaux à sa convenance de sorte que les richesses que nous produisons dépendent des cours mondiaux, partent de chez nous sous forme brute pour souvent nous revenir en produits transformés. Toute la valeur ajoutée se faisant dans d’autres pays donc ne nous profitant point. On l’appelait la détérioration des termes de l’échange, ce n’est pas équitable.* Donc cela s’explique.

Maintenant partons d’un postulat simple sans doute renversant par exemple : ce sont les pays occidentaux qui sont pauvres et non les « pays sous-développés » comme on les appelle. Certains diront que c’est une hypothèse farfelue, une base d’analyse insensée. Soit, mais analysons les faits : Qui a besoin de nos  ressources minières ? Qui a besoin  de nos terres pour cultiver des produits qu’ils reviennent nous vendre ? Qui a besoin d’installer chez nous des entreprises qui rapportent de fortes valeurs ajoutées à leur économie et absorber une partie de leurs sans travail ou chômeurs ?

Si l’Afrique s’était regroupée pour changer la logique mondiale de dépendance que lui impose les occidentaux, en récupérant ses cadres disséminés dans le monde, en réorientant ses priorités internes dictées par les préoccupations de ses populations, en parlant d’une seule voix, qui serait en position de demandeur ?

J’entends des voix dire mais c’est fou, ce n’est pas possible. C’est là où résident deux de nos limites : l’afro-pessimisme et le défaitisme. L’afro-pessimisme, parce l’Afrique n’est capable de rien si on ne lui indique pas des voies, si on ne lui donne pas de ressources, si elle n’est pas unie, si , si….

Mais qui l’a dit ? Quelles sont les sirènes qui nous font entendre cette unique chanson ? Comment les pays d’Europe se sont-ils développés ? A coup de travail. D’où proviennent les ressources qu’ils ont utilisées ? De leur intelligence et de leur abnégation. Alors pourquoi pas nous ?

 

L’union est une construction patiente, la preuve,  la vieille Europe ne l’a pas encore réussie et des fissures commencent à apparaitre dans le tissu de l’Union.

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Mais commençons à la construire l’union, sincèrement, sérieusement en ne nous fondant ni sur la ruse, les calculs et la tromperie.

Le défaitisme, « rien de bon ne sortira de l’Afrique, c’est un continent qu’il faut prendre en charge, l’aider pour qu’il s’en sorte. Comment pouvons-nous renverser l’ordre du monde ? C’est de l’utopie, rien ne peut se faire s’il y en a pas les blancs, mieux vaut les suivre et tirer profit de leur savoir-faire et leur expérience.

Aucun pays ne nait avec un développement servi sur un plateau en or. Ce sont des peuples préparés et non utilisés qui se sont battus avec la nature et les vicissitudes pour arriver à s’assurer un confort, fruit de leur travail. Mais dans nos pays, c’est la culture du travail même est tué. On fait miroiter aux jeunes des réussites faciles via la politique, par des financements parfois indus ; on leur montre des chemins tortueux qui ressortent de la loterie, mais jamais on ne les prépare à se battre, à se faire par eux- mêmes dans l’honnêteté et la droiture.

Si nous continuons à porter des œillères et à ne croire qu’à ce que l’on nous dit et à faire ce que veulent les autres nous nous enliserons dans la boue de la marginalité qu’on veut nous  réservait.

Pourtant tout devait nous pousser à vouloir changer de cap parce qu’il y a  quelque chose de malsain dans la manière dont on exploite notre continent. La pauvreté du Nigéria, du Gabon, pourtant pays producteurs de pétrole, malgré leurs richesses ne provient-elle pas d’accords signés qui ont permis à des états ou multinationales d’exploiter et de jouir de ces ressources pendant des années ne laissant aux pays que de maigres taxes ridicules au vu des milliards que génèrent ces ressources là? Le Sénégal doit réfléchir à cet aspect des choses avant que des marchés alléchants ne lui soient proposés pour plusieurs années par des gens que seul le profit intéressent.

 

Quand on a déjà consommé ce qui nous revenait pour cinquante ans ou plus, la seule solution semble être l’endettement et on est allé jusqu’à nous féliciter de  notre capacité d’endettement- c’est extraordinaire ! Nous le savons tous, l’endettement continu et progressif n’est pas une solution.

Alors à quand la sortie du tunnel ?

Il y a un autre aspect plus abject avec les multinationales. Par exemple, si nous analysons la richesse de notre pays qui connait un taux de croissance de 7 à 8 %, cette richesse est générée par certains secteurs tels que les télécom avec Sonatel, le port avec DP World, les transports avec Eiffage, le secteur minier avec Teranga Gold pour l’or et Grande Cote Operations (Gco) SA pour le zircon, Sococim pour le ciment entre autres.

Mais quand nous nous rendons compte que ces entreprises tirent chaque année de leurs activités des sommes colossales en terme de bénéfice, par exemple en 2017 plus de 200 milliards de francs Cfa pour Sonatel, 619, 5 millions de dollars pour DP World, 174 millions d’euros pour Eiffage et 11 milliards pour Teranga Gold (en 2015)* Grande cote operations (Gco) SA, Sococim  (nous n’avons pas pu voir les résultats de ces entreprises pour 2017) nous nous disons, tient il y a de l’argent dans ce pays, les chiffres donnés ne sont pas de la petite monnaie. Mais par où cela nous passe-t-il ?

On ne peut concevoir autant de richesse dans notre pays alors que le fonctionnaire est abonné aux découverts des banques, s’habille à Colobane avec la friperie appelée communément fëgg jaay, qu’il s’endette lourdement pour payer sa maison par exemple et doit racheter sa dette chaque fois qu’un  évènement survient et le surprend, restant ainsi l’otage de ces banques pendant des décennies. Comment toute cette richesse n’a pas pu donner un léger mieux à ces braves femmes, nos mères, nos épouses, qui chaque jour sont aux prises avec un drame cornélien : qu’est-ce que je dois sacrifier pour donner à ma famille un repas décent ? Que dire des jeunes bardés de diplômes pour lesquels les seules portes qui s’ouvrent, quand on a de la chance, sont celles d’une contractualisation dans ces entreprises, qui n’assurent ni la retraite, ni les frais médicaux quand on tombe malade, où on doit accepter le principe d’une débauche temporaire pour  pouvoir revenir à son poste 6 mois après dans les mêmes conditions.

Pour cacher cette arnaque énorme, on a inventé la responsabilité sociétale des entreprises (Rse) qui redistribue de maigres ressources à nos populations, en s’enorgueillissant d’améliorer le quotidien. Or, si ces populations profitaient réellement de ces ressources tirées de leur propre terroir, elles n’auraient pas besoin de bénéficier de ristournes.

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Pourtant nous sommes tous conscients de la situation : certains par leur propre analyse, car ils ont des instruments de réflexion pour comprendre, d’autres, et c’est le plus grand nombre, de manière intuitive ; ils sentent les difficultés et le malaise sans comprendre.

Les européens ne nous laisseront aucune chance et les propos de l’ex chancelier allemand Helmut Kohl en 1987 le confirment très clairement : «L’Afrique industrielle? Jamais ! », assurait-il.                                                                                                           «Il ne saurait être question de laisser l’Afrique s’industrialiser, l’Occident ne se laissera plus surprendre une deuxième fois ; l’Asie lui oppose une sérieuse concurrence  aujourd’hui».

«Tout est mis en mouvement non seulement pour maintenir l’Afrique dans sa position de dépendance, mais au besoin la pousser vers une régression économique, sociale et mentale. Le tutorat des institutions de Bretton Wood, les plans d’ajustement structurel, les stratégies de lutte contre la pauvreté sont autant de techniques, de concepts psychologiques et de chantage politique qui trouve malheureusement sur le continent des relais dans la classe dirigeante».

Il faut donc se battre et les Africains qui le font autrement, au bénéfice des populations africaines aujourd’hui spoliées sont nombreux ; ils ne sont pas médiatisés ou même quelque fois ils sont stigmatisés comme c’est le cas pour le combat contre le franc Cfa.

Les artistes jouent leur partition. Les chanteurs comme l’Ivoirien Alpha Blondy, les Sénégalais Ismaëla Lô ou Elhadji Ndiaye le font à leur manière. Ils ont dénoncé ce mal développement qu’on veut nous imposer. Les intellectuels aussi, à l’échelle du continent, ont cherché à créer une nouvelle dynamique pour relever la tête en réclamant par exemple la restitution des objets d’art  gardés indument dans les musées européens.

Il faut bien reconnaitre que les solutions ne semblent pas devoir venir des politiques car la réalité de l’analyse des différents pays de notre continent ne nous rassure guère par rapport aux régimes en charge de nos destinées, plutôt préoccupés par des querelles de pouvoir le plus souvent. Nos élites malgré leur esprit spoliateur se contentent de miettes que veulent bien leur donner les multinationales pour entretenir leur allégeance, et les exemples du Rwanda, du Ghana et du Cap-Vert trop limités ne doivent pas faire illusion. Servent-ils d’ailleurs de modèles à suivre ?

Donc, la «révolution» ne devrait venir que des intellectuels patriotes pour créer par la réflexion et l’action cette nouvelle dynamique et prouver que notre continent peut et doit se développer autrement. Et quand nous parlons des intellectuels nous confondons ceux de l’intérieur et ceux de l’extérieur qui souvent font marcher les grandes structures qui tuent à petit feu notre continent martyr. Il faut bien «un retour au pays natal», un jour prochain qui transcende les réussites personnelles et le bonheur individuel qu’on nous a appris à cultiver de façon outrancière. Alors c’est une responsabilité morale pour chaque génération de chercher les moyens de sortir de cet esclavage qui ne semble pas devoir finir un jour : noggatu gi doy na.

La jeunesse, elle aussi a un rôle à jouer, d’abord  en reprenant confiance en elle-même (on lui a fait perdre cette confiance au point de la plonger dans un état de désespérance telle qu’elle accepte sans se retourner d’aller mourir dans la mer ou les déserts pour se convaincre qu’elle sert à quelque chose) ; ensuite porter le combat de la conquête de l’avenir autre que celui qu’on nous impose ; enfin prendre conscience que la force de tout changement véritable et au profit de l’Afrique ne pourra venir que des Africains eux-mêmes et de la jeunesse qui porte l’espoir de demain.

On dira sans aucun doute que tout cela n’est que rêve, certes mais le rêve est parfois nécessaire quand on veut bousculer des «certitudes qu’on veut immuables non démontrées» et de génération en génération nous rendre plus dépendants et vouloir tuer tous nos espoirs.

Oui il faut rêver, sinon ceux qui ont découvert l’Amérique n’auraient jamais pu le faire, ceux qui ont tenté de voler ne seraient jamais parvenus aux supersoniques que nous connaissons aujourd’hui, ceux qui ont défié le racisme aux USA et en Afrique du Sud ne seraient jamais parvenus à faire disparaitre cette ignominie, ceux qui ont exploré les fonds marins n’auraient jamais pu faire reculer les limites de la connaissance humaine.

Cheikh Adramé DIAKHATE                                                                         

Email : adramed@yahoo.fr

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