CONTRIBUTION
«O vous qui croyez ! Les Païens sont une souillure» (sourate 9-verset 28). Chers compatriotes, permettez à ma très modeste personne de paraphraser, avec toute l’humilité qui y sied et la vénération requise, ces mots tirés du Saint Coran, pour m’exclamer et vous interpeller en ces termes : «O vous dignes citoyens ! Les transhumants sont une souillure». Le landerneau politique de notre pays nous offre un spectacle hideux de puanteur par les comportements honteux et déshonorants de nos politiciens qui s’adonnent sans vergogne à un vil marchandage. Nous assistons à un véritable mercato politique qui explique une transhumance tous azimuts.
Le mot est lâché ; la transhumance. Et en réalité, il s’agit bel et bien de transhumance, c’est-à-dire le déplacement saisonnier d’un troupeau en vue de rejoindre une zone, un espace où il pourra se nourrir. D’habitude, c’est le fait d’animaux ; mais aujourd’hui, cette pratique est réalisée par des humains et plus spécifiquement par des politiciens sans fierté qui ne recherchent et ne se complaisent que dans le confort, la quiétude matérielle et l’aisance financière. Et ils iront les chercher où que cela puisse se trouver et à n’importe prix.
La transhumance a pris des proportions inquiétantes ; et c’est le président Macky Sall qui avait qualifié cette pratique malsaine et abjecte de cancer de la vie politique, qui, aujourd’hui, s’en fait le chantre et le héraut, reniant ainsi, toute honte bue, ses anciennes convictions. Et ce, publiquement, sans aucune pudeur. Je n’aurai de cesse de dire que les transhumants sont des êtres immondes, immoraux, amoraux, détestables et honnis dont la valeur marchande est égale, voire inférieure à celle des chèvres et des gallinacés offerts en vente dans les «loumas». Ils constituent une horde de chacals et d’hyènes affamés et gloutons qui ne cherchent qu’à être rassasiés quelle que soit la qualité de la pitance offerte, l’essentiel étant de satisfaire leur instinct alimentaire. Ce sont tous sans exception des canailles qui suscitent dégout et répugnance. Sont tout aussi détestables et exécrables ceux-là qui les accueillent avec satisfaction et un plaisir malsain.
Comment ne pas s’indigner devant un président qui jubile d’avoir pécher un gros poisson ? La déclaration de Macky Sall à propos de Moussa Sy n’est ni gratuite ni fortuite encore moins innocente ; c’est une annonce anticipée de la victoire de Benno bokk yaakaar à Dakar. C’est l’occasion de dire à haute et intelligible voix que la coalition présidentielle n’a pas gagné les législatives à Dakar ; ils le savent et le président le leur a signifié lors d’une réunion restreinte. Les ordres de missions produits en quantité industrielle ont effectivement permis le détournement du sens du vote des Dakarois, notamment aux Parcelles assainies, et de proclamer une victoire factice et fictive. Un travail d’enquête approfondie, professionnelle et technique a permis de le prouver aisément. Nous n’en dirons pas plus pour l’heure.
Il y a de quoi s’inquiéter quant à la trajectoire prise par notre pays dont les dirigeants, à commencer par leur chef, prônent la promotion des anti- valeurs qui porteront un énorme tort aux générations futures. La boussole sociale est totalement dérèglée, l’absence de repères est manifeste ; tout ceci, parce que la classe dirigeante veut continuer à bénéficier de prébendes et à jouir de l’argent public sans aucun effort ni contrepartie faite de sacrifices et d’engagement patriotique.
L’élection présidentielle du 24 février 2019 doit donner l’occasion au peuple sénégalais d’en finir une bonne fois pour toute avec la transhumance ; il suffira et s’agira de se débarrasser de cette vieille et ancienne classe politique composée essentiellement d’archéo-politiciens qui, obstinément refusent de céder la place aux jeunes générations. «Dieu n’Aime pas les traitres» (Sourate 8- verset 59)
Boubacar SADIO
Commissaire divisionnaire de police de classe exceptionnelle à la retraite
Ancien DGA de la Police Nationale