Contribution
A l’appel à candidatures à l’élection présidentielle, 117 candidats se sont présentés pour retirer leurs fiches ; le nombre fait froid au dos et suscite beaucoup d’interrogations et de supputations. Qu’est-ce qui explique cette attirance vers cette lourde charge ? Qu’est-ce qui est à la base de ce qui ressemble à la démythification, voire à la banalisation de ce pouvoir jadis réservé à des compatriotes crédités d’un parcours administratif ou politique exemplaire, reconnu et accepté ? Quel acte a pu être posé pour égratigner la sacro sainte perception que nous avions de cette station au sommet de l’Etat ?
En vérité la fonction présidentielle parait avoir perdu de sa dignité depuis 2000, lorsqu’un ancien chef d’Etat a clamé haut et fort qu’il pouvait nommer son chauffeur en qualité d’ambassadeur ; ceci bien entendu, a fait naître, par syllogisme, des ambitions, donnant raison à l’ancien journaliste de l’Express Jean François Bizot, je le cite : «Il y a des ambitieux partout». Nous sommes dans un pays démocratique où la Constitution permet à chaque citoyen remplissant les conditions prévues de présenter sa candidature à l’élection présidentielle. Cependant, force est de reconnaitre qu’une élection présidentielle est trop sérieuse pour ne pas être considérée comme une cour de récréation. La plupart des candidats à la candidature peineraient véritablement à être élus délégués de leurs quartiers. C’est pourquoi nous invitons le président Macky Sall, une fois réélu le 24 février 2019 «inchallah», à réunir la classe politique pour une large concertation sur les critères d’éligibilité à la candidature à l’élection présidentielle ; il y va de l’image de notre pays.
Soyons sérieux ! Certains candidats nous font rire ; de qui se moque-t-on ? Le temps du Grand Guignol est dépassé ; bientôt le moment de vérité avec le tamis du parrainage qui mettra fin à des rêves enfouis ; le rideau va enfin tomber sur ce cirque d’opérette se manifestant par un brouhaha médiatique animé par un certain leader qui, naguère, émargeait dans le Guinness de l’anonymat, se considérant comme un démiurge, donc le chef de l’opposition ; il se présente également comme le chantre et le parangon de la vertu, et déballe à souhait. Imbu de sa personne, il excelle dans l’emphase, le verbiage, et semble être atteint de diarrhée verbale et de schizophrénie ; sa capacité langagière se résume dans le besoin de paraître, dans la quête obsessionnelle du pouvoir, conduisant indubitablement à la mégalomanie, à la mythomanie, voire à la paranoïa avec souvent une tendance à l’agression pour exister ; ce personnage odieux par sa méchanceté nous rappelle étrangement le fameux Trissotin de «Femmes Savantes» de Molière, pédant et ridicule pour sa prétention à vouloir débattre avec le président Macky Sall alors qu’il a été repêché à l’Assemblée nationale grâce au plus fort reste.
Il n’a certainement pas lu cette fable de Jean de la Fontaine : «La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf» ; elle enfla et creva ; ainsi sera le sort de cette bulle nageant inconsciemment dans un tropisme ambiant et trompeur sous le regard amusé et intéressé d’une opposition plus expérimentée. «Thioutch daye kham lékaam». Patience, il fera jour le 24 février 2019.
Papa Massar NDOYE
Membre du Bp et du Sen du Ps