Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Les Contradictions De Me Madické Niang

Les Contradictions De Me Madické Niang

En visite chez les Layènes, Me Madické Niang, ancien ministre de la Justice et candidat à la Présidentielle de 2019, déclare : «Je n’ai jamais appelé un magistrat pour lui donner un quelconque ordre illégal. Avec le dossier de Macky Sall, quand j’ai constaté que c’est vide, j’ai demandé de le classer sans suite.» Source : Journal L’Observateur du 2 novembre 2018, page 4.

Tout en remerciant Me Madické pour avoir confirmé dans ces propos susmentionnés que le Pr Macky Sall a toujours eu les mains propres, nous ne manquerons de soulever leur incohérence.

Cette incohérence réside dans le fait que le néo-insoumis du Pds et ancien ministre de la Justice sous Wade nous informe qu’il n’a jamais donné un ordre illégal à un magistrat d’une part et que d’autre part lui-même avait ordonné de classer le dossier de Macky Sall sans suite.

Emporté par la brise de Cambérène, Monsieur le ministre Niang a fait ces affirmations très graves qui démontrent encore une fois qu’il est un grand hors-la-loi. Parce que légalement, un ministre de la Justice n’a pas la prérogative de demander à un magistrat de classer un dossier sans suite. C’est une entorse à la loi.

En effet, au Sénégal, le ministre de la Justice a un seul pouvoir en matière de poursuite : c’est la possibilité qui lui est offerte de solliciter du Parquet la poursuite de l’auteur d’une infraction. La loi ne lui permet, en aucune manière, de solliciter d’un magistrat le classement sans suite d’un dossier judiciaire. Le législateur préserve ainsi, de toute ingérence, la volonté des magistrats de poursuivre une infraction à la loi pénale. C’est un rempart contre l’impunité.

A LIRE  Desperate classe politique

La décision de classement sans suite relève du pouvoir discrétionnaire du Parquet aux termes de l’article 32 du Code de procédure pénale.

La seule prérogative du ministre de la Justice en matière de poursuite réside dans l’article 28 du Code de procédure pénale qui dispose que : «Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, peut dénoncer au Procureur général les infractions à la loi pénale dont il a connaissance, lui enjoindre d’engager ou de faire engager les poursuites, ou de saisir la juridiction compétente de telles réquisitions écrites que le ministre juge opportunes.»

En voulant se tailler un manteau de légaliste avec ses affirmations, Me Madické Niang s’est confectionné un vrai boubou de fripouille de l’année.

Doudou MBOUP

Membre Ccr/Kaolack et coordonnateur du mouvement Jrk 

doux89@gmail.com

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *