Au Sénégal, les élections législative et présidentielle présentent deux caractéristiques fondamentales communes qui permettent de les rapprocher valablement pour établir des parallélismes entre elles ou imaginer des configurations électorales possibles dans l’une en fonction de l’autre.
Toutes deux ont en effet un caractère national,
et dans les deux cas, l’élection a lieu au suffrage universel direct
Elections législatives de 2017 : si les résultats globaux publiés par le Conseil constitutionnel semblent confirmer les tendances des votes passés (élections et référendum), l’analyse des suffrages valablement exprimés à l’échelle départementale permet de mettre en exergue des configurations qui, si elles persistent ou s’amplifient, pourraient peser lourdement sur la prochaine élection présidentielle.
L’objectif de cette analyse est donc d’inviter les lecteurs, les acteurs politiques surtout, à mieux s’approprier les résultats des élections législatives de 2017 et en tirer des leçons utiles pour les prochaines joutes électorales.
Rappel des chiffres clés des élections législatives de 2017
Nombre d’inscrits : 6 219 446 (dont 267 356 localisés à l’étranger)
Nombre de votants : 3 337 494
Nombre de bulletins nuls : 27 059
Suffrages exprimés : 3 310 435
Taux de participation : 53,66%
Présentation du découpage départemental
Deux idées reçues sur le vote au Sénégal : vraies ou fausses ?
Qui a voté pour qui ?
Les analyses qui suivent mettent l’accent sur les partis ou coalitions de partis ayant obtenu 1% des votants au moins (étranger exclu). Au nombre de 7, ils ont mobilisés 86,7% de l’électorat national.
Le principal constat est que la répartition du vote suit, quel (le) que soit le parti ou la coalition de partis considéré (e), celle des grands axes démographiques qui concentrent l’essentiel des inscrits.
On remarque également une forte autocorrélation spatiale du vote avec des comportements électoraux très similaires entre départements contigus.
Les départements qui élisent. Part du nombre de votants (%)
La participation : un enjeu de taille souvent négligée
Le vote nul
Le vote à l’étranger
Il a été largement remporté par la coalition Benno Bokk Yakaar avec 42,5% des votants. Elle a été suivie par la coalition gagnante qui a mobilisé 23,2% des votants.
En définitive …
Malgré un taux de participation globalement satisfaisant, les élections législatives de 2017 ont été entachées par trois faits :
La personnalisation de l’élection qui compromet le vote utile, et rend difficile les pronostics électoraux,
La persistance du « syndrome de panurge » ou « suivisme électoral » souvent très favorable au parti ou à la coalition de partis au pouvoir,
La bipolarisation, d’ailleurs avortée, du vote qui ne garantit pas des résultats électoraux qui reflètent la diversité des opinions exprimées.
L’article Analyse spatiale des résultats des élections législatives de 2017: quels enseignements pour la présidentielle de 2019 ? .