Arrivée en 2014, l’équipe municipale de Sédhiou se caractérise par sa mixité tant sur les profils des personnes qui la composent que sur leurs provenances.
Pour les profils, il s’agit des corps de métiers dont elles font partie, mais surtout l’âge des conseillers municipaux (des vieux et des jeunes qui restent majoritaires).
Pour les provenances, il s’agit de l’appartenance politique des individus qui forment cette équipe municipale. La plupart sont d’anciens collaborateurs du Maire sortant qui ont fini de faire le tour des formations politiques (AJ PADS, PDS, PS, JEF JEUL de talla sylla etc), d’autres sont des membres de la société civile convertis en politiques souteneurs d’un candidat qu’ils présentaient désormais comme l’homme providentiel (homme de la situation pour certains). D’autres sont tout simplement des membres des listes adverses qui ont récolté quelques sièges au conseil municipal à l’issue des élections municipales de 2014. Une mixité qui devrait impliquer et permettre une cristallisation des efforts, conséquence directe du maillage des expériences diverses qu’apporterait chaque individu.
Mais c’est avec de forts regrets que nous découvrons et assistons aux échecs cycliques de cette équipe municipales qui n’a pas réussi cette addition d’expériences et la conjugaison d’efforts qu’on attendait d’elle, mais, elle a plutôt réussi à installer un antagonisme qui dénote de l’adversité politicienne qui a prévalu tout au long des 5 ans de mandat. Laissant de côté les préoccupations premières des populations qui ne demandent qu’à bénéficier des efforts de la municipalité afin d’améliorer leur qualité de vie. La capacité d’attirer les investisseurs, la créativité que l’on nous avait pourtant vendue n’ont existé que de nom avec bien sûr l’aide des beaux parleurs recrutés pour l’occasion.
Cet espoir est finalement devenu la source principale de nos souffrances depuis 5 ans. Impuissante devant la situation, la municipalité brandit des œuvres du gouvernement central comme des réalisations municipales et s’approprie les moindres installations administratives. Ses souteneurs vont jusqu’à inclure la police, et d’autres structures étatiques (accompagnant l’érection d’une région) comme des éléments de bilan.
Ce qui est spectaculaire dans cette affaire, c’est le mutisme du Maire ; il est resté des années sans ou presque s’adresser aux populations sédhioises, envoyant toujours des collaborateurs le faire à sa place. Maire seulement de nom, il ne s’attarde nullement à Sédhiou car occupé par des fonctions supposées plus intéressantes, dans la direction d’un des plus gros appareils économiques du pays : COSEC (conseil sénégalais des chargeurs). Une direction qu’il a occupée 7 ans dont 2 sous Wade et 5 sous Macky. A noter qu’il a transhumé du PDS à l’APR entre les deux tours de la présidentielle de 2012 juste pour conserver la précieuse direction du COSEC. Direction pour laquelle il respire. Logique pour logique, il fit tout pour devenir Maire de Sédhiou pour ainsi rendre la monnaie à Macky SALL, son nouveau patron. On comprend pourquoi la Mairie : Un instrument qui sert de tremplin pour atteindre des stations élevées mais aussi pour conserver des privilèges. Cette attitude rentre dans une logique ou une pratique généralisée : faire de tous les directeurs généraux des agences et direction d’Etat, des maires pour servir la politique alimentaire désormais érigée en règle au Sénégal.
Le résultat est désastreux : un Maire absentéiste, des conseillers dispersés qui ne tirent plus dans le même sens (celui de l’amélioration de la qualité de vies des sédhiois), des conseillers municipaux devenus des figurants, un éclairage public inexistant, une ville insalubre et non assainie, un boulimie foncière aux scandales sans précédent, des tombes éventrées dans une cimetière sans protection à Julecounda, un sport populaire (« Navétanes ») moribond pour ne pas dire mort, des artistes non assistés, des artisans (menuisiers, mécaniciens cordonniers etc) laissés pour compte, une jeunesse abandonnée et abonnée au chômage, des étudiants trahis, des femmes précarisées qui s’en tiennent à de petits boulots et leurs fameuses « tontines » traditionnelles, des activités culturelles (festivals, journées culturelles) qui ne s’organisent plus etc. Bref, le minimum rudimentaire pour une population épanouie n’est plus là !
Face à cette situation, on nous parle d’une quelconque capacité d’influence qu’aurait le Maire sur Macky sall qui l’a pourtant éjecté du COSEC pour un poste ministériel ridicule de par l’appellation et par son contenu. Comme le dit un proverbe Africain : « on ne jette pas des cailloux sur l’arbre qui nous donne des fruits » Mais Puisque « Tout ce qu’est atteint est détruit », les conséquences sont d’un « feeback négatif » inexpliqué.
En haut bas des échantillons de petits sentiers inachevés: l’ENO à gauche et le stade municipal à droite.
#Débattons sereinement !
L’article Sédhiou, de la promesse à la désillusion .