TGV marocain. Certes la France participe mais, c’est le Maroc qui paie donc impose sa volonté.
Par l’organe que je sers, j’ai suivi la conférence de presse post inauguration de la LGV (appellation marocaine) des autorités de l’Office national des chemins de fer du Maroc (Oncf).
En tant que Sénégalais, je n’ai pas pu m’empêcher de faire des observations et des comparatifs entre le TER du Sénégal et Al Boraq, la Ligne Grande Vitesse Marocaine.
Le TER a coûté 1200 milliards de Fcfa avec une vitesse de 160 kms/h pour 57 kms c’est-à-dire de Dakar à Diamniado.
La LGV à un coût de 23 milliards de dirhams soit 1400 milliards de FCfa avec une vitesse de 320 kms/h étendue sur une distance de 400 kms c’est-à-dire de Tanger à Casablanca.
Pour la réalisation de ce projet dans un pays émergent où les disparités sociales sont pointées du doigt et critiquées ouvertement contrairement à ce que l’on pense, le gouvernement a dû sortir pour s’expliquer sur les motivations de ce choix, le financement, et comment devra se faire l’exploitation.
Voici les éléments du financement :
Financement national : 5,8 milliards de dirhams (348 milliards de francs Cfa).
Ce montant est composé d’une contribution du budget de l’Etat à hauteur de 4,8 milliards de dirhams (288 milliards de francs Cfa), sur un rythme de versement planifié sur une moyenne annuelle de 800 millions de dirhams (48 milliards francs Cfa) depuis 2009.
S’y ajoute 1 milliard de dirhams (60 milliards de francs Cfa) mobilisé par le Fonds Hassan II de développement économique et social.
Financement français : Près de 10 milliards de dirhams (600 milliards de francs Cfa)
Dans le cadre de ses relations exceptionnelles avec le Royaume du Maroc, l’Etat français s’est engagé sur la mobilisation de 51% de l’investissement global du Projet LGV Maroc.
Le Fonds saoudien pour le développement (Fsd) : 750 millions de rials saoudiens (94 milliards 320 millions de francs Cfa).
Le Fonds koweitien pour le développement (Fkda) : 40 millions de dinars koweitiens (65 milliards 500 millions de francs Cfa)
Le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement (Fadd) et le Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades) : (102 milliards 130 millions de francs Cfa)
Le financement mobilisé, le Maroc exige que la totalité de la construction se fasse en territoire marocain avec la mobilisation de 452 ingénieurs dont les 2/3 sont Marocains et le reste Français, il a fallu que des ingénieurs marocains aillent se faire former en France pour revenir avec leurs expertises au service de la réalisation de ce projet.
Ainsi, le transfert de compétences et de technologie, un élément clé pour une autonomie industrielle, s’est fait par le choix rigoureux des autorités marocaines.
Comparativement, le TER est construit en France pour être rapatrié au Sénégal sans une participation d’une quelconque expertise sénégalaise. De façon plus approfondie, l’extension future de la ligne LGV se fera avec les Marocains sans la présence technique des Français.
Ensuite, lorsqu’il a fallu que des maisons soient démolies, les procédures administratives ont été reléguées au second plan, ce sont les autorités marocaines elle-mêmes qui sont allées parler à des milliers de propriétaires pour d’abord leur expliquer le projet, ensuite établir une relation de confiance avec un dédommagement immédiat.
Le Maroc, soucieux de son développement ferroviaire a profité de ce projet pour ouvrir un institut de formation des métiers ferroviaires, un institut très moderne.
Et enfin ce projet génère dans un premier temps 1500 emplois.
Auteur: Ababacar Sadikh TOP – Seneweb.com