Victime d’un AVC le 24 octobre 2018, le Président Ali Bongo n’est plus apparu, toujours hospitalisé en Arabie Saoudite dans un état jugé irréversible malgré les dénégations du gouvernement gabonais et le silence complice du gouvernement français..
Dans ce contexte, les proches d’Ali Bongo jouent la montre et tentent de sauver ce qui reste d’un système féodal installé par la France en 1967.
La présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, ex-belle-mère d’Ali Bongo est une nouvelle fois à la manœuvre. Elle fût l’instigatrice des coups d’État électoraux de 2009 et 2016 par son interprétation personnelle de la constitution gabonaise.Son dernier coup de force, en violation de ses prérogatives, est de permettre au Vice- Président Maganga Moussavou de tenir un conseil des ministres, avec pour seul argument une incapacité temporaire d’Ali Bongo. Cette initiative a fait l’objet d’une mise en garde de l’Union Africaine qui a exhorté à un strict respect de la constitution. La loi gabonaise prévoit qu’en cas de vacance longue ou définitive de la présidence, l’intérim est assuré par la Présidente du Sénat, Mme Lucie Milebou-Aubusson.
Le Gabon se retrouve dans une impasse institutionnelle tant les textes ont été interprétés, remaniés ou amendés aux grès des besoins du clan BONGO pour se maintenir au pouvoir. Le PDG, parti présidentiel, est en proie à une guerre clanique tout comme l’est l’entourage direct du président Bongo. Un projet de révolution de palais en chasse un autre, pendant que le peuple gabonais souffre des conséquences d’une captation systématique de ses ressources et d’une économie exsangue.
Pour autant, le pays n’est pas dans une impasse politique. En 2016, les partis d’opposition ont su se fédérer et porter une candidature unique qui a vu le Président Jean Ping remporter les élections à près de 60% des voix. Seul un coup de pouce appuyé de Marie-Madeleine Mbrorantsuo a permis le maintien de Bongo, la encore avec le silence complice du gouvernement français, l’union européenne ayant elle dénoncé la fraude.
Jean Ping continue légitimement de revendiquer cette victoire, véritable lueur d’espoir pour les gabonais d’en finir avec cinquante ans de dynastie Bongo.Dans la diaspora la mobilisation ne faiblit pas pour tourner la page. Au Gabon les salariés s’organisent autour de la centrale syndicale Dynamique Unitaire pour s’opposer aux mesures d’austérité drastiques faisant des travailleurs les boucs émissaires de la gabegie orchestrée par le gouvernement.
Le 3 novembre 2018, le Président Ping a fait une déclaration appelant les Gabonais de tous bords, majorité et oppositions, société civile à se rassembler et à transcender leurs clivages, placer la Nation au-dessus des intérêts particuliers, ethniques et claniques.
Nous saluons cette déclaration, seule offre politique crédible pour dessiner une sortie de crise pérenne et pacifique de la gouvernance et des institutions gabonaises. Aujourd’hui, il appartient au peuple gabonais de définir les prochains contours constitutionnels qui leur permettront une véritable transition démocratique.
Nous encourageons toutes les parties prenantes ; des responsables politique, de la société civile, des organisations syndicales et de la diaspora à répondre favorablement à l’appel de Monsieur Ping, l’unité étant la condition impérieuse à une transition démocratique au Gabon, face aux appétits personnels, voir transnationaux.
La France Insoumise met en garde le gouvernement français contre toute initiative visant à entraver le cours de l’histoire et la volonté du peuple gabonais à prendre son destin en main, seule garantie des intérêts de la France. Cette alerte doit être sérieusement prise en compte dans les discussions, qui se veulent discrètes, en cours de façon ininterrompues depuis 15 jours,entre l’Élysée et les différents émissaires gabonais.