CONTRIBUTION
Dans un port de l’ouest
Passe une caravelle
Dans ses entrailles
Croupissent des hommes
Des hommes aux cheveux crépus
Derrière eux les palmiers chancèlent
Dans un signe de prière
Au dieu des mortels
fasse que ceux là leur reviennent
Tu me nommes ton esclave
Je dis plutôt un forçat
Non je n’étais pas une appartenance
Tu ne peux pas me chosifier
C’est une prétention
Qu’un semblable soit pour toi
Une grosse aberration
Au tribunal de la conscience humaine
Un condamné arbitraire
Par ta seule couleur de peau
Tu es hors de prix
Si ce n’est le respect
Ce n’était pas un commerce
Mais une grande déportation
Tu as fait sur son cœur
Une plaie béate comme un cratère
crachant sa bave magmatique
Il a pleuré la chaleur de sa terre
Sa terre lointaine
Sous le poids de le charge
Sur ses épaules
Il se disait un maitre
Un seul maitre Celui qui draine des humanités
Pas la tyrannie et l’humiliation
La science est inspiratrice
Du grand livre ouvert
De la nature
Invite toi à sa lecture
Tu es nanti de par ton esprit
C’est un glaive
Pour percer les ténèbres de l’ignorance
Tu m’as préféré noir
O toi mon l’omnipotent
Pour les besoins de ta création
D’un décor arc en ciel
Le soir en collant l’oreille au sol
C’est l’écho de nos pas de danse
Je peux suivre le tambour avec mon corps
Dans ses pulsations les plus intimes
Mon visage est toujours éclatant d’un sourire
Gage de ma joie de vivre
Malgré la férule de la violence
Qui a balafré la chair de mon histoire
OUI je peux pardonner
Mais jamais oublier
Ibrahima SOW
artiste plasticien
poète et musicien
Le forçat (Par Ibrahima SOW ) | .