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2019, Et Si Kouthia Etait L’homme Qu’il Nous Faut ?

2019, Et Si Kouthia Etait L’homme Qu’il Nous Faut ?

Passée à la loupe, la situation politico-économique du pays donne tout simplement l’air d’une comédie avec des acteurs qui se rivalisent à qui mieux mieux. Des reniements aux dédits en passant par des retournements de veste spectaculaires nous entraînent immanquablement dans une position où il devient de plus en plus difficile de prendre les politiciens au sérieux.

Et si Kouthia était l’homme qu’il nous faut pour 2019 ? J’avoue que, pris au pied de la lettre, ce questionnement peut choquer nombre de lecteurs. Mais en réalité, cela ne devrait pas ! Si la scène politique continue de nous offrir à profusion des scénarios les plus inimaginables et les plus marrants au point de ressembler à un cirque, il devient juste normal que des orfèvres en matière de comédie s’érigent en maîtres. N’est-ce pas qu’on ne peut pas être plus royaliste que le roi. La simple énumération de quelques faits récents sur le plan politique et économique finira par nous convaincre que le sérieux n’est pas la chose la mieux partagée chez les politiques de ce pays.

Lors de son interview avec France 24, le président Macky Sall s’est illustré de fort belle manière. Si cet entretien avait fait l’objet de beaucoup de commentaires, c’est en partie dû au fait que le chef de l’Etat ait eu à se prononcer sur la question relative aux deux candidats à la présidentielle en l’occurrence Karim Wade et Khalifa Sall. Ce qui fait rire le plus dans cette sortie c’est les passages où le chef de l’Etat a sous-entendu que Karim Wade serait renvoyé en prison s’il mettait les pieds au Sénégal. De même, son refus catégorique de mentionner le nom de l’ancien maire de Dakar (par dégoût ou par mépris?) témoigne de la mentalité du chef qui semble toujours porter une dent contre un adversaire pourtant visiblement neutralisé. Cela ne donnerait peut-être pas l’air d’une comédie si l’idée d’amnistier Khalifa Sall et Karim Wade n’était pas soigneusement calquée après l’élection de 2019. Après tout, qui a dit au président qu’il sera encore aux commandes après l’élection à venir ?

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Tant que la gestion des affaires de la cité donnera l’air d’un tâtonnement, même de la part d’un expert tel que l’Argentier de l’Etat, on continuera de croire que les politiques ne nous prennent jamais au sérieux. Sinon comment comprendre les versions multiples du ministre des finances et du plan sur la situation financière du pays ? Difficile de savoir à quelle sortie se fier puisqu’Amadou Ba s’est exprimé trois fois sur le même sujet et de manière visiblement versatile. Beaucoup de littérature pour justement conclure que le pays connaît une tension budgétaire et non de trésorerie. Criant urbi et orbi qu’ils sont dans le temps de l’action pourtant, les gens du pouvoir passent le plus clair de leurs temps à essayer de noyer le poisson à travers des sorties médiatiques qui ne leur réussissent pas toujours. Pourtant les écoles de formation du privé continuent de réclamer leur dû que le gouvernement même peine à évaluer avec certitude (le Ministère de l’enseignement supérieur et celui des finances ne s’entendant pas sur la même somme) ;  la Société Africaine de Raffinage qui réclame plus de 100 milliards à l’Etat du Sénégal ; les étudiants obligés de se faire entendre pour pouvoir se restaurer à Thiès et à Bambey parce que l’Etat doit de l’argent aux repreneurs. Et dans ce tohubohu général, le ministre Amadou Ba déclare, lors du vote du budget de son département que seuls 8 milliards peuvent être déboursés alors que la dette envers les universités privées frôlerait les 13 milliards.

Sur les chapitres des droits de l’homme et de la relation avec la société civile, le tableau est le même. L’injonction récente du comité des droits de l’homme des nations unies, recommandant que le procès de Karim Wade soit revisité, est tout simplement placée dans la catégorie de « spams » par les partisans du chef de l’Etat qui ne lui accordent aucun crédit. D’éminentes personnalités du régime, au premier chef le premier ministre, sont montées au créneau pour dire qu’un nouveau procès est inimaginable. Et pourtant, l’opposant Macky Sall était obligé de saisir à un moment donné le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme pour dénoncer les exactions du régime Wade à l’époque. Dans une lettre datée au 1erJanvier 2012 (qui a refait surface comme par miracle), Macky Sall s’adressait à Madame Navi Pillay en ces termes : « nous vous demandons d’interpeler dans les meilleurs délais l’Etat du Sénégal pour ses violations du Droit à la vie ainsi du Droit inaliénable de tout peuple à s’exprimer librement et à manifester pacifiquement pour le respect de la constitution et de la Démocratie ». Ainsi donc parlait le chef de l’Etat qui aujourd’hui abhorre le comportement de certains mouvements de la société civile tel Y’en-a-marre et des organismes de droits de l’homme tel Amnesty International.

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Et si Kouthia était l’homme qu’il nous faut en ces temps qui courent ! Le comportement de l’opposition se prêtant à ce jeu est tout aussi alarmant. Des candidatures, ou du moins des déclarations de candidature tous azimuts au sein des opposants suscitent parfois le fou rire chez les spectateurs. Des dizaines de noms, jusque-là, inconnus du grand public et désirant diriger le pays comme s’ils étaient dans le film « Un Président par Accident » ! A entendre certains parler, on les croirait déjà investis de la mission de présider aux destinées du pays alors que Dieu sait s’ils peuvent gagner un centre de vote. Alors l’apparition de Kouthia dans cette mêlée générale, avec son mouvement « Far ak Senegaal », donne plus de goût et d’originalité dans cette comédie qui est en train de se jouer avec ces dizaines de candidats qui ne surpasseront même pas le cap du parrainage. S’il faut vraiment que le paysage politique deviennent une pièce comique, qui est mieux placé que le célèbre humoriste Kouthia pour en tenir les rênes ?

 

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