Quand le temps de parole mène tout droit au temps du combat. Quand un débat dégénère et vire à la bagarre presque générale. On est loin de l’honorabilité qui doit caractériser tout bon député.
Parce qu’on n’a pu s’entendre sur le temps de paroles pour les interventions, bonjour le désordre. A la force des arguments, nos «vaillants» «députés du peuple», grassement payés par le contribuable Sénégalais, ont préféré la consistance de leurs biceps. Sans retenue.
Le sens de l’écoute, on ne connait pas à l’hémicycle de la place Washington. Adieu les valeurs qui fondent toute démocratie. Le respect de l’institution, s’en fiche. La considération du collègue député peut attendre. Le temps est à la démonstration de force. Qui hurle plus haut, tape plus fort, remporte la manche. L’Assemblée est ainsi transformée en ring. Et les Sénégalais sont condamnés à assister, impuissants, à ces scènes moyenâgeuses. Ils peuvent encore attendre, nos chers compatriotes, pour avoir une «Assemblée nationale de rupture» tant convoitée, de dignes représentants, «des députés du peuple».
Ceux que nous avons aujourd’hui à l’Assemblée nationale Sénégalaise ignorent jusqu’à la signification d’un député. Jusqu’à leur travail. Jusqu’à leur «dignité» de parlementaire.
Pour représenter le peuple, il faut un esprit de dépassement, un sens de la responsabilité et du patriotisme. Et ça, nos députés l’ignorent.
Mais lorsqu’on suit à la lettre les directives de son chef de parti plutôt que la volonté du peuple souverain, on ne peut qu’avoir de tels comportements. On peut alors se permettre certaines scènes dignes des arènes de lutte. Au grand dam de la démocratie. Honorables, un peu plus de retenue, vous aussi !