Sur le plan stratégique, tous les candidats déclarés à la magistrature suprême ont , avec brio, courage et assurance abordé les changements profonds dont le Sénégal a besoin pour répondre à sa nature de république laïque et démocratique. A titre d’illustration, pour le rapport entre les trois pouvoirs ( législatif, exécutif et judiciaire) , nos très sérieux candidats n’ y vont pas par le dos de la cuillère. Ils fustigent l’ existant que le pouvoir en place magnifie et proposent des réformes radicales du présent que l’ équipe en place entend renforcer.
Vivement !!!
Toutefois, il resterait un autre pouvoir qui serait, en l’état, préjudiciable à la vie de la république : le pouvoir spirituel
A ce sujet, aucun des protagonistes n’a encore abordé de manière sérieuse cette question cruciale du rapport entre le spirituel et le temporel.
En lieu et place, nous ne pouvons que noter leur hypocrite et démagogique obligations de présence à Touba, à Tivaouane ou à Kaolack pour ne citer que celles-là…parce que c’est Touba, parce que c’est Tivaouane ou parce que c’est Kaolack…des lieux où s’appliqueraient des lois exceptionnelles. Des périples qui s’accompagnent de changement d’accoutrement du jour au lendemain : conviction religieuse ou stratégie électorale ?
Un jour férié décrété sur un coup de tête pour une cérémonie dans une de ces villes parait légal, légitime et républicain. D’ailleurs, tous les acteurs politiques ont le très grand mérite de s’accorder sur cette nécessité malgré les milliards de perte qu’engendrent de telles décisions. L’obligation d’être présent et la façon d’y être montrent bien que nos candidats, démagogues par moment, ne sont pas pressés d’aborder cette question. Comptent ils l’aborder d’ailleurs ?
Pour l’instant, nous ne pouvons que déplorer ce silence dont la cote boursière crèverait le plafond de Wall Street.
Ces villes saintes resteront-elles, à jamais, les éternelles et insatiables coépouses du pouvoir temporel ?
A ce jour, aucune stratégie digne de ce nom ne nous vient de nos très « grands réformateurs », même des plus courageux, même des plus audacieux ni même des plus en vue….
Le citoyen, talibé de surcroît, aimerait bien que cette réforme ou que cette rupture des rapports actuels entre le temporel et le spirituel ait lieu pour libérer la république sénégalaise de pouvoirs de pressions occultes aux desseins familiaux par moment et souvent très personnels. En attendant, il faut noter que les « doorkat » sont de moins en moins en costume cravate et de plus en plus en grand boubou dieztner et « kopoti ».
Vive la république du Sénégal.
Ousmane Sy,
Animateur ECADD, ( ÉDUCATION ET CITOYENNETÉ ACTIVE POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE)
L’article Du temporel et du spirituel: le mutisme sur cette grande réforme .