– Mener un combat politique sur fond de frustration personnelle et surfer subtilement sur une vague de contestations légitimes des populations et particulièrement des jeunes aspirant à un changement ne suffit pas pour espérer gouverner un pays. Au delà des discours contestataires par moment populistes et irréalistes dans un monde globalisé, le Sénégal attend un vrai changement avec des hommes et des femmes conscients de la réalité politique et des mutations d’un monde en perpétuelles mutations. Une personne de consensus et non de rejet de tous les autres acteurs politiques est requise pour espérer un changement de gouvernance bénéfique aux populations. On ne gouverne pas seul un pays mais plutôt avec une majorité parlementaire qui requiert un ancrage dans les territoires et des alliances politiques fortes pour venir à bout de ce système que nous dénonçons tous. Et c’est aussi de la maturité politique de savoir raison garder et de ne pas imaginer qu’une seule personne peut changer tout un pays. Ce serait installer le Sénégal dans une instabilité chronique et dangereuse.
À tous ces jeunes leaders qui vendent parfois de l’illusion à des buts électoralistes, je voudrais les rappeler à la raison car nous n’accepterons jamais que notre pays bascule dans une instabilité chronique avec des choix que nous pourrions regretter rapidement.
Gouverner, ce n’est pas seulement dénoncer pour surfer sur les vagues de contestations légitimes pour augmenter sa cote de popularité.
Gouverner, c’est non seulement être une personne de consensus mais aussi être capable de dépassement et de compréhension des enjeux géopolitiques mondiaux pour savoir que le Sénégal ne pourra jamais évoluer seul dans un monde changeant. À cet égard, la question cruciale du franc CFA est assez édifiante car nous sommes tous d’avis et depuis très longtemps que cette monnaie nous maintient dans la dépendance et la servitude. Mais nous sommes de ceux qui pensent aussi qu’il faudra travailler plutôt à la mise en place effective de la future monnaie communautaire en zone CDEAO dans un premier temps pour éviter de plonger notre pays dans un cycle de perturbations sans fin. Tout le reste n’est que tromperie et illusion.
Nous nous devons, au delà de toutes velléités d’accéder au pouvoir, de dire la vérité à nos populations en tout temps et en tout lieu. Tout le reste n’est que populisme et manque de maturité politique qui risquent de surprendre plus d’un au soir du 24 février 2019. Sachons faire les bons choix et avec raison pour éviter de plonger notre pays dans un cycle d’incertitudes.
Le Sénégal souhaite un vrai changement avec des gens réalistes et responsables. La politique requiert beaucoup d’endurance et ne soyons pas trop pressés et faisons des promesses réalisables si nous voulons relever ces nombreux défis qui se posent à nous. C’est mon intime conviction.
Babacar BA
Président Alternatives Citoyennes