Il aura fallu que la France (notre douce France) annonce vouloir augmenter les droits d’inscription des étudiants étrangers pour que des protestations (malvenues) fusent de touè_tes parts pour fustiger une telle mesure, somme toute de souveraineté. C’est à ne rien y comprendre !!!
La France est responsable de la bonne santé de son système éducatif notamment dans sa partie supérieure pour toujours avoir les moyens de former des cadres de haut de niveau, compétents et outillés pour faire avancer ce pays dans le concert des Grandes Nations.
La Formation à tous les niveaux (préscolaire, élémentaire-secondaire et supérieur) a un coût de plus en plus élevé au regard de l’augmentation continue de la population estudiantine et de l’apparition des nouveaux domaines, systèmes, produits et techniques de développement .
Dès lors, il est normal pour tout pays responsable de chercher à trouver les moyens additionnels pour supporter ces coûts de plus en plus onéreux, les subventions d’état n’étant pas extensibles à souhait, et trouver d’autres ressources . L’augmentation des Droits d’inscription en France des étudiants étrangers entre dans ce cadre. Il ne faut pas se voiler la face, la France sait parfaitement que seuls les africains fortunés envoient leurs enfants étudier en France alors elle les rançonne tout simplement . Ce faisant, la France vise deux voire trois objectifs ;
1/ Seuls les enfants d’étrangers fortunés viendront étudier en France emmenant avec eux les moyens de leur prise en charge adéquate par les structures universitaires françaises.
2/ Les étudiants étrangers notamment africains seront de moins en moins nombreux à venir en France, ce qui permettrait de faire des économies d’échelle sur les budgets de fonctionnement de ses structures d’enseignement .
3/ A terme, beaucoup de jeunes africains seront contraints de rester dans leur pays pour y suivre leur formation supérieure dans les Universités et Grandes écoles de leur pays. Ce qui n’est pas négligeable. D’autant que beaucoup d‘étudiants africains vont en France pour suivre des filières déjà saturées et bien pourvues dans leurs pays (lettres, droit, Economie, LEA etc…).
On le voit, la mesure est tout simplement politique et très compréhensible. C’est pourquoi, le Ministre Serigne Mbaye Thiam ne s’y est pas trompé en « prenant acte de la décision française » .
Dès lors, pourquoi tout ce Chari vari inutile et très peu productif ?
A mon avis, il serait même salutaire que nos états s’inspirent de la France et prennent leur courage à deux mains pour introduire de nouveaux paradigmes dans l’enseignement supérieur de nos pays pour AVANCER…
Car il faut avoir la lucidité de l’admettre, la crise universitaire qui frappe nombre de nos pays , notamment le Sénégal, ne peut plus souffrir d’un attentisme béat.
L’ère des études supérieures gratuites est révolue depuis belle lurette, l’Etat n’étant plus en mesure de supporter pareil fardeau au regard des multiples interpellations auxquelles il doit faire face.
Dès lors, il urge d’avoir le courage de suivre l’exemple français en permettant aux Universités de trouver des moyens financiers additionnels pour assurer leur mission régalienne de formation des élites avec le maximum de chances de succès.
Et pour ce faire, la révision à la hausse des Droits d’inscription est une voie irréfragable et OBLIGEE….
C’est ce qu’a compris la France.
Certes, l’idée d’augmenter les droits d’inscription qui étaient de 4800 francs à 25000 F avait été lancée dans notre pays et cela avait déclenché un cataclysme au niveau des étudiants qui n’avaient pas manqué de démontrer leur capacité de nuisance en faisant feu de tout bois jusqu’à faire reculer l’Etat qui a battu sa coulpe en annulant la mesure .
GROSSE ERREUR D’ETAT…qui aura privé l’Université d’obtenir des moyens conséquents qui lui auraient permis de fonctionner beaucoup mieux dans tous les domaines (pédagogique, salarial- social etc…)
Sur cet épisode d’augmentation des frais d’inscription, on se rappelle avec effroi, indignation et colère rentrée, du saccage du rectorat de l’Université Cheikh Anta DIOP par des étudiants devenus presque fous furieux et qui n’a pas encore fini de choquer et de révulser nombre de sénégalais épris des principes de la bonne éducation. Ces actes indignes avaient soulevé la réprobation unanime de toutes les personnes soucieuses du devenir de ce temple du savoir qu’était l’UCAD et avaient amené tous les hommes de bonne foi suivant la situation de l’enseignement supérieur et plus particulièrement celle de l’UCAD, à se poser la question de savoir : « Que voulaient et que veulent réellement les étudiants ?»
La réforme de l’Université ? Ils n’en veulent pas. Le système LMD ? Ils n’en veulent pas. Les droits d’inscription ? Ils n’en veulent pas . Une police sécuritaire à l’Université ? ils n’en veulent pas . Et ils expriment leurs refus par des actes de vandalisme inacceptables : saccages de bus et de bâtiments administratifs, barrages des rues, « caillassage » des automobiles , agressions physiques des responsables ,et j’en passe. Tout çà pour dire qu’ils ne sont pas d’accord. Passe encore que devant le refus d’accepter une mesure prise, ils proposent une alternative crédible à l’offre rejetée, seule attitude distinctive d’un intellectuel qui se respecte. Notamment des contre- propositions constructives du genre : « Ok ! pour les 25.000 Francs ,mais compte tenu de notre indigence financière, on propose de payer 10.000 francs à l’avance et le reste en trois mensualités de 5.000 francs », auraient pu être avancées. Ce qui aurait certainement suscité notre compréhension pour leur cause et grandi notre admiration pour le sens de la responsabilité qui sous-tend une telle démarche. Mais que NON. RIEN, NADDA, TOUSS !!! ils n’en veulent pas , ils n’en veulent pas et c’est tout !! Quel nihilisme obtus. C’est terrible !!
Depuis quand un « ndongo daara » doit-il dicter au « Serigne » la voie à suivre pour mieux l’éduquer, lui, l’aspirant au « kham-kham » ? C’est vraiment le monde à l’envers. On n’y comprend rien.
Et donc on se demande toujours « Que veulent finalement les étudiants? » Qu’on laisse l’Université mourir de sa belle mort du fait de l’entêtement de quelques énergumènes qui refusent systématiquement toutes mesures de changement…pour mieux faire ? Et pire, ne proposent RIEN comme alternative. ?
NON trois fois NON . La situation a assez duré, il faut y mettre le HOLA et oser changer pour avancer vraiment vers l’Excellence.
Il est tout de même très difficile de comprendre que pour des augmentations à minima des droits d’inscription à 25.000 francs seulement on en arrive à des attitudes aussi extrêmes, indignes d’apprentis intellectuels censés faire bouillonner les neurones plutôt que de bander les muscles. La violence engendre la violence et dans ce registre, les étudiants doivent savoir que les forces de l’ordre qui ont l’apanage légitime de l’usage de la violence pour faire régner l’ordre sont en mesure de les mâter pour ne pas dire « de les mettre au pas » pour parler comme Le Président Abdou DIOUF.
Il est temps de se ressaisir et d’arrêter cette spirale de contestation musclée qui ne pourra jamais faire aboutir leurs revendications dans le sens de certains désidératas inacceptables.
Dans une situation de conflit, j’allais dire de désaccord, quand l’argument de la force supplante la force de l’argument c’est que quelque part, il y a un manque total de bonne foi qu’on veut masquer. Ainsi quand on veut nous faire accroire que payer 25.000 francs pour participer un tant soit peu à l’amélioration des conditions d’études, c’est trop CHER pour des « fils de paysans ».
Cela est de la mauvaise foi manifeste. Ceux qui entonnent ce refrain ne sont pas des fils de paysans car les paysans sont des gens paisibles, très respectueux de l’ordre, de la discipline et du bien public, durs au labeur , stoïques devant l’épreuve, dignes dans le dénuement et ne passent pas leur temps pour un oui ou un non à insulter, à lancer des pierres et à se livrer à des pancraces sans fin . NON !! je doute que les jets de pierres , les échauffourées et autres attitudes de vandalisme (destruction des biens publics) soient des matières pédagogiques enseignées à l’Université.
Mauvaise foi aussi quand ce sont mêmes « filles et fils de paysans » incapables de payer 25.000 francs pour indigence affichée qui se pavanent avec des I.phones, laptops, I.Pad et autres gadgets électroniques de luxe de dernier cri et hors de prix.
On me dira : «Oui ! on les leur donne » .
Ben ! Ceux qui sont en mesure de leur donner ces attirails de luxe peuvent très bien, si on le leur demande, leur payer facilement les 25.000 francs de droits d’inscription. Walla ?
Mauvaise foi encore quand ce sont les mêmes « filles et fils de paysans» qui n’hésitent pas à payer plus de 100.000 francs pour des accoutrements et des colifichets assez coûteux comme pour des cheveux dits « naturels» ou à claquer plus de 25.000. francs au bas mot lors des soirées festives (shows, beugué, grand bal, anniversaires etc..).
Mauvaise foi toujours quand ce sont ces « mêmes filles et fils de paysans » incapables de payer 25.000 Francs de droits d’inscription (une misère au regard de ce qui se pratique dans le monde universitaire) au point de tout casser à Dakar, qui sont très disposés à payer plus de 300.000 francs voire jusqu‘au-delà du million pour aller étudier en France ou aux USA.
Justement sur ce point, « Bienvenue en France avec les nouveaux tarifs projetés »
NON !! En réalité, le mouvement estudiantin est gangréné par une camarilla de dinosaures étudiants qui ne sont pas du tout pressés de quitter la cité. Tellement « Défa nekh » !!!. C’est vrai que franchement la vie à l’Université c’est trop «nekh quoi!» . Bourse de 30.000 francs par mois , chambre à 5.000 francs par mois, petit déjeuner à 80 francs, déjeuner et dîner à 300 francs . Non ! il ne faut pas être trop pressé pour en sortir et devoir affronter les affres de la vie tout court où rien ne se donne. C’est pourquoi on compte parmi les étudiants de véritables troglodytes qui- non contents d’avoir eu le Bac à près de 25 ans après l’avoir raté trois à quatre fois- n’en capitalisent pas moins de 10 à 15 ans de présence dans les amphis, sans pouvoir exhiber un seul diplôme valable . « Cartouchant » à qui mieux mieux et déambulant de faculté en faculté sans véritable objectif sinon celui de rester « étudiant», ils amènent la chienlit dans ce temple du savoir qui nous a tous formés. Au grand dam de la majorité silencieuse qui veut vraiment et seulement étudier.
Il ne faut pas se voiler la face, on les voit tous les jours, ces éternels « étudiants » qui ne pensent qu’à la bamboula et qui sont déjà trop heureux d’être à l’Université pour «VIVRE» plutôt que pour étudier. Non c’est trop facile , il faut que çà cesse .
L’Autorité doit rester ferme et prendre toutes ses responsabilités pour assainir le milieu universitaire. Oui ! Il faut une véritable opération «Ecurie d’Augias» pour débarrasser l’Université de ses scories. Dans cette perspective, Il serait salutaire –entre autres mesures- de bien recenser la population estudiantine pour en extirper la verrue qui a fini de gangréner tout le corps de l’Université. Pour avoir réussi à ausculter le dossier de plus de 100.000 agents de la fonction publique pour y voir plus clair, il ne doit pas être difficile de passer au scanner la situation de quelques 50.000 étudiants pour savoir qui est qui et qui fait quoi à l’Université.
Il faudra aussi instituer des contrôles physiques dans les chambres des étudiants dont certaines sont de véritables palaces avec toutes les commodités dignes d’hôtels de luxe (TV plasma, frigo bar , chaîne HIFI, réchaud électrique, four micro-ondes, lits moelleux et j’en passe). De véritables cavernes d’Ali Baba, je vous dis ! Pour des étudiants qui ne sont pas des porphyrogénètes parce que dans l’incapacité de payer 25.000. francs de droits d’inscription, posséder tout cela dans sa chambre, mériterait bien quelques explications non pas devant la CREI mais devant le conseil de l’Université Am DEET ?
En tout état de cause, ces investigations et d’autres opérations du genre si elles sont faites, permettront, j’en suis persuadé, de mettre à nu la multitude de trafics en tout genre qui se nouent à l’Université tout comme dans les prisons et dont la préservation et la perpétuation sont la cause sous jacente de toutes ces agitations estudiantines qui ont fini d’incommoder tout le monde. Par exemple il est de notoriété publique que les tickets de restaurant font l’objet de véritables trafics qui permettent à des familles entières étrangères à l’Université de venir régulièrement s’y sustenter sans vergogne, au prix « étudié ».
OUI !! L’Université doit redevenir ce qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être : un lieu de savoir , de savoir vivre, de savoir faire et de savoir devenir. Le savoir s’acquiert dans la volonté, l’humilité et le respect du Maître, le savoir faire dans l’apprentissage, la patience et la discipline, le savoir vivre se reflète dans la correction vestimentaire, comportementale et langagière, le savoir devenir est le résultat de la réalisation d’ambitions légitimes dont on s’est donné les moyens pour les réussir.
La réussite– la vraie- appartient à ceux qui se donnent de la peine et non à ceux qui détruisent.
Celui qui veut bien commander demain doit apprendre à obéir aujourd’hui.
Alors, il est temps de se ressaisir, de changer et « de travailler, de prendre de la peine » pour avancer…
C’ est déjà demain dit-on et le temps passe…
Que DIEU nous gardes et gardes le SENEGAL.
Dakar le 30/11/ 2018
Guimba KONATE
Un ancien de l’UCAD
DAKAR
guimba.konate@gmail.com
L’article Crise universitaire: Avoir le courage de changer pour avancer .