Le président Idrissa Seck est le premier chef d’exécutif sénégalais à aller défendre le programme économique du Sénégal devant le groupe consultatif, au siège de la Banque Mondiale à Paris, ce fut les 11 et 12 juin 2003. Après le président Idrissa Seck, M. Adjibou Soumaré est parti en octobre 2007 et après M. Adjibou Soumaré, le ministre de l’économie Amadou Ba est parti en février 2014 et se prépare aujourd’hui pour la phase 2 du PSE qui sera présenté en mi-décembre 2018 à Paris. La document du président Idrissa Seck ( DSRP 1) est le père de tous les documents économiques qui ont été exposées devant le groupe consultatif de Paris dont le dernier est le PSE.
Le président Idrissa Seck avait travaillé sur le DSRP 1. La force de ce document reposait sur le travail inclusif et participatif que le président Idrissa Seck avait réalisé. À l’époque le taux de pauvreté était énorme au Sénégal et dépassaient les 50% de la population. Le président Idrissa Seck avait fait faire des enquêtes ménages afin de déterminer réellement les profils de pauvreté. Ces enquêtes finis, le président Idrissa Seck avaient déterminé trois principaux axes comme base de travail pour éradiquer la pauvreté. Ces trois axes de travail étaient : la mise en valeur des activités créatrices de richesse (axe 1), l’accès à l’emploi et aux services de base : santé, eau et éducation (axe 2) et l’amélioration des conditions de vie des groupes les plus vulnérables (axe 3).
Une fois le document stratégique mis en place et les trois axes déterminés, le président Idrissa Seck était parti à Paris exposé aux bailleurs de fonds les stratégies à mettre en œuvre en vue de la réalisation des objectifs de réduction de la pauvreté, des objectifs de développement de l’agriculture et du monde rural et des objectives de développement des infrastructures de base. Ces objectifs n’avaient qu’un seul but : améliorer les conditions de vies des sénégalais.
Le président Idrissa Seck n’a pas besoin d’écrire un livre-vision car il a déjà un acquis, une base de travail, un document de base qui avait permis de réduire la pauvreté partout au Sénégal, surtout dans le monde rural. Aujourd’hui la démarche stratégique de son document de 2004 peut être actualisé, les trois axes vont revenir mais le contenu sera changé pour l’adapter aux nouvelles réalités sociaux économiques sénégalaises.
Les trois axes du PSE posent problème pour assurer une bonne gouvernance institutionnelle dans ce pays, ils posent problèmes pour transformer structurellement l’économie afin ils posent problème pour sécuriser le Sénégalais sur tous les plans. Nous allons le démontrer bientôt.
Le président Idrissa Seck n’écrira pas de livre-vision, le livre-vision c’est pour celui qui n’a pas encore été maitre de la conduite des politiques publiques, celui qui n’a pas été chef d’orchestre de l’activité gouvernementale. Le livre-vision vise à montrer là où on va, là où on veut amener le Sénégal. Le président Idrissa Seck n’a pas besoin d’écrire dans un livre là où il veut amener le Sénégal car il l’a déjà fait sur le terrain, car il connait matériellement le chemin. Il connait déjà le chemin, il le maitrise et il l’a déjà pratiqué avec succès, un grand succès d’ailleurs. Il a été dans ce chemin et il avait amené le Sénégal loin. Il avait fait des enquêtes, avait élaboré une stratégie qui avait permis au Sénégal d’atteindre des résultats jamais obtenus jusqu’à présent (en 2003, taux de croissance : 6,7%, taux d’inflation : 1,3% et déficit budgétaire de moins de 3% et plus de 16.000 recrutements dans la fonction publique).
La document du président Idrissa Seck ( DSRP 1) est le père de tous les documents économiques qui ont été exposées devant le groupe consultatif de Paris dont la dernière est le PSE. Cette stratégie du président Idrissa Seck (DSRP 1) a donné naissance au DSRP 2 du premier ministre Adjibou Soumaré, à la SNDES (DSRP 3) du premier ministre Abdoul Mbaye et aujourd’hui au PSE du président Macky Sall.
La SNDES (DSRP 3) du premier ministre Abdoul Mbaye devait être présenté à Paris les 21 et 22 octobre 2013 au groupe consultatif. Le financement du programme était estimé à 7.525 milliards avec un apport de 3.716 milliards de l’État du Sénégal. Nous devons savoir que ce troisième DSRP (SNDES) et le PSE sont pareils dans la formulation. Ils ont les même trois axes stratégiques. Pour le premier axe quand la SNDES dit : croissance, productivité et création de richesse, le PSE dit : transformation structurelle de l’économie et croissance. Et pour les axes 2 et 3 ce sont les mêmes termes qui sont utilisés : capital humain, protection social et développement durable pour l’axe 2 et pour l’axe 3 : gouvernance, institution, paix et sécurité. La seule différence se trouve dans la mise en place des 27 projets d’infrastructure dans le PSE. Donc le document du président Idrissa Seck (DSRP 1) a donné naissance à la SNDES donc au PSE qui à cause d’une mauvaise orientation est en train d’appauvrir les Sénégalais.
Donc en 2014 le président Macky Sall a voulu changer de stratégie en mettant en place le PSE. Pour expliquer la différence entre son PSE et les DSRP 1, 2 et 3 (SNDES), le président Macky Sall disait (quotidien « Le Soleil » du vendredi 09 novembre 2018) durant l’Africa Investment Forum organisé par la BAD à Johannesburg : « Dès mon arrivée à la tête de ce pays, il fallait engager une stratégie de croissance qui était différente des politiques, je ne vais pas dire imposées mais qui étaient des politiques de réduction de la pauvreté (DSRP). J’ai trouvé que ce n’était pas ambitieux, il fallait plutôt avoir l’audace et le courage d’avoir une stratégie d’émergence ». Donc pour le président Macky Sall, l’atteinte de l’émergence devra passer par la création de richesse avec comme indicateur le PIB.
C’est pourquoi depuis 2014, nous assistons à une course à la croissance du PIB. Le président Macky Sall ne sait pas que la croissance du PIB n’a rien à voir avec la réduction de la pauvreté qui doit être l’ultime objectif de nos gouvernants. L’économie est la science qui étudie la création de richesse et sa répartition malheureusement au Sénégal nos autorités se limitent à la première partie de la définition c’est-à-dire à la fonction création de richesse. C’est pourquoi depuis 2014 l’État gère la croissance et fait monter le PIB par sa dépense publique. Malheureusement cette croissance, accompagnée d’un endettement lourd et d’une pression fiscale élevée sur les entreprises, ne crée pas une croissance inclusive c’est-à-dire qui agit sur la pauvreté. La politique de croissance du PIB n’est pas la politique de développement, le développement est un tout et la mise en place d’une stratégie de lutte contre la pauvreté en est la base.
Aujourd’hui nous devons revenir à l’esprit des DSRP (Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté) dont l’initiateur n’est autre que le président Idrissa Seck. Ces documents avaient permis dans les années 2000 de réduire la pauvreté et d’agir sur l’IDH (indice de développement humain). Comme le PSE, le premier DSRP, celui du président Idrissa Seck (DSRP 1), tournait autour de trois axes stratégiques : la mise en valeur des activités créatrices de richesse (axe 1), l’accès à l’emploi et aux services de base : santé, eau et éducation (axe 2) et l’amélioration des conditions de vie des groupes les plus vulnérables (axe 3). Le document du président Idrissa Seck (DSRP 1), celui du président Abdoul Mbaye (SNDES ou DSRP 3) et celui du président Macky Sall (PSE) sont composés de trois axes stratégiques. Le président Idrissa Seck est le père de ces documents faits autour de trois axes stratégiques. Il les maitrise et peut aujourd’hui réadapter son document de 2004 au contexte socio-économique actuel du Sénégal.
Aujourd’hui le Sénégal a besoin d’un nouveau souffle socio-économique et un programme est en train d’être mis en place par le parti REWMI pour améliorer sensiblement les conditions de vie des Sénégalais.
EL Hadji Mansour Samb
Economiste-Ecrivain
Responsable du Pôle Économie et Prospective
Cellule des Cadres du parti REWMI
L’article Du DSRP 1 (P. Idrissa Seck) au PSE (P. Macky Sall), quelle alternative pour le Sénégal .