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Sidy Lamine Niass, L’immortel (par Idrissa Dioum)

Sidy Lamine Niass, L’immortel (par Idrissa Dioum)

CONTRIBUTION

L’homme était tellement pluridimensionnel que son retour à Allāh (Swt) a fini de dévoiler ses milles et une casquette sauf une: celle du Shaykh! Et Oui Sidy Lamine Niass était bien un Serigne dans notre jargon mais pas des moindres, comme dit l’adage : on ne nait pas homme on le devient. Ainsi à force de persévérance, d’études acharnées et surtout de Volonté ferme, il a su être à cheval sur trois civilisations dominantes de l’humanité: celle Africaine car ancrage avant ouverture, la civilisation hellénistique qu’il avait fini de parcourir et la civilisation arabo-musulmane qui définissait son identité. Le choc des civilisations s’est opéré en son sein sans pour autant causer de dégâts car il a su les réconcilier. Ce n’est donc pas la fin de l’histoire à la fin de sa riche vie. Cependant il demeure tout de même un inconnu pour la nation sénégalaise.

À sa naissance, son père le Qutb Mame Khalifa Niass (rta) a affûté sa plume à l’aube du mardi 15 août 1950 pour écrire: «J’ai eu un fils avec mon épouse la Sharifa Aminata Haidar al Alawy ce matin, je prie Allah qu’il le protège dans l’apparent et le caché contre tout mal, qu’il fasse de lui un fleuron de l’élite de l’élite parmi les Saints de la Tariqa Tidjani…».

Des mots et prières d’une signalétique mystique avérée et qui auront leur sens par la suite durant toute sa vie, car la prière d’un Pôle (Qutb) ne saurait passer outre l’approbation d’Allāh (Swt).

Après ses études, il s’engage dans le chemin des mystiques caractérisé par le dénuement de toutes velléités terrestres, pourtant l’ascèse tel défini par Cheikh Omar al Futi Tall dans le Rimah ne signifie pas enlever ses mains du monde mais d’en extirper son cœur. Tel est le chemin qu’empruntera Sidy Lamine Niass à l’image de cet illustre aïeul, par ailleurs parent biologique. Il s’armera d’un Courage à toutes épreuves dans le Chemin du plus Grand Jihad qu’il aura mené toute sa vie. Ainsi avec lui le rôle du Serigne connaît un tout autre tournant puisque qu’il n’est pas d’usage que les «Domou Sokhna» contemporain acceptent de mettre la main dans la mélasse au risque de se faire conspuer et rabâcher avec des clichés tels : un Serigne ne doit avoir cure de la politique et des affaires de la cité. Sacrilège, affabulation et fausse vérité, que faire alors de son aïeul l’Imam Hussein ibn Ali, Mouhamad al Kabir Tidjani, Thierno Souleyman Baal, de Cheikhou Omar tantôt cité, d’El Hadji Abdoulaye Niass preux chevalier de la foi ou même de Serigne Touba héros de la résistance à l’assimilation occidentale. Sidy Lamine Niass fut un condensé de toutes leurs personnalités ainsi que la continuité de leur mission, qu’il se sera évertué de perpétuer sans pour autant demander le moindre salaire si ce n’est sa prière sans cesse renouvelé à Allah : la droiture parfaite.

Ses prises de positions contre le triumvirat de la subversion : tuer Dieu, la Religion et l’âme, sombres desseins de lobbies et de sectes tous azimuts ; ont montré un Homme (Rijāl) fils de son siècle et qui a compris les enjeux. C’est ainsi qu’il a servi des réponses à Hegel et ses lugubres théories, démontré à Nietzsche que Dieu est bel et bien vivant, Rassurer Huttington sur ses craintes sur la civilisation de l’Islam, apprendre à Fukuyama que le modèle de la démocratie occidentale est loin d’avoir triomphé et que l’histoire n’est pas terminée ; nous réapprendre le doute méthodique non à la Descartes mais en servant de l’exemple de l’affaire Sharifu, Corriger les manipulations linguistiques selon lesquels Jihad signifie plus Effort que combat à mort et que ne nous serons jamais Charlie; Sans cesse à l’écoute de la Palestine des opprimés alors Que le Dajjāl loin d’être une bête est en fait un système que l’œil borgne est la technologie en miniature que nous tenons tous en mains… nous apprendre que notre dignité n’est pas la mode du Partage de Gâteau et mais dans l’effort constructif et patriotique pour la nation. La liste n’est pas exhaustive.

Le Shaykh al Kamil, le Charif biologique et spirituel Sidy Lamine Niass al Alawi at Tidjani est tombé les armes à la main après avoir mené tant de batailles sur tant de front n’espérant que la face d’Allah. Venu au monde un Mardi à L’Aurore, il est reparti un même Mardi à l’aube non pas sans y avoir fait allusion dans ses maints discours où l’élite et le commun ont longtemps tiré profit. L’on ne saurait mentionner les riches pans de sa vie sans pour autant en omettre des parties. Pluralités dont il a usé pour se draper du manteau de l’inconnu pour échapper à la vigilance des plus vigilants. Qu’Allah (Swt) l’accueil dans sa Miséricorde, Serignebi, je serais à jamais nostalgique de nos longs moments de causeries. Nous comprendrons toujours assez difficilement qu’il soit nécessaire de mourir pour devenir immortel.

 «Ne pense pas que ceux qui ont été tués dans le sentier d’Allâh, soient morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus – et joyeux de la faveur qu’Allâh leur a accordée, et ravis que ceux qui sont restés derrière eux et ne les ont pas encore rejoints, ne connaîtront aucune crainte et ne seront point affligés. – Ils sont ravis d’un bienfait d’Allâh et d’une faveur, et du fait qu’Allâh en laisse pas perdre la récompense des croyants» (Sourate 3 versets 169 à 171). 

 

Ton disciple

Khadimu Khalifa

Idrissa Dioum

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