On aurait pu dire parfaitement aujourd’hui, honte à notre Assemblée nationale ! Non pas parce que nos députés débattent, contradictoirement, sur des questions à l’ordre du jour, comme cela se fait, naturellement et, partout dans le monde au sein des Assemblées où deux camps adverses s’affrontent, démocratiquement. En fait, c’est la raison de cette bagarre ridicule de chiffonniers qui nous pose problème. Parce que celle-ci n’a aucun rapport avec les préoccupations essentielles des populations sénégalaises. Alors que ce sont elles que nos députés ont la mission défendre. Autrement dit, cette bagarre à laquelle nos députés nous imposent d’assister, malgré nous, relève de conflits d’intérêts crypto-personnel et bassement matériel, entre eux. Oui, c’est l’unique prétexte de cette bataille des privilèges. C’est donc une bagarre, bien loin des joutes pour faire avancer le pays et répondre à la demande sociale des Sénégalais. Franchement, j’ai envie de reprendre pour mon compte, à propos de notre Assemblée nationale, l’expression qui disait que : « les bandits ne se disputent qu’à l’heure du partage du butin ». Et c’est bien le cas ici.
La preuve, n’avons-nous pas bien observé que, depuis l’installation de cette Assemblée nationale, nos députés, tous confondus, ne se sont point, intéressés aux questions essentielles et sérieuses relatives aux préoccupations des populations, telles que leur bien-être ou l’amélioration de leurs conditions sociales de vie ?
En outre, avons-nous entendu, une seule fois, nos députés faire le moindre bruit, lorsqu’il s’agissait de leur attribuer, de façon scandaleuse et injuste, tous ces nombreux privilèges sur le dos du contribuable sénégalais, tels que : les luxueuses et rutilantes voitures 4×4 ; les terrains nus ; les sukëru koor ; les moutons de Tabaski ; les indemnités de logement ; les passeports diplomatiques en faveur de leurs nombreuses « épouses », etc. ? Tout cela, en sus de leurs salaires, dans une totale « discrétion » ou opacité, du genre dessous de table. L’un d’entre eux s’est-il, une seule fois offusqué du caractère frauduleux et excessifs de ces avantages ?
Et certains d’entre eux, pour justifier leurs privilèges scandaleux, ne trouvent, d’ailleurs rien d’autre à dire, que cet argument boiteux et ridicule, selon lequel l’Assemblée nationale disposant, d’une autonomie financière, peut donc, faire de son budget ce que bon lui semble. C’est comme qui dirait que l’institution pouvait trouver de l’argent ailleurs qui n’appartiendrait pas aux contribuables sénégalais.
Voilà pourquoi ces évènements honteux ressemblent pour moi à une scène de théâtre, dont les acteurs ne sont autres que nos fameux députés. C’est une scène de théâtre affligeante et décevante de leur part. Surtout, lorsqu’ils veulent, malgré tout, prendre les Sénégalais comme leurs arbitres, alors qu’ils les ont, profondément, déçus, sans le savoir. Alors, qu’ils étaient considérés, comme d’honorables personnes, mais leur comportement indigne démontre tout le contraire.
C’est quand même grossier, de la part de ces gens-là, surtout, lorsqu’ils essayent de faire le parallèle ou la comparaison entre cette situation, à savoir celle d’un parti incapable de régler ses conflits internes, par rapport à celle du 23 juin 2011. C’est du culot d’avoir même osé parler d’un « 23 juin bis ». Nos députés, auraient dû plutôt se bagarrer pour voter des lois justes et démocratiques qui feraient avancer le pays. Mais non, ils ont malheureusement, opté au contraire, pour la bataille des postes de sinécure et des privilèges à leur faveur. Il est indécent et triste pour un élu de se bagarrer au sein de l’hémicycle pour des avantages pécuniaires, au détriment du reste du peuple !
A y regarder de plus près, c’est bien une parfaite conspiration entre députés de la majorité et de l’opposition. Avons-nous vu jusque-là appris une seule fois, un seul groupe de députés, par honnêteté intellectuelle, éthique ou devoir de mission parlementaire, s’élever contre toutes ces anomalies ? Ou alors, un groupe de parlementaires se dresser contre les manquements constatés et relevés depuis fort longtemps, à l’Assemblée nationale ainsi que les privilèges exorbitants qui leur sont attribués, ou bien ceux attribués aux membres du gouvernement ? Jamais !
Pourquoi donc, lorsqu’il s’agit de bénéficier de privilèges ou jouir des délices du pouvoir, les députés gardent, par devers eux, le silence de mort complet, pour que le peuple n’en sache rien ? Et dans de pareils cas, nos élus conspirent et s’arrangent pour que rien ne s’ébruite. Ce n’est donc que lorsqu’il s’agit d’attribution de postes de sinécure, dont le nombre ne peut suffire à tous, que nos députés se chamaillent et se bagarrent à mort pour être parmi les bénéficiaires. Et souvent, ce sont les perdants qui, se sentant lésés dans le partage de « bouki », vendent la mèche, font du boucan et déclenchent les hostilités pour se faire entendre hors de l’hémicycle, d’abord. Et ensuite, ils portent l’information à la presse et la rend publique par opportunisme pour bénéficier, éventuellement, de l’appui ou du soutien des populations.
Donc, ce n’est que lorsque le torchon brûle entre eux, en particulier, hors de la période d’élections législatives, qu’ils cherchent et veulent que le peuple se range d’un côté ou de l’autre. Ce qui n’est pas acceptable ! D’ailleurs, le peuple, au regard de ce qu’il a constaté de visu, devrait bien prendre bonne note de tout cela, en direction des élections à venir. A présent, le peuple sait ou devrait savoir, fort instruit par tout ce qui précède, qui faudrait-il envoyer, réellement à l’Assemblée nationale, comme digne et authentique représentant du peuple, à l’Assemblée nationale. A savoir de vrais honorables députés, pleins d’éthique, au service du peuple pour défendre ses intérêts bien compris.
Ainsi, nous sommes tous avertis et bien prévenus par ce qui s’est passé et se passe encore au sein de notre Assemblée nationale durant cette législature. En conséquence, en peuple averti et responsable, il nous faudra tirer les leçons de tout ce passé afin de bien nous en servir demain.
Au demeurant, nous devons particulièrement noter une bonne fois pour toutes qu’il n’est point indiqué, d’envoyer n’importe qui, comme député, à l’Assemblée, comme s’il s’agissait juste de remplir un panier de crabes et non, d’une sélection rigoureuse de gens aptes, à tout point de vue, saints d’esprit avec des qualités intrinsèques et suffisamment responsables pour légiférer valablement. Disons qu’il est formellement déconseillé, dans les États où la démocratie est rigoureusement respectée, d’avoir une Assemblée nationale godillot, avec des députés, comme les nôtres.
Assurément, au regard du travail sérieux attendu d’un député, celui-ci devrait bien répondre à un minimum de critères requis pour être un candidat à la députation. Ne serait-ce que pour la lourde responsabilité de voter des lois, l’on ne devrait pas, toute démagogie mise à part, confier une si lourde tâche à des gens qui savent à peine lire et écrire correctement. Il faut beaucoup plus pour avoir une Assemblée nationale de qualité et au moins compétente pour légiférer. Et dire que des élus peuvent même être illettrés, c’est une pure démagogie politicienne inacceptable. Disons que c’est une farce de mauvais goût des pouvoirs en place pour disposer d’une Assemblée béni oui-oui pour ne pas dire inculte. Osons espérer, que dans les prochaines réformes des institutions de la République, l’on accordera immanquablement plus importance à l’Assemblée nationale et tout particulièrement à la fonction et la qualité du député du peuple. Auparavant, la qualité du candidat à la députation doit être revue et corrigée de fond en comble. Oui, si nous voulons véritablement avoir une Assemblée nationale de rupture et de qualité capable de comprendre et de maîtriser la langue avec laquelle les textes sont écrits. Cette exigence capitale, de rupture et de qualité, est aussi valable pour les candidats à la présidence de la République.
A présent au Sénégal, les élections, toutes confondues, constituent une véritable traite pour certains politiciens. Au lieu d’être des serviteurs du peuple, ils profitent de cette opportunité pour se servir et s’enrichir avec les siens. Pourtant, un rôle incontournable, si politique est entendue, comme l’art de diriger la cité ou bien : « les actions prévues ou mises en œuvre par une institution, une organisation, un parti, un Etat, une entreprise, un individu… en vue d’atteindre un objectif préalablement fixé. »