Pour le financement de la Phase II de son référentiel de politique économique et sociale – PSE – sur la période 2019-2023, le Sénégal a organisé, en collaboration avec la Banque Mondiale et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), son 8ème Groupe Consultatif les 17 et 18 décembre 2018, à Paris, en France.
Dès la première journée du 17 décembre 2018 consacrée exclusivement aux échanges avec les partenaires institutionnels autour des priorités de développement économique et social, le Sénégal a réussi la prouesse de recueillir auprès de ses Partenaires Techniques et Financiers plus de 7 356 Milliards de F CFA d’engagements (Promesses) soit plus de 14 milliards de dollars (plus de 12 milliards d’euros) dont 41% du montant initial à savoir 1358 milliards garantis par la Banque Africaine de Développement (Bad) ; alors qu’il comptait tout au plus empocher au total les 2.850 milliards de FCFA (4,35 milliards d’euros) évalués au départ. En guise de prémices, près de 263 Milliards de FCFA ont été – séance tenante – concrétisés en ordre décroissant avec l’Union Européenne (90 milliards de FCFA), la Banque Mondiale (71,8 milliards de FCFA), la Banque Européenne d’Investissement (42,6 milliards de FCFA), la Banque Africaine de Développement (33,2 milliards de FCFA) et le Fonds International de Développement Agricole (25 milliards FCFA.) Sans compter, le prêt multisectoriel de 180 millions d’euros octroyé 3 jours avant, en appui budgétaire – le plus important du genre jamais attribué au Sénégal – pour symboliser sa maturité de trente-huit ans par le Conseil d’Administration de la Banque Mondiale au titre à la fois du secteur énergétique et de l’économie numérique.
Afin de s’assurer d’une mise en œuvre efficiente de son deuxième Plan d’Actions Prioritaires – PAP 2019-2023 après celui de février 2014, le Sénégal cherchait à mobiliser des ressources financières tant publiques et que privées.
C’est pourquoi, lors du Forum des Investisseurs du 18 décembre 2018, auquel ont pris part 853 décideurs du monde, 1 635 milliards de F CFA supplémentaires soit 2,8 milliards de dollars de financement en Partenariat Public/Privé ont été également sollicités et obtenus du secteur privé national et international. Pour rester sur la même dynamique que les partenaires traditionnels, les partenaires privés ont, après avoir magnifié unanimement le dynamisme réel de l’économie du pays, pris l’engagement ferme d’accompagner l’État sénégalais dans la réalisation de ses projets.
Avant de bénéficier de cette énième marque de confiance renouvelée, il a fallu montrer patte blanche. Un « exercice de dialogue » que le Président de la République, himself, S.E.M. Macky SALL s’est adonné avec brio, non sans omettre de s’appesantir sur la situation économique actuelle du pays avant de mettre en relief les secteurs et domaines ayant prioritairement besoin de coup de pouce pour atteindre sans entorse son objectif d’émergence à l’horizon 2035 comme suit : (i) Agriculture – Horticulture – Agro-industrie ; (ii) Infrastructures – Construction ; (iii) Energie – Pétrole – Gaz – Mines ; (iv) Industries ; (v) Economie Numérique ; (vi) Tourisme et (vii) Finance.
En effet, à vrai dire, nul ne peut objectivement contester que les différentes politiques publiques menées depuis l’accession à la magistrature suprême du Président M. Macky SALL ont été essentiellement axées sur le social afin de contribuer à renforcer le consensus nécessaire au fonctionnement de la société démocratique par la garantie d’une protection sociale à chaque citoyen/e notamment celui/celle qui est en situations de vulnérabilité, de danger ou encore de risques sociaux. D’où sa vision dite « le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous » réitérée à deux reprises dans son exposé.
Mieux, cette manne collectée ne saurait être possible sans validation au préalable d’une signature financière crédible balisée par une assiette de dette adéquate pouvant faciliter les nouveaux financements bilatéraux en corollaire avec la mise à jour de la date butoir. En d’autres mots, la soutenabilité de la dette à long terme doit être toujours assurée et des éléments soient apportés qu’elle-même ne constitue pas une alternative à des sources de financement plus onéreuses avant toute forme de restructuration. En outre, pour être éligible, il est pris surtout en compte l’exécution des engagements du pays débiteur envers les créanciers du Club de Paris et le FMI et plusieurs critères et pas des moindres tels que le revenu par habitant, le niveau d’endettement ou le service de la dette sont établis.
La preuve, même si, le Club de Paris “est un groupe informel de créanciers publics dont le rôle est de trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiement de pays endettés”, il n’en demeure pas moins que n’y entre pas qui veut !
Surtout que la majorité des traitements du Club sont définis au cas par cas, sur la base d’un consensus entre tous les pays créanciers entrant dans le cadre de catégories prédéfinies et présentées ci-dessous par ordre croissant de concessionnalité édictée par les accords signés lors des sommets dont ils portent les noms :
« les termes Classiques » : traitement standard appliqués depuis sa création en 1956 à tout pays débiteur venant au Club de Paris à conditions d’être éligible à un programme approprié avec le FMI avant de bénéficier d’un taux approprié de marché suivant un profil de remboursement négocié au cas par cas pour tout crédit (qu’il soit APD ou non-APD) ;
– « les termes de Houston » : pour les pays fortement endettés à revenu intermédiaire de la tranche inférieure convenus en septembre 1990 avec des délais supplémentaires de remboursement de la dette rééchelonnée à un taux concessionnel pour les crédits APD et des possibilités de conversions de créances sur une base volontaire et bilatérale ;
– « les termes de Naples » : pour les pays pauvres fortement endettés appliqués à partir de décembre 1994 et portant sur le niveau de réduction et les conditions de traitement de la dette ;
– « les termes de Cologne » : pour les pays éligibles à l’initiative PPTE décidés en novembre 1999 permettant d’accroître le niveau d’annulation pour les pays les plus pauvres jusqu’à 90% ou plus si nécessaire.
De plus, depuis que la communauté financière internationale a eu conscience en 1996 de l’impact négatif sur les perspectives de développement occasionné par la situation excessive d’endettement extérieur des pays très pauvres, notamment ceux d’Afrique, le Sénégal à l’instar de tous les autres 38 pays répertoriés à la date du 1er juillet 2015 comme étant potentiellement éligibles pour l’Initiative sur la dette des « Pays pauvres très endettés » (Initiative PPTE) par le FMI et la Banque Mondiale se doit de remplir un certain nombre de conditions avant de pouvoir prétendre à ces 3 différents types de dettes qu’accorde le Club de Paris :
Dettes du secteur public y comprises celles dues par le secteur privé et garanties par le secteur public signée par les États ;
Dettes à moyen et long terme ou dette à court terme ayant une maturité inférieure ou égale à un an ;
Crédits accordés avant la « date butoir ».
En lieu d’un “political gentlemen’s agreement” seyant en de pareilles circonstances, place a été occupée par un groupuscule d’opposants, tapis derrière un pseudo patriotisme de façade pour tenter de minimiser ou pis encore d’annihiler ces efforts considérables qui, pourtant, ne font que propulser notre pays vers des perspectives certaines de développement.
Tels des gymnastes en manque de compétition et assoiffés de couronnes, nous avons eu droit à toutes sortes de figures plus spectaculaires et rythmiques les unes que les autres pour nous convaincre de l’inopportunité d’un pareil procédé à près de deux mois du rendez-vous de vérité à savoir l’élection présidentielle de février 2019.
Tout y est passé ou presque ! Des “salto”[1] diatribiques allant dans le sens d’apeurer l’opinion publique sur un éventuel surendettement chronique risquant d’hypothéquer l’avenir des générations futures aux “salchow”[2] révolutionnaires sur un devenir catastrophique.
Ma foi, ce qui est ahurissant dans tout cela est qu’à force de vouloir diaboliser coûte que coûte le régime en place, certains de ses détracteurs qui n’en démordent pas de nous surprendre avec leur nihilisme radical, plongent constamment vers l’inconnu, prémisses d’une hypocrisie abyssale voire maladive.
Alors que, sans procéder à une revue exhaustive, nous pouvons aisément décortiquer avec vous la situation macroéconomique empreinte de confiance du pays, qui logiquement peut convaincre les plus sceptiques d’entre nous, même les plus récalcitrants :
Avec un Programme Triennal d’Investissements Publics 2017-2019 basé sur 4791 Milliards de FCFA et établi pour d’une part, la mise en exergue des axes stratégiques de la politique économique et sociale qu’est le Plan Sénégal Emergent (PSE) et, d’autre part, la cohérence des investissements programmés par rapport aux objectifs sectoriels et lignes d’actions ainsi qu’aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), l’année 2018 s’apprête à être bouclée sur de bonnes perspectives en matière économique, de maîtrise de l’inflation et du déficit public.
Afin de préserver la stabilité du cadre macroéconomique, le gouvernement a limité la progression de la dette publique (taux d’endettement maîtrisé à moins de 70% du pacte de convergence de l’UEMOA et les autorisations d’engagement ainsi que les montants pris en charge stabilisés soit un ratio estimé à 47,6% du PIB en 2017) et le déficit budgétaire réduit se situe actuellement à 2,9 % en 2017 contre 4,2% du PIB en 2016 et 6,7% en 2011. Ce qui le place largement en dessous du seuil autorisé par les critères de convergence de l’UEMOA.
Parallèlement, le déficit du Compte Courant pour les échanges extérieurs est constamment ramené en baisse. Les exportations, évaluées à 104,8 milliards de FCFA sont certes en repli de 5,8% en octobre 2018 contre 111,2 milliards de FCFA au mois précédent. Là où les importations du mois de octobre 2018, sont, quant à elles, relevées substantiellement de 0,5% en passant de 338,7 milliards de FCFA au mois précédent à 340,4 milliards de FCFA. D’où un solde commercial établi à 235,6 milliards de FCFA en octobre 2018, contre 227,5 milliards de FCFA au mois précédent. Il y va de même avec l’augmentation du crédit intérieur et une expansion de la masse monétaire de 10,4%.
Malgré le fait que le budget de la commande publique a quadruplé en moins de 10 ans, passant de 500 milliards en 2008 à plus de 2000 milliards CFA, en 2017, le gouvernement réussit toujours à accroître le taux d’absorption par les entités comme cela a été le cas entre 2016 et 2017 (de 89% à 91% soit 2% de plus.)
Le domaine de l’énergie qui vient d’enregistrer récemment un 2e Compact MCC d’un montant de 600 millions de dollars de la part les Etats Unis, atteindra, dans les très prochaines années, l’objectif d’accès universel à l’électricité avec une production actuelle mixée énergétiquement de 21% d’énergie propre, de plus de 1 141 MW actuels contre 500 MW en fin 2012.
De même qu’en matière de bonne gouvernance, notre pays, occupe la 10ème place sur 54 dans l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG) pour l’année 2018 l’ayant permis de gagner 3,7 points au cours des dix dernières années. Des améliorations ont été notées notamment dans la lutte contre la pauvreté, l’amélioration de la santé des populations et d’accès à l’électricité. L’environnement des affaires, quant à lui, a pris un bond de 7 places par rapport à l’année dernière dans le classement Doing Bussiness de 2018. Ainsi, le Sénégal placé à la 140éme fait partie, avec le Malawi, le Djibouti, la Zambie et le Nigéria des 5 meilleurs pays réformateurs d’Afrique subsaharienne en 2017 et est aussi parmi les 13 pays au monde ayant mis en œuvre au moins 5 réformes au cours de cette année avec une simplification et une dématérialisation des procédures en net progrès. Sa place est ainsi confortée dans le TOP 150 qu’il a intégré l’année dernière avec un gain de 30 places en 3 ans soit 147éme contre 171 en 2015. L’objectif d’intégration du TOP 100 avec la Feuille de route déroulée en 2018 mettant en place 9 nouvelles mesures phares est fort bien réalisable.
Il en résulte que notre pays, en plus de ses partenaires traditionnels, attire de plus en plus des investisseurs d’autres horizons. Par conséquent, le taux d’investissement privé a enregistré un score de 12,0% en 2017 par rapport à l’année 2016, compte tenu de la hausse des crédits alloués au secteur privé qui passent de 28,4% du PIB en 2014 à 33,7% en 2017. D’ailleurs, l’évolution continue du climat des affaires et la hausse significative des flux entrants d’investissements directs étrangers (IDE) qui ont atteint 532 millions USD en 2017 contre 403 millions USD en 2014, soit une progression de plus de 32% sur la période a permis de réaliser un stock d’IDE estimé à 31,5% du PIB en 2017, alors qu’il n’était situé qu’à 25,1% en 2014.
Last but no least, avec un taux de croissance du PIB réel à tendance haussière depuis 2012 estimé respectivement 4,3 % en 2014, 6,4 en 2015, puis 6,2 en 2016 et 7,2 en 2017, l’ESPOIR est désormais permis, lors même que, force est de reconnaître que l’emploi des jeunes demeure encore un défi majeur malgré tous les efforts consentis depuis mars 2012 dans le cadre du vaste programme de Domaines agricoles communautaires modernes pour les jeunes (PRODAC). Des progrès sont également à faire dans le domaine du capital humain notamment dans l’éducation et l’administration – ont souligné les partenaires techniques.
Qu’Allah SWT veille sur NOTRE CHER Sénégal … Amen
Par Elhadji Daniel SO,
Président d’En Mouvement ! Défar Sénégal Ensemble, Construisons le Sénégal !
Eldasso@yahoo.fr
NOTES :
* Prémisse et prémices sont des homophones, c’est-à-dire des mots de même prononciation mais n’ayant pas le même sens.
Prémices est un nom féminin toujours employé au pluriel. Il désigne le début, le commencement de quelque chose. Il est parfois aussi utilisé pour désigner, dans l’Antiquité, les premiers produits de la terre, du bétail, destinés à être offerts aux dieux.
Prémisse est un nom féminin qui désigne une proposition faite au début d’un exposé, dont on déduira des conséquences ou des conclusions. Dans le domaine de la logique, la prémisse constitue chacune des deux premières propositions d’un syllogisme.
1.Le salto (du latin saltare, « sauter »), ou saut périlleux, est un saut au cours duquel le corps réalise un tour complet autour de son axe horizontal. Il a diverses variantes : salto arrière, double salto, salto costal, etc..
2. Le salchow (prononcé sal-co) est un saut de carre accompli en patinage artistique. Il se prend sur une carre intérieure arrière pour se terminer, après une révolution, sur la carre extérieure arrière. Jusqu’à ce jour, les simple, double, triple et quadruple salchow ont été réussis en compétition.
Share on: WhatsAppL’article 7356 milliards de promesses ou prémices ou plutôt prémices d’un second mandat ? .