Rétrospective 2018 et Perspectives 2019
Parlons de l’ Afrique :
L’année 2018 s’achève et avec elle on tire l’une des évolutions majeures de la dernière décennie, dont nous n’avons pas totalement mesuré la portée: la Chine est devenue le premier partenaire du continent africain : le pays le plus peuplé au monde rencontre le continent-clé du 21ème siècle dans un contexte où la situation économique et sociale reste bloquée, pour le malheur d’une jeunesse nombreuse et diplômée malgré des taux de croissances qualifiés satisfaisants par seulement les institutions de Breton Woods.
On retient encore pour 2018 quand les populations souffrent, le FMI, la Banque Mondiale et les dirigeants africains parlent de dynamisme économique.
Sur le registre sécuritaire, l’islamisme radical fabriqué par l’occident monte dans beaucoup de pays où l’avenir de milliers de jeunes semble sombre.Il est baptisé la nouvelle menace djihadiste et est loin d’avoir disparu au Sahel comme le rappelle les récents affrontements au Mali et avec l’engagement militaire renouvelé de la France au côté du G5 Sahel (Tchad, Burkina Faso, Mali, Niger et Mauritanie).
Ailleurs on peine à organiser des élections libres, transparentes et démocratiques ( c’est le cas en RDC et au Sénégal ).
L’Etat de droit est affaibli et dans beaucoup de pays on assiste à une justice aux ordres de l’exécutif.
2019 s’annonce avec le même son de cloche : l’influence chinoise en Afrique devenue un fait géopolitique majeur.
Mais si la Chine est aussi forte en Afrique, l’Afrique plus prompte à tourner vers de meilleures perspectives avec la Chine en 2019 c’est d’abord parce que ses partenaires traditionnels n’avons pas su nouer, avec ce continent, des relations postcoloniales constructives, équitables et durables dans l’intérêt supérieur des peuples du continent africain .La démocratie recule partout en Afrique et est aujourd’hui soumise aux règles spéculatives du “marché” et à la “bourse” .
Peut-être est-il temps de changer notre regard sur nos relations et aux autres de changer leur regard sur l’Afrique, avant de découvrir qu’elle s’est bel et bien choisie de nouveaux amis.
Cependant, il est toujours possible de définir sa propre histoire.
2019 peut et doit aussi porter l’espoir d’une nouvelle génération de jeunes leaders émergents avec un discours très proche à leurs peuples.Le Rwanda a donné le ton.
2019 sera pour l’Afrique ce que l’Afrique amorcera comme rupture.
Une Afrique avec une nouvelle génération de décideurs, de jeunes leaders, d’hommes et de femmes d’affaires, de jeunes entrepreneurs, tous debout pour gagner la bataille du développement dans tous les secteurs est possible.
Osons envoyer de nouveaux signaux, de nouvelles images à travers lesquels, on vit l’Afrique qui reflète nos rêves, nos talents, nos efforts et aspirations démocratiques. L’Afrique des « Grands Hommes » à l’exemple de Nelson Mandela, de Thomas Sankara ou de Abdoulaye Wade : l’Afrique introspective, émergente, exigeante en elle-même, gagnante, innovante, prospère, stable et compétitive, mais aussi consciente de ses faiblesses et défis.
Vive l’Afrique,
Vive la génération qui choisit d’écrire sa propre histoire,
Mamadou Ibrahima FALL|
Conseiller en diplomatie multilatérale,
Négociation internationale et
Prise de décisions
Former UNPA Executive Representative
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