Dans le passé, notre pays classé, arbitrairement, par les officines impérialistes comme pays pauvre – de surcroît très endetté –, n’avait que son image de vitrine démocratique et de pays stable, n’ayant jamais connu de coup d’État militaire à vendre, pour attirer les investisseurs.
Ces dernières années, avec la découverte de gisements prometteurs de pétrole et de gaz, les oripeaux de pseudo-démocratie bourgeoise deviennent superflus. Les multinationales et autres compagnies pétrolières, soutenues à bout de bras par les lobbies capitalistes occidentaux, pourraient bien s’accommoder de quelques entorses aux normes démocratiques, si l’accès à nos nouvelles ressources minières leur est garanti.
Leur collusion flagrante avec les tyrans saoudiens, leurs récentes combines au Gabon et en RDC et leurs sales guerres en Afghanistan, en Irak, en Lybie et en Syrie sont assez révélateurs de leur conception alambiquée de la Démocratie qui, pour eux, n’est rien d’autre, que la préservation des intérêts des classes possédantes, fut-ce, au détriment de l’intérêt des peuples, qui deviennent alors victimes de la malédiction du pétrole.
C’est dans ce contexte de changement de paradigme de notre vie politique nationale, caractérisée par une forte prégnance de convoitise de nos richesses nationales, que sont apparues les voix discordantes du leader du PASTEF et de quelques autres hommes politiques, se disant révoltés par la spoliation programmée de nos richesses par des multinationales étrangères, particulièrement celles du pétrole et du gaz.
Qu’on l’aime ou pas, il faut reconnaître à Ousmane Sonko, ses exceptionnelles performances politiques, liées à sa conviction de la nécessité de la souveraineté économique, qui semblent le positionner de plus en plus comme le principal challenger du président de l’APR.
Ironie du sort, ce sont les manœuvres machiavéliques du pouvoir de Macky, pour évincer un candidat libéral et un autre socio-démocrate, qui ont placé en pole position un homme politique, difficile à cataloguer, soutenu par de larges secteurs de la Jeunesse, de la diaspora et certains partis de gauche, qu’on cherche à diaboliser en lui prêtant des accointances islamistes, voire salafistes.
Son mérite, c’est son engagement sans faille en faveur d’une gouvernance exemplaire, couplée à une moralisation de la vie politique, d’une refondation institutionnelle et de la préservation des intérêts nationaux.
Est cela qui explique les accusations de corruption par Tullow Oil et l’acharnement médiatique dont il est victime, qui, au-delà de son sort personnel, confirment, de manière irréfutable, l’influence considérable que vont désormais exercer les lobbies du pétrole et du gaz sur notre vie politique ?
Il faut dire, que la panique a gagné les rangs des dirigeants la méga-coalition Benno Bokk Yakaar, qui étaient persuadés, que le député trouble-fête serait éliminé par la loi sélective et inique sur le parrainage.
Loin d’émaner de la volonté populaire, ce parrainage prétendument citoyen s’est finalement avéré être un instrument sournois de disqualification d’adversaires politiques. On a envie de pleurer, quand certains thuriféraires du régime honni en place nous parlent d’avancées en matière d’assainissement et la démocratisation de notre système électoral, où l’argent ne serait plus un critère décisif de sélection des candidats. Ce dernier argument ne peut provenir que d’hommes politiques disposant des moyens de l’État ou ayant accumulé des trésors de guerre, lors des passages antérieurs dans le gouvernement de la République, car personne ne peut nier le caractère exorbitant des dépenses liées à la recherche fastidieuse de parrains sur toute l’étendue du territoire national.
Comment peut-on justifier ces violations graves des normes démocratiques et juridictionnelles, auxquelles sept hurluberlus se sont livré, en invalidant sur une base sinon injuste, tout au moins indéchiffrable, plusieurs candidatures de personnalités politiques de premier plan ?
À la veille de la diffusion de la liste provisoire des candidats, des batailles épiques se mènent sur le plan juridique aussi bien pour le candidat du PDS, que celui de la Coalition Taxawu Senegal, avec très peu de chances d’aboutir.
Les candidats déjà recalés par les manigances liées au parrainage peinent à mobiliser les larges masses populaires, surtout celles de la banlieue dakaroise, cloîtrées dans leurs quartiers, pour les besoins de l’inauguration précipitée du TER. Il est vrai que les citoyens sénégalais sont de moins en moins enclins à risquer leurs vies pour la validation de candidatures fantaisistes de personnalités aux parcours controversés, si prompts à retourner leur veste !
La seule manière de s’opposer à la forfaiture du pouvoir APR, qui est en passe de réussir la confiscation du suffrage populaire, est de travailler au regroupement de tous les partis autour d’une plateforme commune inspirée des conclusions des Assises Nationales. Il restera ensuite à déterminer, par quelle voie se fera l’éviction du pouvoir de la Coalition autour de l’APR, qui a saboté le processus électoral.