Aucun des intellectuels, cadres, universitaires qui soutiennent le Président Macky Sall n’accepterait de réceptionner un travail inachevé pour le compte de son entreprise, du service qu’il dirige ou sur son chantier personnel. Et pourtant quand il s’agit de pseudo-inaugurations, comme de ce TER inachevé, par le Président Macky Sall, ils vont jusqu’à revendiquer publiquement une réussite éclatante. Mais lutax Sénégalais bu far di fanatique ? Qu’est-ce qui, dans nos schémas sociaux, fait que l’on accepte pour nos chefs ou pour le bien commun, ce que nous n’accepterions jamais pour nous-mêmes ?
En quoi ce comportement est-il différent des wadistes qui louaient le leadership visionnaire du Président Wade quand il avait attéri sur une piste poussiéreuse à l’aéroport de Diass en février 2012, juste avant le 1er tour de la présidentielle, affirmant qu’il ne restait plus que des « finitions ». Ce n’est que 5 ans et demi après que cet aéroport a accueilli ses premiers vols et passagers.
Ce train, ses gares, son alimentation électrique, sa sécurisation totale, ses passerelles ne seront pas pleinement opérationnels avant un an au moins. Juste pour des raisons électoralistes, pendant que le pays connait des difficultés budgétaires, plusieurs dizaines de millions d’euros ont été dépensés juste pour que le Président de la République puisse dire en direct à la télé « Voici un projet structurant sur le chemin de l’émergence ». Plusieurs dizaines de millions d’euros. C’est absolument révoltant quand on sait que le bloc opératoire d’un de nos plus grands hôpitaux publics a été fermé car le toit, endommagé, laisser couler de l’eau dans la salle d’opération.
C’est révoltant. Notre mauvaise foi collective, culturellement ancrée, me révulse.