Le Conseil Constitutionnel par la proclamation provisoire de la liste des cinq candidats retenus pour les joutes de 2019, vient de parachever un long et difficile périple d’idéalistes du droit.
Le Sénégal recèle d’impériales prouesses démocratiques, où des élections transparentes et pacifiques ont toujours aboutis à des résultats légitimes et reconnus par la grande majorité des élites politiques et des citoyens.
Les attitudes, les gestes et les référentiels associés à l’exercice du vote au Sénégal sont le résultat d’un apprentissage long parsemé de luttes vigoureuses et constantes.
La réaction de certains militants à la suite de publications d’informations compromettantes sur l’implication ou non de leur candidat, guillotine la « solution » mirobolante de leur leader. Le patriotisme brandi comme effigie n’autorisera jamais cette saignée noire de la phobie du journalisme d’investigation.
Même si les invectives ne sont plus le lot quotidien des politiques, une forme d’incivilité s’est réveillée à travers le comportement désolant de certains utilisateurs du réseau social pour défendre leurs candidats.
Il y a un théorème tacite en politique : il ne faut jamais insulter les électeurs, même quand ce ne sont pas les vôtres. Même entre adversaires politiques, l’insulte est devenue taboue. Et quand le ton monte, c’est presque toujours l’auteur de la colère qui perd.
Rien ne rallume les énergies, inquiétudes, espoirs, et frustrations relatives à la démocratie autant qu’une élection au Sénégal.
Le Sénégal a fait un chemin ; au regard de la situation chaotique chez certains pays amis en Afrique et ailleurs. Des situations marquées par de tripatouillage des listes électorales, d’étouffement de la concurrence, de trucage des taux de participation, de bourrage d’urnes, d’achat de votes, de multiples votes, et de manipulation des résultats.
Rien ne devra se justifier pour adopter des comportements aux antipodes de la démocratie fussent-ils de l’opposition comme de la majorité. Il nous faudra de façon inclusive soutenir et encourager les efforts de sensibilisation des citoyens en vue de renforcer la confiance publique.
Cette confiance publique va encourager une nouvelle donne à savoir que les élections sont des mécanismes qui permettent de s’assurer que les opinions des sénégalais soient représentés ou que les sénégalais puissent révoquer les autorités qui ne comblent pas leurs attentes à travers les urnes.
Share on: WhatsAppL’article Inventer la démocratie de demain (Par Assane Niang) .