Sous tous les cieux politiques, les nervis sont toujours les bras armés de régimes décadents et impuissants ; un reniement des forces régulières de sécurité. Qui du candidat ou du président a décidé de contourner les vrais flics pour lancer ses meutes constituées de « jeunes malsains » justement qui, pour de l’argent, vendent leurs muscles à celui-là même qui leur avait promis il y a sept ans, boulot et bien être. Celui-là même qui, devenu président, renia ses engagements.
C’est quand même d’une stupidité sans nom que le jour même où on célèbre la promotion de 847 nouveaux GMI, qu’on lance dans l’arène des hordes de « mercenaires » contre les sièges des adversaires politiques. Serait-ce une division des tâches ? Aux vrais flics, la répression « légale » ou légalisée, et aux nervis marron les sales coups de nuit ? C’est sans doute ce qu’ils appellent « force restera à la loi ». La loi du plus fort, du plus fou. Et si c’était juste la loi du plus faible qui a la trouille de perdre les élections et de devoir répondre demain de beaucoup de délits. Dont celui d’avoir protégé, caché, soustrait à la justice, des voleurs patentés.
Que ceux qui n’ont que la « paix » à la bouche lui disent de dissoudre ses ligues de nervis ; que la Justice punisse ceux qui ont saccagé le siège de «Taxaw Sénégal » il y a quelques jours et, qu’on mette la main sur les voyous qui ont mis à sac le siège Yoffois de Sonko. Qui décidément leur donne des insomnies cauchemardesques.
Aujourd’hui, la violence vient du camp du président-candidat. Ne pas le dire serait de l’hypocrisie. La « violence d’où qu’elle vienne », hurlent certains ! Mais pour l’heure, elle est bien située, localisée : elle vient du camp du pouvoir. Si demain, l’opposition passe de menaces verbales à des actes, elle méritera les mêmes condamnations. Et manifester ne relève pas forcément de violences, mais un droit reconnu aux citoyens pour manifester justement leur mécontentement.
Avec un encadrement policier et un service d’ordre vigilant des organisateurs. C’est comme ça qu’une démocratie fonctionne ; devrait fonctionner. Ou alors enlever de la Constitution ce droit proclamé et reconnu, mais, presque toujours nié, confisqué. Un désidérata formel que les « tailleurs constitutionnels » glissent, comme un sparadrap, dans les épaisseurs de notre texte fondamental. Demain la guerre entre nervis et militants politiques ? Qui en portera la responsabilité ?
Retrouvez chaque semaine, le billet hebdomadaire de Demba Ndiaye sur les élections.