D’ici le 24 février, tous les yeux du monde resteront rivés sur le Sénégal qui va élire (ou réélire), son président de la République. Cette élection présidentielle intervient dans un contexte tout à fait particulier, notamment au plan économique. En effet, cette période électorale coïncide avec le démarrage de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent (Pse), donc de la réalisation du Plan d’actions prioritaires (Pap 2) à l’horizon 2019-2023. Son succès dépendra, en partie, de la capacité du Sénégal à mobiliser tous les financements nécessaires à la mise en œuvre des projets et réformes déclinés dans cette seconde phase du Pse et à assurer un climat politique apaisé, gage d’un environnement des affaires stable.
Au regard des performances réalisées sur le plan macroéconomique (+6% de croissance, maîtrise du taux d’inflation, ratio Dette sur Pib (47,7%) inférieur à la norme communautaire (70%)…), le Sénégal a plus que jamais besoin de stabilité politique et institutionnelle afin de consolider ces acquis, à défaut, de pouvoir les améliorer dans le futur. Autant, il apparaît également nécessaire de disposer d’un environnement des affaires propice à l’investissement, surtout en cette période d’élection où beaucoup d’investisseurs, notamment ceux de l’étranger, se refugient dans une position attentiste avant de s’engager. Certains sont obsédés par la sécurisation de leurs activités et de leurs capitaux. Même si la plupart des économistes et analystes politiques minimisent la perception d’un risque lié à l’instabilité politique, cela ne doit pas nous pousser à dormir sur nos lauriers.
Acteurs du pouvoir comme ceux de l’opposition doivent retenir que ces joutes électorales ne sont qu’une étape de la vie politique et démocratique du Sénégal et que l’activité économique ne doit nullement être mise à genou le temps d’une élection. Chacun doit jouer sa partition en évitant des discours alarmistes qui peuvent même déteindre sur l’image du Sénégal qui, il faut le reconnaître, continue de garder sa signature vis-à-vis des Partenaires techniques et financiers, mais aussi des institutions financières internationales. Les dernières notations financières des agences sur notre pays telles que Moody’s (note du crédit souverain du Sénégal qui passe de B1 positif à Ba3 avec une perspective stable), Standard & Poor’s (maintien de la note du Sénégal à B+) et la forte mobilisation des PTF à la dernière réunion du groupe consultatif de Paris en sont une parfaite illustration.
Acteur majeur de cette élection présidentielle, la presse a également un rôle fondamental à jouer dans l’apaisement du climat politique. Elle est aussi appelée à veiller sur les différents types de discours et autres messages véhiculés durant toutes les phases (avant, pendant et après) de la présidentielle. Hormis sa situation géographique très stratégique, le Sénégal garde également cet avantage d’être un pays connu pour sa stabilité politique et institutionnelle qui sont des acquis à préserver soigneusement.