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A Idrissa, Le Preux

A Idrissa, Le Preux

Il n’y a pas de tâche plus ardue que de décrire la grandeur humaine, de la cerner avec justesse et sans tomber dans la flatterie la plus détestable. Pardonnez-moi de me montrer si maladroit dans cet exercice, mais ma conscience m’oblige de vous adresser ces mots !

La grandeur d’un homme ne se mesure pas à l’ampleur de sa fortune ou au nombre de ses partisans, mais à sa dévotion envers la patrie et la chose publique. Je crois voir en vous un tel homme. Même, vous me semblez similaire à un autre grand serviteur public, à savoir Marcus Tullius Cicero. Comme lui, vous avez servi votre patrie dans des fonctions diverses et variées, n’hésitant jamais devant le labeur et ne considérant aucune mission comme déshonorante. Oui, comme Cicero, votre objectif n’est pas l’acquisition de la richesse, mais de renforcer la République en étant son serviteur le plus humble.

Et à son image, vous avez été inculpé et accusé de crimes sans véritable justification. Et encore comme Cicero, vous n’avez pas cherché à fuir l’injuste décision, mais l’avez assumée, vous montrant dévoué aux institutions quand celles-ci vous faisaient payer le prix le plus grand. Comment ne peut-on pas voir des similitudes entre vous deux ? Comment ne pas créer ce lien entre le dernier grand républicain romain et votre personne ? On a souvent dit que la mort de Cicero fut aussi celle de la République romaine. Je vous souhaite le contraire, à savoir que votre action publique, votre vie soient le berceau dans lequel naîtra une nouvelle génération de républicains honorables et dévoués. Le Sénégal a besoin de cela. L’Afrique en quémande.

Votre humilité, ne nous mentons pas, n’est pas le fruit du hasard. Vous êtes, cela est connu de tous, un disciple dévoué de Serigne Touba. Serigne Touba est le phare de la civilisation africaine, un symbole qui doit inspirer l’homme noir à l’élévation spirituelle et à son perfectionnement moral. Comment ne pourriez-vous pas être son disciple ? Comme tout homme désireux de perfectionnement, vous aspirez à boire l’eau la plus claire et la plus pure. Votre âme cherche la consolation de Serigne Touba, à être illuminé par ce phare spirituel. Votre dévotion envers Serigne Touba me semble être une preuve supplémentaire de votre volonté de marcher dans le chemin juste et de contribuer à transformer le Sénégal en une Nation unissant la vertu, la spiritualité et la modernité en un seul corps.

Bien de grands hommes ont été injustement condamnés. Cela semble même être le sort de ceux qui aspirent à conduire leur Peuple vers la lumière et la liberté. N’a-t-on pas condamné Socrate à mort pour avoir osé défier la tyrannie et le paganisme de son époque ? Les méchants, ainsi montre l’histoire, n’hésitent pas d’abuser des Tribunaux pour faire avancer leur cause. L’accusation de corruption a été si moult fois utilisée contre les véritables républicains.

Niccolo Machiavelli, républicain florentin dévoué, n’avait-il pas été accusé de corruption et torturé ? Il ne confessa rien et fut libéré, car une vraie enquête avait démontré qu’il fut parmi les rares à ne jamais avoir pris un sou du Trésor public à son profit. Les éléments les plus vils de la politique, quand ils craignent la grandeur d’un homme, n’hésitent devant aucun mensonge et aucune accusation. Incapables de triompher par leur propre force, ils doivent abaisser ceux qui sont meilleurs qu’eux. La liste des grands hommes accusés de mille crimes serait trop longue pour être contenue dans une seule lettre.

L’Afrique libérée des chaînes de l’esclavage et du colonialisme a besoin de grands hommes. L’empire romain n’a pas été bâti par des bureaucrates et des administrateurs, mais des hommes capables de guider le Peuple vers l’avenir, à user de leur dévotion pour la Nation afin de créer les conditions du renouveau civilisationnel. L’Europe n’est pas devenue riche par hasard, car elle a été dirigée par des générations de chefs d’Etat déterminés à faire avancer la cause de leur nation. L’Afrique ne peut pas se permettre le luxe de donner le pouvoir aux médiocres, mais doit mettre en avant ceux qui, par leur vertu, détermination et sens républicain sortent du lot.

C’est pour toutes ces raisons que je souhaite que vous puissiez continuer à servir notre pays et à être un guide pour les générations à venir. Le Sénégal, en tant que Nation de poètes et de penseurs, se doit d’être dirigé par les meilleurs et les plus vertueux. Cela est encore plus nécessaire en raison de la jeunesse de notre pays. Nous ne pouvons pas nous appuyer sur des siècles d’existence étatique pour nous permettre une génération de dirigeants faibles. La décadence morale n’est pas une option. Il nous faut les meilleurs, les plus grands et ceux qui sont prêts à tout donner, à accepter toutes les critiques pour nous guider vers l’avant.

C’est pour cette raison que je vous écris cette lettre afin qu’il soit connu que je vois en vous la grandeur nécessaire à la prospérité de notre grand pays. Mon souhait profond est de vous voir gagner l’élection du 24 février 2019 afin que notre contrée puisse connaître une nouvelle ère démocratique, un âge où le patriotisme et la vertu marchent main dans la main vers une aurore rénovatrice.

Veuillez agréer mes salutations les plus distinguées !

Boubacar SYLLA

+41774923756

jsyllabouba@gmail.com

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