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Le Mandat

On connaissait « la bourse ou la vie ». Slogan de bandits de grands chemins, détrousseurs de riches fermiers, banquiers et autres usuriers de l’Ouest américain. Le 21e siècle des démocraties a secrété en Afrique, une terrible nouvelle maladie nommée « mandat ».  Après le premier (mandat) généralement initiatique, l’addiction aux ors, aux honneurs et autres vertiges « pouvoiristes », son bénéficiaire est souvent infesté par un virus mortellement insidieux : le deuxième mandat ; l’achèvement des projets en cours, le référendum …

Chez nous, le deuxième mandat est devenu obsessionnel pour le président sortant et sa cour de nouveaux parvenus et de prédateurs recyclés. Leur futur d’élixir se joue aujourd’hui dans l’improbable issue du scrutin de février. Pour cela, on agrandit chaque jour le cimetière des valeurs ; on enterre les convictions et les engagements d’hier ; on érige en valeurs les abominations d’hier. Comme les renégats politiques (transhumants) qui enjambent les frontières de la morale. La négation de l’éthique politique (ou en politique), devient les balises de la conquête du pouvoir. Faisant de notre champ politique, le plus grand cimetière à ciel ouvert des promesses programmatiques  et éthiques de nos vendeurs d’espoirs.

Deuxième mandat ou la mort ! Alors, tels les amants maudits ou les assassins fantômes, on drague les voix de la victoire au premier tour, même aux heures de visites improbables (2h du matin). On recycle les vieilleries politiques, on racle les armoires des friperies depuis longtemps usées.

Le deuxième mandat ou la mort. Cela conduit à inaugurer des ouvrages inachevés. Plus préoccupant encore, notamment dans la symbolique de la contagion virale : j’ai appris que par peur d’une contagion d’une couleur à fièvre mortelle venue de France, gilets jaunes, le président-candidat, superstitieux qu’il est, a interdit hier, la remise de gilets de reportages aux journalistes offerts par les Etats-Unis pour la couverture des élections. Les gilets, rappelleraient ceux qui empêchent son pote Macron de dormir depuis onze semaines. Le gouvernement aurait intimé l’ordre au Recteur de l’université Cheikh Anta Diop, d’interdire à l’ambassadeur américain de remettre les fameux gilets aux journalistes dans les locaux du Cesti.

Le plus ridicule dans l’affaire c’est que les « gilets américains » ne sont pas jaunes, mais kaki. Et même s’ils étaient jaunes, en quoi seraient-ils dangereux pour le président-candidat ? En attendant de voir la réaction du nouveau bureau du Synpics face à cette grave atteinte à la liberté, je suggère aux rédactions d’habiller leurs reporters de gilets jaunes fluor pour être très visibles pendant la campagne et ne pas être confondus aux nervis et autres marrons-beiges de quoi vous savez.

Selon nos informations, le très vitaminé ambassadeur du pays de Trump, remettra quand même les gilets aux journalistes. Directement. En dehors des franchises universitaires.

dndiaye@

Retrouvez chaque semaine, le billet hebdomadaire de Demba Ndiaye sur les élections.







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