On dit souvent qu’en politique on donne des coups et on en reçoit…
Celui qui vient d’être asséné à Ousmane Sonko, candidat à l’élection présidentielle du 24 Février 2019 et président de Pastef les Patriotes, par Moustapha Cissé Lô, est, sans nul doute, un coup de trop.
Pour diaboliser le candidat Ousmane Sonko et le vouer aux gémonies, Moustapha Cissé Lô, premier vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal, président du Parlement de la Cedeao, a, en effet, qualifié de rebelles les Casamançais qui ont répondu à l’appel de Ousmane Sonko à l’occasion de son meeting de Ziguinchor.
Quelle imposture ! Quelle courte vue de l’esprit !
C’est une insulte pour les Sénégalais qui, par la volonté de Dieu, sont nés ou demeurent en Casamance, partie intégrante du Sénégal.
Moustapha Cissé Lô est-il un démocrate ? Dans une démocratie, le citoyen a le droit de militer librement dans le parti de son choix, et le devoir, le jour de l’élection, de voter pour le ou les candidats de sa préférence. Ne pas accepter cette règle fondamentale de la démocratie, c’est avoir un comportement de dictateur.
Que Moustapha Cissé Lô ne puisse pas souffrir que des Sénégalais vivant en Casamance militent dans le parti de Ousmane Sonko et soutiennent sa candidature à la prochaine élection présidentielle, on peut le comprendre. Ousmane Sonko est un adversaire de son candidat. Mais de là à considérer ses militants et ses souteneurs de rebelles, parce que Ousmane Sonko est de la Casamance, il y a une ligne rouge qu’il ne fallait pas franchir. Tous les Sénégalais de quelque bord qu’ils soient, épris de paix, de justice et de liberté, doivent, sans réserve, condamner avec la dernière énergie les déclarations incendiaires et scandaleuses de Moustapha Cissé Lô, habitué à des écarts de langage indignes d’un responsable politique de son rang.
En cette période où tout le monde admet qu’il y a au Sénégal une tension latente parce qu’on est à la veille d’une campagne électorale et d’une élection déterminante pour le pays, il faut saluer les appels fervents à l’apaisement, à la tolérance, à la concorde qui proviennent de partout. Et particulièrement des chefs religieux et coutumiers qui sont des régulateurs sociaux respectables. Moustapha Cissé Lô ignore-t-il que son candidat, le Président Macky Sall, avait fait de la paix et du développement de la Casamance une surpriorité ? Et qu’il ne cesse, tous les jours, d’œuvrer pour la réalisation de cet objectif. Dernier acte en date, sa participation en grande pompe à l’inauguration, le 21 janvier dernier, du pont de Farafeny aux côtés de son homologue gambien, le Président Adama Barrow. Parce que précisément son candidat tient beaucoup au désenclavement de la Casamance, à la continuité du territoire sénégalais et à la cohésion sociale, qu’il s’est beaucoup impliqué dans la réalisation de cette importante infrastructure, facteur d’intégration sous régionale.
Une dame d’un certain âge venant d’un village sénégalais, qui ne voulait nullement rater cet événement majeur, me faisait remarquer que désormais on ne dira plus qu’on va au Sénégal. On dira qu’on va à Kaolack, à Dakar, à Saint-Louis ou ailleurs au Nord du Sénégal.
Moustapha Cissé Lô, ignore-t-il que depuis au moins quatre années, le conflit Casamançais connaît une accalmie saluée par tous les Sénégalais. Cette situation est le résultat de multiples actions de différentes organisations et personnalités menées pendant plusieurs années. Mais aussi grâce à la volonté soutenue de son candidat dès son accession à la magistrature suprême en 2012. Pourquoi alors Moustapha Cissé Lô cherche-t-il à mettre de l’huile sur le feu et à dérouter son candidat ? Veut-t-il conforter le sobriquet, pas du tout glorieux, que les Sénégalais lui collent, celui d’«El Pistoléro», l’homme qui tire vite sur tout ce qui bouge, sans discernement ? Ou alors fait-il partie de cette catégorie de politiciens minables à court d’arguments pertinents, qui ont l’injure à la bouche et l’arrogance en bandoulière ?
Moustapha Cissé Lô doit se rappeler qu’il est un député du Peuple à l’Assemblée nationale, de surcroit premier vice-président de cette institution de notre République ; qu’il est député de la Cedeao, de surcroit président du Parlement de cette institution d’intégration. Qu’en ses qualités, sa mission n’est pas de semer la discorde au sein des populations du Sénégal mais plutôt de les réconcilier, de soutenir leurs efforts pour une paix durable en Casamance, dans un Sénégal uni, indivisible et de liberté.
Nous pensons que c’est cela l’ambition noble de son candidat. Il faut donc que le candidat Macky Sall rappelle à l’ordre Moustapha Cissé Lô, le sulfureux pyromane et compagnon de parti encombrant. Moustapha Cissé Lô doit respecter les Casamançais qui sont des Sénégalais à part entière.
Dr Moussa CISSE
Nord Foire
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