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L’Émergence De La Transhumance

L’Émergence De La Transhumance

Nous avions pourtant tellement cru, au soir du 12 mars 2012, dans un Radisson Blue chaviré de bonheur et de fierté pour l’image que le Sénégal envoyait au monde, qu’enfin un homme qui, né après l’indépendance, nous ferait quitter les rives d’un archaïsme politique, qui avait fabriqué le système rejeté avec force par tout un peuple le 23 juin de l’année 2011. Deux « punchlines » balayèrent le président Abdoulaye Wade, l’emballant dans son histoire, qui avait grandement marqué l’Histoire de notre jeune Démocratie : le résolu « Y’EN A MARRE » et l’impertinent « WAAX-WAXEET ». On peut, en souriant dire que « Les Djins de 2007, comme le diable, se cachent souvent dans des détails ». Ces deux tremblements d’hommes ont renversé Wade et ses milliards de campagne, malgré un indéniable bond qu’il a fait faire au Sénégal. C’est ce qui fait croire que seul un chapelet d’infrastructures inaugurées au pas de charge, vaut absolution et gratitude d’un peuple forcément béat.

Infrastructures ? Assurément. Mais quelle importance a-t-on accordé à la superstructure ? Aux capacités de réflexion des sénégalais, à leur besoin de compassion, on n’a pas adressé un regard. Mais qu’a-t-on retenu du 23 juin et des Assises Nationales ? On a couvert l’indignation des sénégalais d’un nuage de mots comme « Rupture » et « La Patrie avant la Parti », et le tour était joué…croyaient-ils. N’ayant pas compris que les refus vont de pair avec les désirs, nos politiciens et leurs cours, continuent de se vautrer dans les mêmes incongruités, déployées depuis des dizaines d’années, au premier rang desquelles trône l’indécent système de la transhumance. Nous qui attendions l’EMERGENCE, tu parles d’une révolution !

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Mais, est-ce un bon calcul ?  « The Times They Are Changing », nous dit Bob Dylan. C’est là que les deux punchlines s’allient pour « renverser la table » et peuvent s’amuser à distiller un « Y’en a marre du wax-waaxet », qui serait destiné à sanctionner les « transhumants recrutés » et les ensevelir de honte du reste des bulletins, dont on les pensait porteurs. Un ange passe…

Parce que les sénégalais ont rejeté en 2012 les habitudes courtisanes d’hommes et de femmes qui se « partagent le gâteau », et qui montent dans l’attelage présidentiel pour maintenir une posture, ou se bousculent sur la photo du dernier meeting, en échange de postes comme les inutiles « Ministres-Conseillers », de directions, et même d’enveloppes dodues pour les chefs des partis « bien coalisés ». Le souci, c’est que ces hommes et ces femmes politiques sont légitimes. Nous les avons élus ? Dans une aveuglante complicité. Et que dans notre for intérieur, nous jurons souvent par cette devise nationale, qui nous est presque consubstantielle, et qui brille sur nos frontons, affichant un amusant « Au nom du Pèse…du Fric… et de la Sainte Triche ». C’est ainsi qu’éblouis, nous avons créé le « Métier de Politicien », n’interrogeant jamais ceux qui en endossent les habits, sur ce qu’ils avaient pu faire pour le Sénégal, avant d’imaginer pouvoir le guider. Nous les fabriquons, nous les entretenons, les transportons, les meublons, et…les habillons. Souvent chez eux, tout est neuf. Ils n’exhibent rien de vieux. Voitures neuves, maison neuve, habits neufs, et parfois…femmes neuves.

Ce folklore a des limites. L’hommage populaire et discret rendu à Bruno Diatta par les sénégalais doit faire réfléchir, parce que cet hommage unanime, était adossé à des vraies valeurs qu’il incarnait. Pas dupe, le peuple sait parfois discerner. Et abhorrer les adeptes du « waax-waxeet ». Quelle que soit la qualité des « prises » de guerre, ce « y’en a marre du waxx-waxeet », peut créer une ligne et porter vers des coalitions de l’opposition, en clair Idrissa Seck et Ousmane Sonko, des électeurs qui auront juste envie d’empêcher ces « politiciens de métier » d’encore une fois être invités au festin du parti avant la patrie. Juste pour mettre fin à ces coutumes désuètes et pour dire son dégoût pour l’injustice, les sénégalais pourraient signifier à leur président qu’il doit son élection en 2012 en grande part à la compassion des sénégalais à son égard et à son comportement combatif face à l’humiliation que tentait de lui infliger Abdoulaye Wade. Le PM s’est proclamé « Saltigué » en prédisant il y a deux mois qu’il y aurait cinq candidats. Et parmi ceux qui restent, on commence déjà à leur chercher des poux dans la tête, et des cadavres dans les placards, par le biais de « plumes appâtées ». Bis repetita…

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Il demeure navrant qu’un gouvernement ayant en son sein, 15 ou 16 ingénieurs ne soit pas comme dans leur ADN, préoccupé que par les solutions, choisissant de n’être préoccupé que par une réélection.

Vous me direz qu’on n’est pas au Congo. Là-bas ils n’élisent pas de présidents. Ils les nomment. Mais on est sur la bonne voie.







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