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Quand Un Rebelle Voit En Moustapha Cissé Lô Une Menace Pour La Paix Et La Stabilité! (par Abdou Coly)

Quand Un Rebelle Voit En Moustapha Cissé Lô Une Menace Pour La Paix Et La Stabilité! (par Abdou Coly)

La découverte récente d’importantes ressources minières dans le sous-sol et les fonds marins de notre pays, a suscité beaucoup d’espoir de lendemains qui chantent parmi la population. Mais cette nouvelle aubaine ne doit en aucun cas nous faire perdre de vue ce qui a constitué notre richesse première et de loin la plus capitale à savoir une paix et une stabilité qui ont fini de faire du Sénégal un îlot de tranquillité dans cet océan de remous que constitue l’Afrique en général, et la sous-région en particulier. Cependant un certain narcissisme et une croyance à toute épreuve que rien ne peut nous arriver par la grâce de nos saints érudits, nous poussent aujourd’hui à fermer les yeux sur les nombreuses agressions qui menacent notre bien-vivre-ensemble.

En effet une première estocade est venue de l’affaire Penda Bâ du nom de ce cette écervelée qui (un teeshirt de l’apr bien à l’endroit) a proféré des insultes très graves contre toute l’ethnie Wolof, sous le prétexte fallacieux de répondre à un Diouféne, sérère « pure souche » comme dirait un certain énergumène sur Seneweb. Mais cette brebis égarée, d’un troupeau lui-même égaré, n’est juste que le produit d’une ethnicisation à outrance de l’administration sénégalaise entamée sous Macky sall, que certains simples d’esprit ont tôt fait d’assimiler à une prépotence de leur ethnie sur les autres.

Il ne s’agit nullement ici de refuser à un quelconque leader politique l’amour pour son terroir du moment que cet amour est franc, naturel et dénué de tout calcul électoraliste. Pour ce concerne Macky Sall c’est dans un passé des plus récents et sur les conseils d’Abdoulaye Wade qu’il est allé, une calculette à la place du cœur, faire la connaissance des siens. Et c’est notre bien-vivre-ensemble qui fait les frais de ce « coup de foudre » à retardement et sur commande.

Si certaines voix se sont levées (Mody Niang, Boubacar Camara) pour dénoncer en y mettant la forme ce glissement dangereux, internet a, quant à lui, complètement libéré la parole. Et il convient ici de condamner les dérives notées, les Halpoulars n’ont rien à voir dans ça, ils n’ont rien demandé. Il s’agit d’une volonté politique malsaine, celle de Macky Sall qui dans son obsession à tout casser voire mortifère pour un deuxième mandat ne se prive pas de jouer avec des allumettes.

Aujourd’hui c’est un député du peuple, 1er vice-président de l’assemblée nationale du Sénégal de surcroît et non moins président du parlement de la CEDEAO qui vient d’offenser tout un peuple, qui essaye tant bien que mal de se départir de ses vieux démons de l’irrédentisme.

Dans son analyses sur l’origine de la crise en Casamance, le journaliste René Capin Basséne (Journaldupays.com du 12 octobre 2014) a avancé qu’elle résulte entre autre d’un fort sentiment de marginalisation voire de mépris à l‘encontre des casamançais par le pouvoir central notamment dans les nominations aux postes de responsabilité dans l’administration au niveau régional, mais aussi d’une mauvaise interprétation de la situation par le fraichement nommé président Abdou Diouf qui au lieu d’essayer de rétablir l’équilibre, ne serait-ce que dans le ressenti, a préféré la confrontation. Il faut ajouter à cela le manque criard d’infrastructures dignes de ce nom dans la région.

Seulement l’égalité des chances est au jour d’aujourd’hui une réalité partout au Sénégal et le casamançais du 21ème siècle ne se sent nullement ostracisé. De plus, en terme d’infrastructures même si rien n’a bougé, la Casamance à certains endroits reste mieux lotie que certaines régions complétement abandonnées à elles-mêmes comme Kédougou ou encore Matam. Alors l’urgence c’est de soigner les frustrations nées d’un conflit armé vieux de plus de 35 ans avec son lot de déplacés et de traumatisme, ses mines encore sous terre, ses bandes armées qui rackettent les voyageurs innocents, ses trafics en tout genre, ses coups de Jarnac comme le massacre de Bofa Bayotte, etc.

Malgré les multiples échecs notés dans les négociations et autres dialogues de Diouf à Macky en passant par Wade, les casamançais se sont résolus dans ce qu’il convient d’appeler un monologue, à laisser du temps au temps avec l’espoir que la nouvelle génération se trouvera des défis autrement plus grands que la balkanisation d’un micro-état comme le nôtre à l’heure des grands ensembles. Et c’est l’occasion de saluer le courage d’Ousmane Sonko, homme politique originaire de la Casamance, qui sans tabou a abondé dans ce sens.

C’est aujourd’hui celui-là qui est taxé de rebelle par des membres de la mouvance présidentielle sans que cela n’émeuve personne, mêmes pas celles qui se réclament de la région. Et quand c’est repris par quelqu’un comme Cissé Lô, que rien ni personne ne peut arrêter et qui ne se fixe aucune limite, voilà ce que ça donne.

Et nous ne doutons pas un seul instant que c’est un choix délibéré et mûrement réfléchi dans le seul but de faire mal. Ses explications maladroites et empreintes de mensonge n’y feront rien. Qu’on ne vienne pas lui trouver des circonstances atténuantes, il n’y en a point. Aucune insolence ou impolitesse notoire, encore moins une quelconque folie ne peut justifier de tels propos. Assane Diouf, pour moins grave que ça, est en train de croupir en prison. C’est ici donc le lieu de dire à Cissé Lô que c’est réussi, les casamançais (dans une large majorité) ont mal dans leur chair mais aussi de condamner avec la dernière énergie le silence coupable et lâche des responsables politiques de la région tels que Abdoulaye Baldé, Robert Sagna, Landing Savané, Mamadou Lamine Keita, Mame Boye Diao, Aminata Angélique Manga, Abdoulaye Bibi Baldé, Abdoulaye Diop. Les casamançais apprécieront.

Abdou Coly

Pastef Commune de Mbao.

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