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Les Signaux Sont Verts Pour La Coalition Idy 2019

Les Signaux Sont Verts Pour La Coalition Idy 2019

Cette semaine, je traiterai, avec une analyse digne d’un chroniqueur, le come-back politique d’Idrissa Seck, candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2019. A ce propos, je note d’emblée, du haut de ma petite expérience politique, que les circonstances semblent être favorables à Idrissa Seck, leader de la coalition IDY 2019.

Un de mes lecteurs assidus m’a, sous le poids de la conjoncture politique et différents commentaires, interpellé sur la nécessité de faire une analyse en tant que chroniqueur sur le cas Idrissa Seck. J’ai évité depuis lors de faire des commentaires pour mieux analyser la situation. Le commentaire se fait à chaud, il essaye de décrypter sur le moment le sens des faits et gestes des différents acteurs du jeu politique, et si d’aventure il est destiné au public des médias (presse, radio, télévision), il est toujours présenté de façon plus ou moins spectaculaire.

L’analyse, elle, exige du recul par rapport au surgissement de l’événement. Il faut que soit rassemblé un  vaste corpus de discours, qu’on puisse le mettre en perspective, que soit observé le contexte dans lequel il apparait, que lui soit appliqué tel ou tel instrument d’analyse, pour, au final, proposer des interprétations, comme autant d’explications possibles.

En clair, les raisons d’une victoire électorale sonttoujours multiples. Je voudrai apporter une explication simple pour satisfaire l’esprit, mais la complexité de la vie en société est telle, le désir de la conquête du pouvoir si puissant, les souhaits du peuple si énigmatique qu’il n’est pas possible – ni honnête- de s’en tenir à une raison unique.

Certes, la rationalité politique, en situation de conquête du pouvoir, n’est pas celle de l’observateur, du commentateur, du penseur, de l’analyste, encore moins celle du citoyen, mais tout porte à croire que Idy, avec sa grande coalition, peut faire basculer le « maquis ».

Justement, ce sont les circonstances qui façonnent le destin d’un homme en général et d’un homme politique en particulier. A y voir de près, les circonstances semblent être favorables à Idrissa Seckqui, il faut le reconnaître, ratisse large avec une coalition forte. Le rapport de force politique est établi. Les troupes sont mobilisées. La victoire est possible. Le président Macky Sall, qui croyait que s’il écarte Karim et Khalifa il passerait comme une lettre à la poste, doit aujourd’hui, au regard de la nouvelle configuration tirée des jeux d’alliances, reconsidérer son calcul.

Babacar Justin Ndiaye avait raison : « la politique tient plus à la géométrie qu’à l’arithmétique ».

Idrissa Seck, ancien patron de Macky Sall, homme politique brillant à qui on peut reprocher tout sauf d’être compétent et intellectuellement bien assis, a une expérience politique remarquable et une intelligence politique aiguë. Pas de surprise, il a appris dans la bonne école : le Parti Démocratique Sénégalais.

Avec une analyse rétrospective, l’on constate que l’électorat de Idy, candidat à l’élection présidentielle de 2007 qui avait totalisé un score de 14, 92%, avait chuté de 7,6% entre 2007 et 2012. En effet, il avait fait un score de 7,86% en 2012 au premier tour derrière Ousmane TanorDieng (11,30%), Moustapha Niasse (13,20%) et Macky Sall (26,58%).

Mais, il faut noter que de 2012 à 2019, quoique puisse être les erreurs politiques et de communication qu’aurait commises Idy (comme tous les hommes politiques d’ailleurs), la logique « tout sauf Macky »lui est totalement favorable. Le président Macky Salla créé ses propres ennemis politiques. Il a fait beaucoup d’erreurs qui lui seront sans doute fatales. Oui, la coalition Idy est la meilleure option politique que les circonstances nous offrent pour barrer la route à Macky. C’est le point de vue du chroniqueur que je suis. Idy est bien parti pour battre une campagne exceptionnelle.

C’est Patrick Charaudeau qui le dit : « une campagne électorale relève de trois ordres : structurel, circonstanciel et stratégique, chacun influant sur les autres. Un ordre structurel qui exige que soient étudiées les structures institutionnelles du pays, et particulièrement celles des partis politiques sur lesquels s’appuient les candidats ; un ordre circonstanciel qui exige que soit pris en compte l’état de l’imaginaire social d’un peuple au moment où se déroule une campagne électorale, car celui-ci constitue le terreau sur lequel vont être semés les thèmes de campagne ; enfin, un ordre stratégique qui oblige à analyser les actes et paroles destinés à persuader et séduire les différents électorats ».

De mon humble avis, les trois ordres notés ci-haut, s’additionnent, se multiplient pour donner le contexte de naissance de la coalition IDY 2019 avec des leaders tels Pape Diop, Malick Gakou, HadjibouSoumaré, Amsatou Sow Sidibé, Moustapha Guirrasy, Capitaine Diéye, Khalifa Sall (c’est possible), Aida Mbodji (c’est possible)… C’est vraiment une coalition de XXXL.

En effet, l’ordre structurel relève ici des différents partis politiques qui, bloqués par le parrainage, ont décidé de porter la candidature de Idrissa Seck. L’ordre circonstanciel est saisissable à travers un rejet du candidat Macky Sall par le subconscient populaire des Sénégal : « tout sauf Macky ». L’ordre stratégique dans ce cas de figure relève du silence efficace d’Idrissa Seck dont la stratégie discursive ne fait l’ombre d’aucun doute.

J’ignore le destin des hommes puisque seul Dieu sait, mais quand on se départit de nos états d’âme pour observer froidement la conjoncture politique actuelle, l’on peut être tenté de dire que Idy peut amener Macky au second tour et l’éliminer avec une forte coalition. Car, les faits évoqués montrent à suffisance que les signaux sont verts pour la coalition IDY 2019.

 

 

El hadji Omar Massaly

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