a campagne électorale sera longue. Elle va durer trois semaines. Quatre candidats aux carrières professionnelles, aux profils divergents et aux personnalités différentes auront une mission commune : faire tomber le Président sortant à travers une critique en règle de son bilan et de son action à la tête de l’Etat depuis sept ans.
Dans ce jeu de massacre de l’adversaire, de la critique systématique du bilan et de l’exercice du pouvoir étatique du Président sortant, les quatre adversaires ne feront guère de cadeaux à l’homme à abattre par une communication de masse et des arguments. Ils seront sans état d’âme. Ils rivaliseront même dans la dénonciation. Le bilan du Président de la République sera sans nul doute l’objet et le centre d’intérêt de toutes les critiques de ses ennemis intimes.
Les candidats mettront en relief dans ce sillage, la critique des promesses non tenues par l’ancien candidat de l’opposition au régime libéral. Le non- respect de la parole donnée à savoir un mandat de cinq ans, l’abandon des Conclusions des Assises de l’opposition jetées à la poubelle et la lutte inachevée de la lutte contre l’enrichissement illicite alimenteront l’exercice rituel de la dénonciation de la mauvaise gouvernance de la seconde alternance et de son maître.
La gouvernance des affaires publiques ne sera pas du reste. Elle occupera une place importante dans le discours des opposants. Les sujets ne manquerontpas. Le recul de la démocratie, de la justice, de la protection des libertés publiques, l’état chaotique de la situation du Sénégal au plan économique, social et culturel vont structurer le discours destructeur des candidats de l’opposition.
Les scandales politiques, financiers, économiques, les risques pesant sur la stabilité du Sénégal plombée par une crise économique profonde pourraient revenir à tout moment au devant de la campagne de févier 2019. Chacun des candidats de l’opposition abordera ces questions politiques majeures suivant son caractère, son tempérament, sa personnalité, son style de communication et son sens des responsabilités politiques. Ils vendront leur image d’opposants capables de faire mieux que le sortant.
Le candidat de la majorité ne se laissera pas abattre. Il a les capacités humaines et le mental d’un homme aguerri aux attaques de ses adversaires. Il a un potentiel insoupçonné de résistance à la pression de ses adversaires. Il a appris à encaisser des coups politiques et à recevoir sportivement les attaques de ceux qui convoitent sa place de manière démocratique. Le Président sortant laisse rarement apparaître des signes de faiblesse et de nervosité. Il a appris à donner des coups fourrés quand il faut et au moment qu’il aura choisi avec un style qui lui est propre. Il sait dédramatiser. La violence, la ruse et la manœuvre font partie de ses armes politiques et de sa communication de masse.
Il est endurci par les luttes au sommet du pouvoir. Il sait son objectif et mettra tout le nécessaire pour le réaliser. Quel que soit le procédé, il entend atteindre son but. Il est déterminé à passer contre vents et marées dès le premier. Le Président sortant tentera alors d’ignorer ses adversaires, de placer des attaques personnelles et collectives qui font mal aux adversaires les plus crédibles. Il va sans nul doute privilégier son bilan et sa vision du futur du Sénégal. Il vendra singulièrement ses réalisations aux électeurs et son Plan Sénégal Emergent. Et, c’est peut-être l’émergence qui sera au centre de la campagne électorale du candidat de la majorité présidentielle.
Les quatre candidats de l’opposition pilonneront le PSE. Ils vont dénoncer la perte de la souveraineté économique et politique. Ils mettront en relief les risques structurant l’avenir du Sénégal. Il est compromis par la dette croissante, l’investissement obéissant plus aux dépenses de prestiges. Dans l’entendement de l’opposition les priorités sont dans l’éducation, l’agriculture, l’industrie et le développement endogène.
Entre le programme électoral de la continuité de l’action amorcée par le président sortant, l’alternance de régime par des réformes politiques, administratives et économiques majeures et l’alternative par une rupture définitive avec les échecs des alternances et le présidentialisme, les citoyens sénégalais devront choisirsereinement le meilleur programme politique électoral. Les citoyens seront servis à domicile.