Je ne sais pas si j’admire ce qui ressemble à un baroud d’honneur d’un vieux combattant qui s’accroche à un passé révolu, ou si je plains les derniers soubresauts d’un gladiateur qui présume de ses forces. Me Wade est-il devenu un « prophète désarmé » qui s’ignore ou se moque-t-il de sa « finitude « du fait d’un ego sur dimensionné ?
J’avoue n’être un de ses contempteurs inconditionnels ni un charognard autour des restes d’un vieux centenaire (centaure) qui adore faire le pied de nez à ses contemporains incrédules. Je préfère penser que je reste le « compagnon » de route d’un vieux dinosaure politique qui marqua et façonna le dernier quart de notre vingtième siècle politique. Et de ce point de vue, je réclame le droit de lui signifier ses errements quand il en commet ostensiblement, par amour filial, ou par égarement dû à l’âge, ou au souvenir d’un passé révolu.
Non Maître, vous ne pouvez pas préférer votre fils à tous les fils du pays ; vous ne pouvez pas, pour cet amour excessif, sans doute humainement compréhensible, menacer le pays d’un futur immédiat cataclysmique. Vos précautions d’avocat (résistance pacifique), ne trompent personne : qui voulez-vous abuser quand déclarez vouloir empêcher la tenue de la présidentielle du 24 février prochain ? On ne peut pas empêcher « pacifiquement » la tenue d’une élection dont vous n’êtes pas partie prenante.
Non, Maître, vous ne pouvez pas, à trois semaines d’une échéance majeure, déclarer l’arrêt d’un processus en marche du seul fait de l’exclusion de votre candidat de fils. Les fils des autres mamans qui compétissent, ont aussi aux yeux de leurs mamans et des concitoyens qui les ont investit, « bien travaillé » pour être là où ils sont. Ils ont mérité de rêver s’assoir dans le fauteuil sur lequel vous vous êtes assis pendant douze longues années. On est tous l’enfant, le fils de quelqu’un. Et seuls nos concitoyens peuvent décerner le prix du « meilleur travailleur ». A l’épreuve du…travail justement.
Maître, ne surestimez-vous pas la force de frappe de votre machine PDS ? Parce que voyez-vous, depuis votre chute en 2012, la machine de guerre a perdu de sa superbe, ou pour être initialement méchant, sa capacité de nuisance. Et vous êtes l’artisan premier de cette descente aux enfers. Parce que, pour l’amour quasi obsessionnel de votre fils, vous avez précipité votre créature (création ?) politique dans un délitement tragique.
Maître, pouvez-vous voir et lister, le nombre de vos plus proches collaborateurs qui, toute honte bue, ont pris la clé des champs pour échapper au sabre de votre produit politique et artisan de votre chute et de votre déchéance ? Ils n’ont même pas résisté une séquence temporelle « acceptable » avant, toute honte bue, de se livrer à votre bourreau, devenu leur bouée de sauvetage.
Il semble Maître, que vous vous faites des illusions, en pensant toujours disposer de l’arme de destruction massive que fut le PDS des décennies 80-90. Vos « bayfall » de cette époque ont vieilli ou migré vers des espaces plus cléments. Ceux qu’ils ont connu avec vous, sous votre magistère. L’âge vous rend-t-il si aveugle pour voir qu’on ne réinvente pas le passé, si glorieux fut-il ? Il faut construire le futur avec les réalités du présent. Mais êtes-vous encore capables de faire ces distinguos ? On vous a connu plus fin politique.
Ne décevez pas l’HISTOIRE en se trompant de repères. Et de combats. Parce que voyez-vous, personne ne mourra pour les beaux yeux de votre fils. Un déserteur. Beaucoup sont morts pour vous, pour vos combats, parce que vous donniez l’exemple, parce que vous dirigiez les troupes. Votre rejeton a préféré l’exil doré de Doha à l’enfer que lui promis le candidat-président sortant. Ils lui ont dit : la bourse ou la taule. Et il n’a pas osé choisir l’honneur de la taule, pour réaliser ses (vos) rêves de devenir président. C’est tout son drame cornélien : la bourse, la taule, le pouvoir.
Ce jeudi Maître, c’est votre jour de vérité. Gigantesque marche bleue qui prélude de vos actions futures ou un flop de fin…de rêve.