Entre ralliements opportunistes et alliances contre-nature, le moins que l’on puisse dire c’est que la recomposition politique dans notre pays est en marche forcée !
Commençons par le soutien depuis sa prison de Reubeuss de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall à Idrissa Seck, candidat en lice et vieux routard des élections présidentielles.
L’accord entre les deux hommes prévoit-il l’amnistie de Khalifa Sall et un poste à la clé en cas de victoire de son candidat ? En ce sens, le bras de fer de toujours entre socialistes et libéraux ne serait-il plus qu’une façade ? Car au fond, ces deux là ont-ils un engagement commun à part celui d’être contre Macky ?
Pas de quoi déboussoler toutefois les Sénégalais, habitués aux alliances sournoises de dernière minute.
Ne nous étonnons pas cependant si les jeunes ne font plus confiance aux hommes politiques pour porter leurs idées et changer le monde. Délaissés, désertés, les jeunes sont-ils pour autant prêts à se jeter dans la gueule du loup anti système qui lui aussi pioche dans le système pour picorer quelques voix ?
S’il y a quelqu’un en revanche que nous n’attendions pas dans cette posture de rébellion à l’ordre établi, ce radicalisme démocratique, c’est bien maître Abdoulaye Wade.
De retour au pays, l’ancien chef d’Etat sénégalais de 2000 à 2012, a de nouveau appelé au boycott du scrutin présidentiel du 24 février. Il s’est exprimé face à ses partisans après une longue absence, accusant Macky Sall, qui brigue un second mandat, d’avoir écarté arbitrairement ses grands rivaux, Khalifa Sall, maire déchu de Dakar et Karim Wade, son propre fils.
Avec tout le respect que nous devons à notre patriarche, je lui rappelle ici, que lui-même ainsi que Macky Sall, sont des présidents que les sénégalais ont choisis librement par les urnes et par conséquent, qu’ils peuvent aussi les remercier par les urnes.
Alors pourquoi vouloir priver 6 millions d’électeurs ou plus de cette liberté politique et de cette heure de vérité qu’ils sont en droit d’attendre ?
Car après tout, entre ralliements autour d’Idrissa Seck et tentative malheureuse de reporter le scrutin, quelle est l’alternative réelle de l’opposition face au bilan positif de Macky Sall, marqué par un vaste programme d’infrastructures ?
Aéroports, autoroutes, lignes de train, pont Sénégambie, attendu depuis près de 20 ans, ville nouvelle de Diamniadio, futur cœur battant de l’activité économique ouvert vers l’intérieur du pays…
Et s’il y avait bien un rêve sénégalais autour de cette croissance et de l’espoir qu’elle génère, faudrait-il laisser Khalifa Sall du fond de sa cellule sceller la coalition « Tout sauf Macky » et tenter de lui barrer la route d’un second mandat ?
Abdoulaye Wade pourra toujours promettre le feu et exhorter ses soutiens à boycotter l’élection présidentielle au Sénégal, le peuple, au moment du choix, se souviendra qu’il fut longtemps le mentor de Macky Sall et qu’à ce titre, la logique absolue voudrait que Wade soutienne directement ou indirectement Macky ! Et plutôt que de faire planer de l’ombre sur l’élection présidentielle, qu’il lui apporte ses lumières !
Après tout, rien n’empêche le président actuel de revendiquer l’héritage de Wade en expliquant qu’il a terminé ses travaux avec l’achèvement de l’aéroport Blaise Diagne et autres chantiers d’autoroutes…
De plus, des pans entiers du PDS, des karimistes et des khalifistes ont déjà rejoint le président Macky Sall, préférant une vision à long terme, car au-delà de la présidentielle l’enjeu reste les municipales de décembre prochain, couplées ou non avec les législatives.
Quoi qu’il en soit, à moins de deux semaines du scrutin du 24 février, ils sont cinq dans la course à la présidentielle : le président sortant Macky Sall, Idrissa Seck, Madicke Niang, Issa Sall et Ousmane Sonko.
Alors la seule question qui se pose à nous est celle-ci : croyons-nous encore en la démocratie ou pensons-nous que les élections n’offrent aucune solution aux peuples ? Soyons sérieux une minute, notre pays ne peut plus revenir en arrière.
Avis à tous ceux qui préfèrent battre la campagne !