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Pour Un Vote Massif En Faveur De Macky

Pour Un Vote Massif En Faveur De Macky

A ce jour, un certain nombre d’organisations, tant politiques que de la société civile, ont annoncé leur décision de ne soutenir aucun candidat à la future élection présidentielle du 24 février 2019.

Cette position à ne soutenir, ni le candidat sortant, ni aucun des candidats de l’opposition en lice, traduit en vérité un malaise qui découle des résultats issus du parrainage, publiés par le Conseil constitutionnel et dont le verdict, à travers les cinq (05) candidats retenus, démontre à suffisance les limites des différentes candidatures présentées et l’absence d’un véritable challenger à Macky Sall.

En réalité, le parrainage a certes permis de réduire le nombre de candidats à la présidentielle, ainsi que les coûts y afférents, mais pas de procéder à une sélection qualitative des postulants à partir des différentes offres politiques et de l’épaisseur des candidats.

Parmi ces organisations aujourd’hui dans l’expectative, certaines se proposaient essentiellement dans leur démarche, de promouvoir une candidature présidentielle voulue et non pas subie et de proposer une offre politique adossée, pour une large part, sur les conclusions des Assises nationales et les recommandations de la CNRI.

Je constate cependant pour le déplorer, après plusieurs années d’absence du Sénégal, que la classe politique de notre pays est aujourd’hui éclatée, que les repères idéologiques sont perdus et que le leadership politique s’est considérablement affaibli.

Il en résulte ainsi l’absence d’un challenger d’une certaine épaisseur pour Macky Sall, en cette présidentielle de 2019 pourtant susceptible de marquer un tournant dans la vie politique sénégalaise.

Un challenger d’une certaine épaisseur pour la présidentielle est demeuré introuvable

Il apparaît clairement, depuis au moins l’année 2014, que l’éclatement de la classe politique et l’effritement au sein même des différentes organisations qui permettaient des initiatives hardies opposables au pouvoir en place ne faciliteraient pas la construction d’une véritable alternance, qui supposait, d’une part, la reconstruction d’un pôle crédible à partir de regroupements, jusqu’à un certain seuil critique, des forces de progrès et de justice sociale et l’émergence d’un candidat/challenger capable de rivaliser avec Macky Sall.

Malgré toutes les démarches et rencontres entreprises sur toute l’année 2018 pour réduire la multiplicité des candidatures, nous nous sommes retrouvés d’abord avec près d’une centaine de potentiels candidats à retirer les formulaires de parrainage et 27 prétendants à soumettre leur candidature au Conseil constitutionnel. Au-delà des ambitions parfois légitimes de certains d’entre eux, il y a lieu de s’interroger sur ce qui fait courir tous ces candidats qui ne présentent aucune véritable légitimité liée à leur parcours et à leur vécu politique et professionnel.

Les profils des quatre challengers de Macky Sall retenus par le Conseil constitutionnel nous sont, quelque part, imposés par le hasard d’un système de parrainage qui s’est avéré pernicieux. Nous nous retrouvons avec deux (02) candidats, Ousmane Sonko et Issa Sall, assis sur un socle religieux, voire intégriste, avec tous les dangers que cela représente pour la cohésion nationale et deux autres candidats, Idrissa Seck et Madické Niang, issus du PDS originel d’Abdoulaye Wade qui aura véhiculé, depuis l’année 2000, toutes les antivaleurs possibles et imaginables, singulièrement la corruption, la concussion, la transhumance et la promotion des médiocres pour soutenir les exigences de son système, avec comme conséquences la déconfiture de l’Etat et l’affaissement des institutions de la République.

Je voudrais, à ce stade, rappeler que le débat qui avait traversé en 2012 les différentes chapelles politiques qui se réclamaient du socialisme et du communisme, de la gauche et des mouvements progressistes et démocratiques, avait à l’analyse retenu que Macky Sall, déjà entouré à l’APR de forces de progrès, incarnait l’aile la plus progressiste des héritiers d’Abdoulaye Wade et devait, à ce titre, être soutenu. On disait alors d’Idrissa Seck qu’il représentait ce qu’il y avait de pire chez Wade.

Alors, qu’est-ce qui a changé depuis, pour justifier cet élan de ralliements vers la coalition « Idy 2019 » ? Qu’est-ce qui peut, dans la même veine, justifier le positionnement aussi rapide et incompréhensible d’Ousmane Sonko, qui semble disposer d’un « chèque en blanc » et de bénéficier du « tout sauf Macky », sans que nous n’ayons pris la peine d’en connaître un peu plus sur lui-même et ses « solutions » pour le Sénégal ? Et que penser du rapprochement présumé de Sonko et de Wade ? En réalité – et une bonne partie de la gauche et des forces démocratiques en sont responsables depuis l’année 2000 – nous avons pris le pli de systématiquement voter en bloc contre le président sortant, sans véritablement réfléchir sur les conséquences pour le pays et pour nos enfants. J’ai vu dans le collectif du C 25 des candidats déclarés qui, juste pour exister et s’exhiber dans cette élection à ne pas manquer, sont passés du stade du « c’est moi ou rien » à une posture plus rabaissée de compagnons d’un candidat validé, pour lequel ils n’avaient que mépris peu de temps auparavant.

Depuis l’année 2015, en perspective d’une élection qui devait avoir lieu initialement en 2017 et repoussée finalement en 2019 malgré les effets conjugués des uns et des autres, il n’a pas été possible de mettre en place une organisation digne de ce nom, ni de promouvoir un candidat avec une épaisseur suffisante pour s’imposer à l’évidence comme une alternative crédible dans la perception des Sénégalais.

Nous sommes nombreux à penser que l’impératif qui s’impose à nous, consiste à travailler à disposer d’un environnement favorable à l’émergence d’une nouvelle organisation et d’un nouveau projet politique et social susceptibles de permettre de conquérir le pouvoir et de mettre en place les réformes nécessaires. Dans ces conditions, militer et s’engager pour le statu quo devient un impératif catégorique. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé, avec des frères, sœurs, amis et camarades du terroir, mais aussi des autres régions du pays et de la diaspora, de voter et de faire voter pour la réélection de Macky Sall.

Les enjeux d’une présidentielle à la croisée des chemins

Le contexte de cette élection présidentielle est assez particulier, dans la mesure où le président sortant est essentiellement pris en tenaille par deux challengers dont les larges alliances qu’ils ont réussi à nouer sont plutôt contre-nature. L’un est un routier de la politique, qui en est à sa 3ème tentative et qui a réussi à rallier à sa cause des partis politiques traditionnels assez disparates et l’autre, un jeune novice aux accents et méthodes populistes, dont la coalition de soutien, principalement composée de mouvements citoyens et organisations de la société civile très peu compatibles et sans base réelle, ne compte pas – ou compte très peu – de personnes ayant une réelle connaissance de l’Etat.

Le risque auquel nous serons confrontés, si la raison ne nous habite pas, serait d’aller à l’aventure avec tous ces candidats de l’opposition qui n’offrent pas suffisamment de garantie par rapport aux attentes légitimes des Sénégalais.

Nous venons de vivre le septennat de Macky Sall et connaissons les forces et les faiblesses du système qu’il incarne. Mais le pire n’est jamais sûr. Nous venons de parcourir le Sénégal des profondeurs et il y est partout question, en particulier, de PUDC, de CMU et de bourses de sécurité familiale. L’impact de ces initiatives est très significatif auprès des populations rurales, dont les préoccupations sont très éloignées de celles de la petite bourgeoisie urbaine. Il reste cependant que la question de l’emploi, notamment des jeunes, devrait être une priorité pour le prochain et dernier mandat de Macky Sall. La réforme de l’Etat serait aussi un moyen incontournable d’améliorer l’efficacité du fonctionnement de nos institutions et de notre administration publique. De même, la réhabilitation et le développement du secteur privé, la gestion de nos ressources naturelles et minières, la rationalisation des choix en matière d’investissements et de dépenses publiques, la restauration des valeurs, etc., devraient être au cœur de la prochaine gouvernance.

C’est dans de telles conditions que le second mandat du président Macky Sall pourra s’inscrire pour l’avenir comme un tournant décisif vers le renouveau du pays. 







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