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QuÉmandez Le Prograaaa…mme !

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La campagne électorale bat son plein. Mais pourquoi nous semble-t-elle tellement convenue, et qu’elle laisse les sénégalais, au pire circonspects, et au mieux amusés. S’il fallait symboliser l’inadéquation des « visions » de nos candidats avec le vécu de leurs compatriotes qu’ils jurent tant aimer, il convient d’observer, lucidement, la manière dont la rutilance des caravanes  et la flamboyance des promesses, jurent d’avec la désolation qui entoure les lieux qu’ils ont choisis pour dérouler leur Barnum Politique. Cette image met en miroir le fait que quasiment tous les candidats et leurs soutiens, ont eu parfois depuis 30 années, maintes fois l’occasion de trouver, aux stations qu’ils occupaient, des solutions qu’ils convoquent aujourd’hui dans leurs programmes aux allures jumelles.

Les sénégalais ont-ils besoin d’un programme ? Ils le vivent tous les jours « le programme », ils l’ont sous les yeux, et ils attendent juste celui qui va décliner et incarner tout le spectre de LA JUSTICE SOCIALE. La vraie, celle qui respecterait notre devise « Un Peuple-Un But-Une Foi », pas celle ânonnée comme une ritournelle sur les tréteaux de foire, pardon, de campagne…

Ces « tournées électorales » de nos candidats, ne nous rajeunissent pas et surtout ne nous emballent pas. Nos hommes politiques fonctionnent sur le même mode auquel ils s’accrochent comme à un radeau de survie de la caste, et qui à chaque campagne nous proposent le pratique « nadem-nadem-nademadema-dem », marque déposée par Moustapha Niasse en 2000, opposé au « bilan-vision » illustré à grand renfort de 3D. Voilà pour le choix. Le reste est affaire de marketing et de moyens logistiques et financiers. Les images sont souvent les mêmes. Cortège mobilisant souvent des jeunes garçons et filles, parfois d’ailleurs à l’heure de l’école, et qui de visu ne voteront pas. On retrouve les mêmes « groupements féminins » loués et relookés, les mêmes griots interchangeables qui vont juste changer le nom du visiteur du jour et lui débiter les mêmes louanges obséquieuses et tarifées, qu’à celui de la veille, dans un roulement de tamas enivrants. Mais où sont les programmes qui vont ré enchanter l’avenir ? Où est le petit frère du mot de deux syllabes qui emporta 40 années de socialisme : SO-PI ? Où est l’idée de « la marche bleue » que n’a pas su faire naitre par exemple « la déferlante ORANGE » ?

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QUEMANDEZ LE PROGRAAMME !!!!

Pourquoi cette campagne nous propose-t-elle l’image que ce système que représente l’essentiel des candidats, entonne son « Chant du Cygne »…Voire du « Signe » ?

Un effet pervers de la stratégie de décapitation des « parrainages », a été de nous priver d’un rafraîchissement de la parole et de la vison politique, portée par des jeunes hommes et femmes mus par d’autres mécanismes, et qui nous auraient proposé que le meilleur des programmes est vain, si il ne s’opère pas dans notre Sénégal, une redéfinition sincère et lucide de ce que sont NOS VALEURS. La litanie de points programmatiques qu’ils s’évertuent à bien égrener devant des sénégalais ébahis, et qui serait sensée nous projeter, d’une seule incantation au premier rang des nations, serait-elle la plus performante du monde, elle serait irréalisable du seul fait que nous n’aurons pas eu le courage et la lucidité de dire aux sénégalais que notre avenir exige que l’on érige ensemble des préalables, qui sont ancrés dans un désir de devenir commun. Depuis des décennies, nous sommes abreuvés de chiffres et de statistiques qui nous rappellent de manière honteuse qu’il y a 60 ans nous étions devant Singapour, la Corée de Hyundai, et malgré tous les milliards déversés, le Sénégal fait toujours partie des pays les moins avancés. Le secret des pays qui se sont développés réside dans les valeurs et vertus du travail, mais aussi dans l’affirmation fière et assumée d’un certain patriotisme, d’un engagement citoyen, et d’exigences civiques basées sur le respect des autres, le tout disposé dans un Etat égalitaire et méritocratique.

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Leur est-il  insupportable de constater que des millions de jeunes ont les baskets à Dakar et la tête en Espagne, qu’ils ont besoin d’un mur pour tenir droit et pouvoir espérer que leur inactivité peut devenir espoirs ?

Il leur est par contre tout à fait insupportable de voir émerger des idées qui arrivent à convaincre la jeunesse que les opportunités sont ici, chez nous.

Dans un pays qui vit une crise, que beaucoup définissent comme celle des valeurs, ces hommes biffés par un Conseil Constitutionnel aux aguets, auraient pu dire qu’en vérité, c’est la Crise du SENS que traverse le Sénégal depuis plusieurs années qui explique notre crise économique et sociale, parachevée par la perte du SENS de la Parole Publique. Laquelle n’a plus de SENS ni de VALEUR.

Ces hommes nous offraient, qui sait, de « Restaurer la Promesse Républicaine » et de proposer aux sénégalais un « Désir d’Avenir ». Ces derniers le manifestent, ce désir, dans des réseaux citoyens qui appellent à ce partage de valeurs que leur intelligence les autorise à exiger.

Tout ce battage politicien déroulé dans ces « tournées des dupes », ne nous éloignera pas de l’idée que les scénarii de « premier tour rek » qui germent dans les esprits de Faust aux petits pieds… ne doivent pas prospérer au nom du respect de nos intelligences.

I HAD A DREAM…..

Nous sommes le dimanche 24 février… Ma sieste s’étale…il est 19 heures… Mon cerveau abrite une télévision dans laquelle je vois des mines réjouies et satisfaites des cadres du pouvoir sur les plateaux… Les résultats s’égrènent et concernent les villes et villages de l’intérieur… BBY 65%… Idy 15 %…Sonko 5% et tout à l’avenant.

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20 heures tendances lourdes… BBY 63% élu…

21 heures, Le président parle et remercie ce plébiscite.

22 heures, les grands axes des grandes villes sont quadrillés par l’armée et la gendarmerie.

Je me réveille… Mon Dieu, Priez pour le Sénégal…

Je me suis rassuré en pensant que des flics partout, c’était juste pour qu’on évite que le bonheur d’un tel plébiscite, ne pousse des sénégalais extasiés à conduire bourrés…







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