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Chantage Électoral Ou VolontÉ Politique

Chantage Électoral Ou VolontÉ Politique

De passage à Rufisque, le 18 février 2019, Macky Sall déclarait le décaissement d’une enveloppe de 500 millions de francs CFA (environ 763.000 euros) pour les impactés du port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou. Une somme qui interroge.

Expropriations des cultivateurs, destruction de la biodiversité et de la pêche artisanale, l’arrivée du port minéralier et vraquier (d’une superficie de 1346 hectares) menace les principales ressources de subsistance des habitants de Bargny et Sendou. Jusqu’à présent, ceux-ci attendent toujours leurs indemnisations alors que la construction du port a quant à elle déjà commencé, les empêchant de cultiver depuis plus d’un an. 

Selon Issa Gueye, représentant du collectif des impactés du port, seuls «423 exploitants agricoles sont concernés par cette enveloppe de 500 millions de franc CFA.» Une promesse qui interroge en cette veille électorale (24 février), d’autant que celle-ci ne pourrait être décaissée que fin février 2019. «Certains sont septiques, poursuit-il. C’est davantage la déclaration du candidat Macky que celle du président de la République. S’il sortait le chèque avant le 24 février, tout le monde serait plus confiant.»

D’autant que les indemnisations recensées par les bureaux d’études s’élèvent en réalité à plusieurs milliards de francs CFA. «Ni les propriétaires des terrains, ni les habitants de Sendou, ne sont compris dans cette enveloppe,» précise-t-il. À Sendou, 239 maisons seraient à délocaliser, l’équivalent de 1881 personnes, pour l’extension du port sur 250 mètres. 

En mars 2017, le montant estimé s’élevait à plus d’un milliard francs CFA (1.063.154.586). Une recension contestée, car approximative sachant que les habitants de Sendou cherchent encore à se mobiliser contre cette extension qui menace de prendre la moitié du village traditionnel dans sa partie sud/ouest. Cette enveloppe ne prend pas non plus en compte les futurs impactés du port, qui ne seront pas délocalisés, mais dont les emplois et ressources de subsistances seront impactés par l’activité du port. 

Alors qu’en novembre 2017, la première pierre du port était posée, l’étude d’impact n’était toujours pas terminée. Il faudra attendre décembre 2017 pour que le rapport provisoire soit remis. Jusqu’à présent ce rapport n’a été ni validé par le comité technique du Ministère de l’Environnement et du Développement durable ni par l’audience publique, pourtant obligatoire selon le Code de l’environnement. Le port ne dispose à ce jour toujours pas d’attestation de conformité. Les champs quant a eux ont déjà été terrassés afin de commencer les travaux. 

Contactée par téléphone, la cellule communication de la coalition Benno Bokk Yakaar, n’était pas en mesure d’étayer sans plus de recherche les déclarations de leur candidat. Le chargé de communication du Palais, El Haj Kassé, était quant à lui indisponible, ce 20 février 2019, pour répondre aux questions de la rédaction.







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