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SÉquence Électorale Et Perspective Politique

La campagne électorale a marqué les esprits, elle aura servi de tribune aux différents candidats. Elle fut souvent caractérisée par les polémiques, les prises de positions parfois scabreuses. Rien d’extraordinaire, c’est tout à fait normal, je dirai.  Le Sénégal est encore à l’école des grandes démocraties, ses pas sont encore fragiles mais il assimile fièrement.

Le scrutin présidentiel est prévu le dimanche 24 Février 2019, le peuple sénégalais va élire ou réélire son président. Au soir du scrutin, les premières tendances des résultats nous diront sûrement le nom du futur chef de l’Etat. Pour ma part, son nom  importerait peu, le peuple souverain fera son choix : « vox populi, vox déi ! (la voix du peuple est celle de Dieu ») comme disent les Grecs.   

Quelques couacs liés à l’organisation du scrutin seront peut être relevés mais l’élection sera certainement transparente, il ne saurait y avoir de fraude, le Sénégal a dépassé ce stade d’élections entachées de falsification. Par conséquent, toute tentative de confiscation, de sabotage ou de violation de la volonté populaire de quel bord qu’il soit sera sanctionnée. L’autorité administrative et les forces de l’ordre connues pour leur professionnalisme doivent être neutres et républicaines afin d’assurer l’ordre et la sérénité.   

Le peuple a observé, le peuple a écouté, le peuple a compris pour l’essentiel. Ce peuple préférera son chef, il faudra après respecter son choix. La volonté populaire est souveraine. Le Sénégal continuera d’exister après le 24 février. Oui ! Le Sénégal est et reste ce grand peuple qui vote le dimanche et va au travail le lundi. La tête haute. Le Sénégal est un pays de justice, de liberté et d’égalité.

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La séquence électorale n’est qu’une étape de la vie politique, elle participe à homogénéiser la démocratie, et elle facilite le renforcement de l’Etat de droit et améliore le dialogue social. Tous les candidats méritent respect, admiration et encouragement mais on leur rappelle que la sympathie n’est pas un vote. Une élection se gagne par un appareil politique bien structuré. Le président élu ou réélu devra œuvrer à mettre en place de nouvelles idées, de nouvelles ambitions portées avec volontarisme, lucidité et responsabilité pour un leadership efficace. Lorsque les conditions de vie des populations s’améliorent la paix et la stabilité se renforcent inéluctablement.

Beaucoup de candidats ont évoqué la continuité ou bien la rupture, c’est très bien, mais il faut se méfier surtout de l’impasse née du populisme et du chauvinisme. Continuité ou rupture n’ont de sens que si elles renforcent et crédibilisent les institutions, consolident la démocratie et raffermissent l’Etat de droit. Pour le président élu ou réélu, il faut comme exigences le travail bien fait et la recherche assidue de résultats.

Pour créer les conditions d’une prospérité partagée, il faut s’attacher d’une gestion rigoureuse et transparente. Il faut un président qui connait les règles de la République et de bienséance et sait qu’il doit respect et considération au peuple. Il faut de l’élégance démocratique et de l’éthique républicaine afin de promouvoir une justice impartiale, comme aimait le dire Franklin Roosevelt : «  gouverner, c’est maintenir les balances de la justice égales pour tous ». Si les citoyens sentent que le traitement  devant la justice est équitable, les actes à poser seront bien réfléchis.

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Les programmes des différents candidats sont tous importants mais l’expérience a montré que leur application intégrale est souvent difficile puisque les contingences nationales et internationales peuvent parfois grandement modifier leur trajectoire. Il n’y a pas de programme miracle ni d’homme providentiel. L’essentiel est de travailler à harmoniser les stratégies et les options politiques allant dans le sens de l’approfondissement de la démocratie et de l’Etat de droit.  

Oh peuple ! Ne te fit pas de toute information donnée, il faut dissocier la vraie de l’ivraie pour une meilleure analyse des renseignements reçus car les rumeurs les plus folles circulent parfois escortées par une mauvaise foi. Des commentaires et des débats vraiment aériens qui ne collent pas avec le vécu quotidien des populations foisonnent dans les circuits de communication.  

On a connu aussi du tout dans cette campagne. Le monde des réseaux sociaux s’est encore illustré, composé de dissidents insignifiants et de comploteurs qui s’adonnent à des manœuvres fractionnistes sur fond d’attitudes et de déclarations en totale contradiction avec les orientations définies par la République. Ce groupe de terroristes ! Oui je les considère ainsi puisqu’ils ont tenté par tous les moyens de diviser les gens en partageant des vidéos, des images et des audio incendiaires pouvant ébranler l’unité et la diversité de la nation Sénégalaise. Unis, nous sommes encore forts. Comme on dit souvent, des personnes se trouvant dans une maison de verre ne doivent point  jeter des pierres.         

Il est vrai que la démocratie est par nature concurrentielle mais pas mensongère, par conséquent, le débat doit être régi par des principes politiques et juridiques. Il est tout à fait normal aussi que la compétition et les antagonismes prévalent au sein de l’espace politique mais cela ne doit en aucun cas compromettre les fondements de la nation. L’ignorance et la médiocrité  sous toutes ses formes doivent être combattues car elles servent de lit au fanatisme, à l’intolérance et à la régression.

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Ne donnons pas à certaines personnes fussent-elles d’anciens ministres ou personnalités politiques le bénéfice de postes de responsabilité. C’est un problème de caractère que le peuple doit corriger. La condamnation du peuple est plus dangereuse que celle d’un tribunal pour un homme politique. Les citoyens doivent faire preuve de lucidité et d’intelligence pour ne pas tomber dans le piège des traitres. Nos ancêtres ont enseigné les valeurs de paix et de dialogue pour promouvoir un monde plus juste, équitable et plein de piété.   

Vive le Sénégal, vive le peuple.

Oumar Kamara est professeur d’histoire-géographie, aux C.P.LIMAMOULAYE  et doctorant à ED/ETHOS (UCAD) 







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