Qui n’a pas vu les meetings de Diouf et de Wade en 2000 et en 2012 n’a rien vu. Le caractère exceptionnel de ces meetings par le nombre de personnes venues y assister fait penser à la phrase proverbiale d’Alphonse Daudet, décrivant la ville d’Avignon du temps des papes dans « Les Lettres de mon moulin ». Les meetings du candidat sortant à la présidentielle de ce février 2019 nous font revenir en mémoire ces fameux meetings carnavalesques. Ce candidat se voit réélu au premier tour au soir du 24 février, fondant sa certitude sur cette masse humaine qui l’accompagne partout où il se trouve. Face à cette impressionnante mobilisation, il a soutenu que sa victoire est irréversible. (Le Témoin). Et un quotidien du palais de jubiler : La déferlante continue.
Assurément, ces gens de BBY n’ont pas tiré les leçons de 2000 et 2012. Pour les poètes latins, l’expression le souffle populaire (aura popularis) d’autres disent le vent de la faveur populaire traduit l’inconstance des foules ; mais ces foules gracieusement transportées et rémunérées à coup de billets de banque, contrairement à celles des autres candidats, ne sont qu’une illusion. Est bien fou du cerveau qui croit pouvoir se fier à la réalité des foules, pour paraphraser le fabuliste. Et on pourra gaillardement dire le moment venu : « vous avez vu nos meetings ? on vous l’avait dit, l’opposition n’excelle que dans des marches et caravanes ! Les gens ont compris maintenant, pour le transport gratuit et la nourriture plus un peu d’argent de poche, ils ne se font pas prier. En ce qui concerne les souteneurs, il y a en un de tenace, qui a mangé à tous les râteliers, de Senghor à Macky, sans désemparer. Hadj Moustapha Gueye, puisqu’il faut le nommer.
En 1993, lui et ses acolytes avaient créé des « week-ends politiques » consacrés au dénigrement des différents candidats. Chaque candidat avait son week-end. Il avait pris son bâton de pèlerin et parcourait le Sénégal pour semer la …mauvaise parole ; il avait particulièrement pris pour cible le professeur Iba Der Thiam qui préconisait à l’époque le fait de faire du Magal de Touba un jour férié ; il l’avait traité de tous les noms d’oiseau, rien que pour ça.
Récemment, il s’est signalé lors de l’inauguration de la mosquée de Guédiawaye – un vendredi, avec des tam-tams-en niant farouchement les faits. Il a été démenti (involontairement ?) par le maire de Guédiawaye lui-même.
Ces temps-ci, l’Association des Juristes Africains s’est réunie avec les candidats et la justice a été qualifiée de » boiteuse ». Le mot est un peu faible, ils auraient dû employer le mot paralytique. Rien que les événements de Tambacounda le confirment.