Avec 58,27%, Macky Sall bat le record de Wade en 2007 pour une réélection dès le premier tour.
C’est officiel, même si c’est encore provisoire. La Commission nationale de recensement des votes a proclamé hier les résultats du scrutin du 24 février. Macky Sall plie l’élection en un seul tour, et avec 2 millions 554 mille 605 voix (58,27%). Il est suivi par Idrissa Seck qui a obtenu 898 mille 674 (20,50%), Ousmane Sonko avec 687 mille 065 voix (15,67%), Issa Sall avec 178 mille 533 voix (4,07%) et enfin Madické Niang avec 65 mille 002 voix (1,48%).
Le second tour était en réalité un faux suspense après les tendances sorties des procès-verbaux des commissions départementales de recensement des votes. Et l’on n’est pas loin du scénario de 2007 qui avait vu Abdoulaye Wade réélu dès le premier tour. Il faut souligner que Macky Sall est encore mieux élu avec 58,27%, là où Wade avait 55,90%.
De même, il assoit une forte légitimité avec 4 millions 383 mille 879 de suffrages valablement exprimés, sur 6 millions 683 mille 043 inscrits, soit 66,23% de taux de participation. Même si celui qui était son patron en 2007 avait rempilé avec 69,65%. Le candidat de Benno bokk yaakaar, malgré la détermination des Sénégalais en 2012 à faire partir le «Pape du Sopi», n’avait eu droit qu’à un taux de participation de 51,04% au premier tour et 54,6% au second. Il est vrai que beaucoup de pronostics ont été déjoués puisque l’on estimait que plus le taux de participation est élevé, plus le sortant s’exposerait à un second tour souvent fatal.
Idrissa-Sonko et le statut de l’opposition
Le candidat de la coalition Idy2019 s’adjuge la deuxième place à l’issue du scrutin du 24 février. Il est déjà dans la peau du leader de l’opposition, rien qu’en accueillant hier la réunion des 4 candidats chez lui, au Point E. Mais si Ousmane Sonko, 3ème avec 15,67%, joue ce jeu, ses hommes ont une autre lecture du classement. Sur les réseaux sociaux, les «Patriotes» jubilent avec des messages du genre «Sonko, chef de l’opposition», «Sonko, première force de l’opposition».
Ils mettent ainsi en avant l’apport «personnel» de leur leader qui a fait «mieux» que la grosse coalition de leaders de Idy2019. On ne peut pourtant omettre que le patron de Pastef aussi est parti à la Présidentielle sous la bannière d’une coalition de partis et de mouvements, même si pour la plupart, ce sont des lilliputiens. Sauf que Macky Sall, qui ne fait «pas de fixation» sur les modalités de désignation du chef de l’opposition, réfléchira par mille avant de se déterminer.
On peut croire, après les Législatives de 2017, qu’il n’ait pas choisi l’opposition parlementaire incarnée par Wade et qu’il attendait celui qui sera issu de la Présidentielle. Mais rien n’est moins sûr. Encore que c’est Idrissa Seck, un «ennemi», qui plus est, semble déterminé à mettre du sable dans le couscous de sa victoire qu’il voudrait bien savourer. C’est dire que le statut de l’opposition pourrait encore rester en suspens.
2017-2019 : Le Pur maintient ses 4% Les chiffres ont parlé.
Le Parti de l’unité et du rassemblement était la révélation des Législatives de juillet 2017. Avec 155 mille 037 voix, la liste dirigée par Issa Sall avait obtenu 3 sièges à l’Assemblée nationale, venant juste après le trio Benno bokk yaakaar, Coalition gagnante/Wattu senegaal et Manko taxawu senegaal. A l’issue du scrutin de 24 février, le Pur a sensiblement évolué avec 178 mille 533 voix. Donc 23 mille 496 voix de plus, avec un taux de soit 4,07% contre 4,69% en 2017. Mais il faut aussi souligner qu’entre-temps, le fichier s’est gonflé de près de 400 mille électeurs.
Madické et le Pds
Avec 1,48%, il peut respirer pour une première et surtout pour n’avoir pas eu le soutien de sa formation, le Pds. Mais c’est aussi un échec après avoir défié Abdoulaye Wade qui, lui, pourra bien préparer son fils, si et seulement si ce dernier est amnistié. C’est tout de même un lot de consolation pour l’ancien président du groupe parlementaire Liberté et démocratie, accusé d’être «téléguidé» par Macky Sall. Il a au moins confirmé son parrainage que personne n’avait vu venir.