Dimanche 24 Février, plus de 6 millions de sénégalais ont été appelés aux urnes pour accomplir leur devoir civique lors de la 11ème élection présidentielle depuis l’indépendance du Sénégal.
Un exercice démocratique auquel les sénégalais sont rompus et qui d’ailleurs a contribué à faire du Sénégal une référence africaine en la matière. Depuis 1963, tous les présidents défaits ont cédé l’écharpe dans la paix. En effet, le Président Léopold Sédar Senghor a cédé sa place à Abdou Diouf en 1981. Ce dernier a reconnu sa défaite et félicité Maître Abdoulaye Wade au second tour du 19 Mars 2000. Après deux mandats et à l’issu du second tour de Mars 2012, Maître Abdoulaye Wade a, à son tour, eu l’élégance d’appeler et de féliciter Macky Sall, l’actuel président sortant.
Ainsi, Dimanche 24 Février, nonobstant, un processus électoral chaotique (redéfinition arbitraire de la carte électorale, mise en place du parrainage, utilisation de la justice pour écarter des adversaires politiques : Karime Wade et Khalifa Sall, des cartes électeurs non distribués, …), le peuple s’est fortement mobilisé pour exprimer pacifiquement sa voix.
Au soir du 24 Février, avant même la fin du dépouillement et sans attendre les seules voix autorisées que sont la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) et le Conseil Constitutionnel, Macky Sall, par l’intermédiaire de son Premier Ministre et Directeur de Campagne a souhaité confisquer la volonté du peuple en déclarant une victoire au premier tour avec un score de 57%.
Un acte dénoncé par l’opposition, la CENA, les observateurs de l’Union Européenne et la société civile. Tous demandent d’attendre la proclamation officielle des résultats prévue au plus tard Vendredi 01 Mars.
Néanmoins, Macky Sall continue dans cette forfaiture en posant un dernier acte : contraindre les magistrats de la CENA et du Conseil Constitutionnel à le proclamer vainqueur dès le premier tour. Afin de « légitimer » ses agissements, il devrait atterrir en France ce Mercredi ou Jeudi avec l’optique de faire passer le message : « j’ai l’onction et la protection de la France ».
Mais, sa volonté risque de plonger le Sénégal dans une période trouble alors que lui et sa famille sont en paix en France.
Par cette présente, nous aimerions attirer l’attention des autorités françaises sur la situation, surtout nous appelons la France à ne pas tomber dans cette manœuvre et de refuser, par voie officielle, à Macky Sall son séjour. D’autant plus qu’un séjour en France, durant cette période trouble au Sénégal, ne fera que renforcer le discours « Macky Sall est au service de la France et dilapide le Sénégal et ses ressources naturelles au profit de ses maîtres » et par conséquent altérer durablement l’image de la France au Sénégal et en Afrique.
Par ailleurs, nous n’appelons à aucune intervention étrangère. Au contraire, nous dénonçons avec la plus grande fermeté toute ingérence externe dans l’élection.