Nous y voilà ! La caution morale pour un dialogue politique est mise sur orbite par le président reconduit. Quelques heures à peine, après la proclamation officielle et définitive des résultats par le Conseil constitutionnel de la présidentielle, mise en poche dès le premier tour.
Père Wade, le rusé, qui a préféré s’emmurer dans le jeu de dupes, aux fins libérales de son rejeton exilé et sans papier, et le vieux pépère Abdou Diouf, pater spirituel du Khalife de Rebeuss, ont été convoqués par le Macky, dans le processus du tout trouvé dialogue politique, habilement introduit par ce qui tient désormais de faction irrédentiste de Jamra. L’ONG islamique Jamra.
Feu Abdou Latif Guèye doit certainement se retourner dans sa tombe, de ce sanni jamra, ou si vous voulez de cette lapidation familiale, qui ne conjure point le sort satanique de la division. Mais bon quand il faut se séparer, on se sépare !
Voilà donc installé dans le sujet de l’heure, la première variable géométrique à la terminologie électorale, distillée sans l’air d’y toucher, depuis La Seine, en 2018, par le Macky lui-même. L’Amnistie !
Et oui ! Le mot est d’époque. Le social peut attendre quand bien même les Sénégalais souhaiteraient des réponses urgentes, sonnantes et trébuchantes. Mais bon, chacun sa vision et celle qui compte a pour centre d’intérêt l’Amnistie ! Avec comme parrains, le pape du Sopi et l’ancien socialiste en chef, pour couvrir, themselves, les fritures de la patate chaude.
Nous voilà donc plongés dans un rebondissement politique dont ont le secret, le père libéral et ses ouailles affranchies depuis son rêve de dévolution monarchique.
Cela se passe dans ce Sénégal quasiment indifférent à la fausse surchauffe politique et sorti indemne, le plus naturellement du monde, d’une présidentielle que beaucoup redoutaient carabinée, sans rien savoir d’ailleurs des Sénégalais qui savent comment s’y prendre quand il s’agit de dégager ou garder un président. Les politiques vont se donner les moyens pour trouver l’absolue nécessité, voire l’urgence d’un dialogue politique mettant en vedette deux expulsés de la course présidentielle.
Ce n’est pas Sacco et Vanzetti, mais il faut bien un clap de fin sur la controverse judiciaire. Du coup, c’est tant pis et donc bye-bye au Seck Idrissa et à oust le man Sonko, priés de revoir leur copies incomplètes et redoubler de résilience pour les prochaines échéances.
Si ce n’est bien joué ! Adroit même ! Ce n’est pas l’envie de dire échec et mat qui manque.
Ainsi va la politique chez nous. Un jeu sécateur où chacun taille la voix du voisin aussitôt qu’elle pousse. La preuve, la station primatoriale vit les prévisions de la météo politique. Le vertige d’un yoyo sans fin, sans pénitence ni conversion. Bon Saint Temps de carême chers amis cathos.
Joummah Moubarak et bon week end à tous. !